Football
Comment va le FCG ?
Bilan et perspectives
Ce soir, les Gueugnonnais joueront leur dernier match de championnat de la saison à domicile (à 18 h contre Avallon. Le maintien et la Coupe de Bourgogne en poche…
Malgré de grosses difficultés l’an dernier, le FCG a donc rempli son contrat et entend bien s’appuyer sur le bon travail réalisé cette année pour viser plus haut la saison prochaine. La reconstruction est bel et bien en marche. Gueugnon n’est pas mort et entend bien le montrer !
Rencontre avec les dirigeants.
Souvenez vous. Il y a un peu plus d’un an le FCG était mis en liquidation et plus que jamais menacé de disparaître. Il a fallu beaucoup de courage, de travail, de mois d’acharnement à une poignée de passionnés de l’association FCG pour permettre au club de rester en vie.
En gardant son nom d’abord, chose qui n’était pas gagné ! En épargnant les équipes de jeunes qui ont pu continuer à jouer, ensuite. Mais aussi en passant directement par la case DH (Division d’honneur). D’abord relégué en PH, le FCG a pu, au terme de longues discussions, être autorisé à jouer un cran au dessus.
Forcément, le championnat était plus difficile, le challenge du maintien aussi, mais l’enjeu était très important : gagner une année sur le long chemin de la reconstruction. Et le club a réussi à relever le défi. Le recrutement tardif et les mutations en surnombre n’ont pas facilité la vie du coach et des dirigeants, mais la roue a fini par tourner. Et de quelle manière…
Le groupe a pris confiance, il s’est soudé, a gagné son premier trophée. La sérénité et les valeurs, elles, sont revenues aux abords de Jean Laville. Bref, le travail de tout un club – des joueurs aux dirigeants en passant par les bénévoles sans qui rien ne serait arrivé – a fini par payer.
Alors, certes tout n’a pas été rose cette saison, il y a bien eu quelques grains de sable, mais pas de quoi enrayer la machine. Même le président Bernard Canard, élu l’an dernier après la démission du président de l’association, Michel Villeret, le dit… « Le FCG va mieux, il va même pas mal. Avec un an de recul, on peut même dire qu’on s’en sort bien ! »
Après cette année de transition, place donc à d’autres ambitions ? Réponses…
Le maintien en DH. La mission était difficile, voire même impossible pour certains. Déserté par de nombreux joueurs après la liquidation, le FCG a du redémarrer de zéro et reconstruire un à un son effectif. « Heureusement, on a pu compter sur un groupe d’anciens Gueugnonnais, venus du club de Paray, mais aussi des villes voisines. Ils avaient envie de revenir dans leur club formateur, explique le président. Ces gamins de Gueugnon avaient un rêve : jouer avec le maillot du FCG à Jean Laville. Ils ont pu le réaliser et aujourd’hui, aucun d’entre eux regrette de nous avoir rejoint. »
Les débuts ont pourtant été délicats. Si un bon nombre de joueurs se connaissaient et avaient l’habitude de jouer ensemble, il a surtout fallu construire un groupe et créer des automatismes. Pas évident quand il faut jongler toutes les semaines avec les joueurs mutations : vingt au club… alors que seulement douze peuvent jouer chaque week-end. « Huit qui ne jouent pas le week-end, ça fait beaucoup et c’est difficile à gérer, reconnaît le président. D’ailleurs, la réserve en a fait les frais en jouant parfois à 9 ou 10 seulement. Malgré cela, elle s’est maintenue et l’équipe première aussi. »
Dans ces « galères », le groupe s’est soudé et a pris conscience de sa qualité jusqu’à décrocher une Coupe de Bourgogne il y a dix jours. Le président a également beaucoup échangé avec les joueurs : « J’interviens régulièrement auprès d’eux. Ils en ont besoin. On savait que ce groupe avait de la qualité, mais il fallait qu’il en ait conscience et qu’il trouve une certaine cohésion. Il ne faut pas oublier aussi que ce groupe est très jeune avec une majorité d’U17 et U19. Ils sont eu besoin de temps pour s’affirmer, mais le résultat est là ! Tout le monde est monté en puissance après 5-6 mois de travail ensemble ! »
La CFA2 en ligne de mire ? Maintenant que le club a retrouvé une certaine stabilité et formé un groupe compétitif, les objectifs vont logiquement être revus à la hausse. Pour cette première saison en DH, un départ dans inconnue, viser le maintien était somme tout logique. Neuf mois plus tard, avec une Coupe de Bourgogne en poche et un possible classement dans le premier tiers du groupe en fin de saison, le FCG peut légitimement prétendre à jouer les premiers rôles en DH en 2012/2013. À plusieurs conditions toutefois…
D’abord, il lui faudra garder la même ossature, « un groupe sain, avec un bon état d’esprit et beaucoup de qualité ». Là dessus, Bernard Canard et Dominique Fédérico, président délégué, ne sont pas naïfs, ils savent qu’il y aura des départs. « Mais le groupe s’entend tellement bien qu’on aimerait garder tout le monde ! Les joueurs ne sont pas venus ici pour un an, mais pour vivre une aventure humaine. On est tous dans la même reconstruction depuis le début, on a tous envie de continuer ensemble ! On espère donc que l’ossature restera. »
Charge à eux, ensuite de la solidifier, avec un nouveau coach, on le sait maintenant le contrat de Vincent Stropoli à la tête de l’équipe première n’a pas été reconduit.
Certains U17 et U19 seront candidats à une place dans le groupe l’année prochaine. D’autres viendront frapper à la porte du club pour porter ces couleurs qui refont envie : « En début de saison, beaucoup étaient sceptiques et nous enterré ! Finalement, on s’en sort et vous verrez que certains joueurs vont resonner à la porte du FCG et nous recontacter pour venir ! »
Surtout si le FCG termine la saison en trombe et se place dans le premier tiers de DH. « C’est sûr que les résultats de cette fin de saison vont créer un appel d’air et servir de locomotives pour motiver tout le monde et donner de l’ambition. » Celle de monter en CFA2 ? « C’est un objectif ambitieux, mais pas démesuré parce qu’on sait aujourd’hui sur quoi on peut s’appuyer. Et puis être ambitieux ne veut pas dire que nous ne sommes pas conscients de la qualité du championnat honneur ! », commente Bernard Canard.
Priorité à la formation. S’il souhaite maintenir ses deux contrats fédéraux, le FCG veut surtout continuer à s’appuyer sur ses jeunes comme il l’a toujours fait. « Malgré la liquidation judiciaire, on a réussi à maintenir la formation. Ça a toujours été notre force : lors de la montée en L1, la moitié de notre groupe sortait du centre de formation ! Alors, si, aujourd’hui, on veut monter en CFA2 et vivre durablement, ça passe par les jeunes et la formation ! Cette saison, on avait quatre contrats apprentis cette année, notre objectif est d’arriver à huit la saison prochaine. Le FCG a les structures d’un club pro avec une classe d’excellence. »
Le club va désormais travailler à trouver des entreprises locales qui pourraient accueillir des apprentis.
L’état des finances ? Cette saison, le FCG a fonctionné avec un budget compris entre 180 et 200 000 euros. Il a pu compter sur le soutien d’une quarantaine de partenaires. « Chacun nous aide à son niveau, explique Bernard Canard. On est parti de zéro avec la liquidation, mais aujourd’hui on a une vingtaine de contacts supplémentaires pour la saison prochaine. Les résultats actuels, l’image de la victoire ne peuvent que nous aider. »
L’objectif à terme est de faire entrer ces partenaires dans les différentes composantes du club.
Si le budget du FCG est aujourd’hui meilleur, c’est en grande partie grâce aux nombreux bénévoles qui ne comptent pas leurs heures. Si on prends l’exemple de la plaine du Vieux Fresne, ce sont eux qui l’entretiennent. « Et ça fait longtemps qu’on avait pas eu des terrains en si bon état, se félicite le président. L’entretien de cette plaine nous appartient, mais c’est un gouffre financier ! Heureusement, on l’a contourné grâce au travail exemplaire des bénévoles. Un vrai travail de qualité. »
Des projets ? Pour l’instant, la création d’une entente ou d’un regroupement des équipes de jeunes entre Paray, Digoin et Gueugnon a échoué… pour de mauvaises raisons : certains clubs ne voulant pas perdre la main sur leurs joueurs. Les équipes de jeunes, qui se déplacent souvent en sous-effectif, n’ont donc pas les résultats qu’elles pourraient espérer en jouant sous les mêmes couleurs que les meilleurs espoirs du Charolais.
Par ailleurs, le FCG a tenté de lancer une section féminine. En vain. Les journées d’animation n’ont pas fonctionné. Cet échec n’entache cependant en rien la volonté des dirigeants motivés à l’idée de voir des demoiselles évoluer un jour sous les couleurs jaunes et bleus.
Enfin, pour que les Gueugnonnais et les habitants du Charolais-Brionnais profitent un maximum des installations du stade, plusieurs rencontres amicales pourraient se jouer sur la pelouse de Jean Laville cet été. Des matches de football entre équipes de L1 et L2 notamment. À suivre…
Delphine CRESSON