Vendenesse-sur-Arroux
Le petit monde du vélo de Ludovic Poignant
Un collectionneur grand braquet !
Il n’a que 18 ans et pourtant ses trouvailles ont de quoi faire pâlir les plus anciens collectionneurs. Depuis douze ans maintenant, Ludovic Poignant récupère tout ce qui a trait au petit monde du cyclisme. Maillots, bidons, dossards, revus, musettes… par centaines ou milliers… Il ne lui manque finalement que les vélos !
Il y a ceux qui sont passionnés de vélo et passent leurs journées sur leur bicyclette à arpenter les routes de Charolais. Et il y a ceux qui, tout aussi passionnés, arpentent les routes de France… en voiture pour assister au Tour de France et autres épreuves cyclistes ! Ludovic Poignant, ce jeune homme de 18 ans qui vient de décrocher son bac STG avec mention AB, fait partie de ces fidèles que l’on retrouve sur les bords des routes, au village départ, sur la ligne d’arrivée ou à proximité des hôtels des équipes. Parce qu’il aime cette ambiance. Parce qu’il collectionne maillots, bidons et autres équipements de cyclistes.
Cette fièvre, il l’a attrapée à l’âge de 6 ans. Sur le critérium de Château-Chinon. Et qui d’autres que son père, lui aussi grand amoureux de cyclisme, pour lui transmettre la flamme. « Mes parents m’ont emmené sur une étape du Critérium, j’ai ramassé un bidon d’Alexandre Vinokourov de l’équipe Casino. J’ai fait une photo avec lui aussi… C’est comme ça que tout a commencé, raconte l’adolescent. Ensuite, j’ai enchaîné, en famille toujours, avec d’autres courses : le Dauphiné, le Paris Nice, le Tour de France. À chaque fois, j’ai essayé de récupérer des bidons, des autographes, de faire des photos… »
Un maillot et un dossard du Tour 1951
Et c’est comme cela qu’aujourd’hui, sa chambre dans la maison familiale de Vendenesse-sur-Arroux abrite quelques 2 à 300 maillots de coureurs portés, 3 à 400 bidons, autant de musettes de ravitaillement, des dossards, des cartes des équipes, une centaine de livres, plus de 1 000 revues (la plus ancienne datant de 1910)… « Le plus ancien maillot vient du Tour 1951, le dernier, c’est celui de Cadel Evans, en 2011, quand il a gagné le Tour. J’ai également des maillots d’équipes, de Vinokourov, de Contador, » explique fièrement Ludovic.
Quand on lui demande si lui est difficile d’acquérir des pièces, il avoue qu’il vaut mieux avoir certaines relations dans le milieu, des personnes qui travaillent dans les équipes, ou mieux encore connaître les coureurs. « Certains sont malheureusement réticents à l’idée de donner leurs maillots parce que quelques-uns des acquéreurs les revendent immédiatement sur Internet. » Pour instaurer une certaine confiance, le jeune homme n’hésite donc pas à leur envoyer des articles parus dans la presse sur sa collection en guise de bonne foi.
Mais il lui arrive également d’acheter quelques pièces sur la toile ou de chiner pour dénicher quelques trésors. La pièce dont il est la plus fière, il l’a d’ailleurs trouvée par ce biais : un dossard de Fausto Coppi du Tour 1951, « l’année où il a gagné », trouvé par hasard au fond d’un carton avec une quarantaine d’autres à une bourse au vélo à Cuiseaux. Négocié à seulement 12 euros le lot, un collectionneur montcellien lui proposera plus tard 2 000 euros en échange du fameux dossard ! La réponse est nette : « Je préfère le garder ! »
Bordeaux, Besançon, Mâcon et bientôt la télévision…
On l’aura compris, Ludovic Poignant ne fait pas cette collection pour l’argent, ni pour la gloire. Il est passionné, tout simplement. Par l’ambiance des courses, du Tour de France. Une course à laquelle il essaie d’assister dès que possible. Au lendemain du contre-la-montre à Besançon le 9 juillet, il était forcément à Mâcon, avec sa mère et un ami, à la rencontre des coureurs lors de la journée de repos, pour vivre aussi l’ambiance du village départ avant la 10e étape au départ de la ville préfecture.
« Tous les ans, on essaie de faire au moins une étape. J’ai fait Châteauroux, Super Besse, il y a deux ans je suis même allé avec la famille à Bordeaux. J’ai eu la chance de rencontrer Contador qui a gagné le Tour cette année-là. C’est sans doute mon meilleur souvenir. Mon meilleur tour parce qu’il était également passé par Gueugnon, où j’ai pu exposer ma collection, et Tournus », raconte-t-il.
Un autre grand souvenir restera à coup sûr l’étape du Critérium du Dauphiné qu’il a pu suivre, début juin, en voiture, avec une équipe de Direct 8. La chaine de télé a passé quatre jours en compagnie du jeune collectionneur et lui consacrera un reportage fin juillet-début août sur la TNT…
L’occasion de faire plus amples connaissances avec cet ado sympathique passionné de vélo et amoureux de la Grande boucle, qui garde la tête sur les épaules et ne risque pas de dérailler !
Delphine CRESSON
Les maillots sur des portiques, les dossards et musettes soigneusement rangés dans les armoires… Il ne manque à la collection que des vélos.
« Pourquoi pas à l’avenir », répond l’intéressé…
À condition de trouver un autre endroit pour les stocker !
Dans les allées du Village départ, Ludovic Poignant est presque comme chez lui !
Le jeune homme a profité du contre-la-montre à Besançon
et de la journée de repos à Mâcon pour enrichir sa collection d’autographes
et de photos en allant à la rencontre de Vincenzo Nibali,
de l’équipe Liquigas et 3e du Tour
et de Fabian Cancellara, maillot jaune pendant sept jours
En compagnie de l’ancien coureur Patrice Halgand lors d’une exposition
à Saint-Vincent-Bragny