Dans le cadre de sa saison culturelle, le Pays Charolais Brionnais, en partenariat avec l’Arc Scène Nationale du Creusot, propose, samedi 24 novembre à 20 h 30, « Le Chemin du but » par la compagnie Nadia Xerri-L, au salon Bourgogne du satde Jean Laville. Un spectacle tout public, à partir de 12 ans, d’une durée de 45 minutes.

L’accès parking se fer par l’avenue du stade.

Photos : Pierre Grosbois

David, un footballeur d’origine ivoirienne, est dans le coma depuis dix ans. Souvent ses yeux s’ouvrent, ils pleurent. Mais là, depuis quelques instants, David ne voit plus que du blanc. Le blanc de son coma qui empire ? Le blanc de sa mort ? Le blanc de sa peau qui vire blanche ? Comme un puzzle qu’il recompose, David revit les phases clef de son existence : sa mémé, sa rencontre du Pape, son adolescence à Châteauroux, son adoption par Irène, son ascension dans le football français…

C’est dans « L’Équipe magazine » de juin 2008, à la rubrique  « Que sont-ils devenus ? » que l’auteur de ce spectacle a découvert l’histoire de Jean-Pierre Adams dans le coma depuis 25 ans. Il formait avec Marius Trésor « la garde noire » de l’équipe de France de football des années 70 !

Dans le coma, on ne se repose pas : on s’acharne au réveil. Sinon c’est la mort.

« Ma vie a été football. J’ai commencé à  l’attaque, j’étais à la pointe, mais au centre de formation ils m’ont basculé arrière droit, j’avais quinze ans…

Je vous aime, mais je vais desserrer la main du fil que je tiens.

Et pour me faire patienter, pour que je suçote, Mémé glisse dans ma main une petite Mamy Wata en bronze, une déesse de chez nous, avec plusieurs serpents, que je mets à la bouche. Elle ose ça, ma grand-mère, associer le Christ à la Mère des eaux (…) Et comme Mémé et moi, nous sommes dans cette foule romaine les seuls noirs, le Pape n’a pas eu le choix. Bien sûr, facilement repérables, il aurait pu m’éviter, mais non, pain béni, grandeur de cœur catholique, il a fait signe à son conseiller de m’agripper. »

Au-delà de la passion du football, et de l’histoire de ce coma profond, « Le Chemin du but » parle avec beaucoup de sensibilité de l’intégration, de notre regard sur l’étranger, et de leur sentiment vis-à-vis de nous. « Je me suis désintégré de mes racines. J’étais toujours l’étranger », raconte David.
Dans son coma, David retrace son parcours. Sa vie de petit enfant africain avec sa grand-mère, son départ pour la France, ses racines coupées, le monde des requins qui gravitent autour de lui (les agents véreux), et l’amour de sa mère adoptive Irène et de sa femme Lison qu’il implore sans cesse.

Pour en savoir plus sur la compagnie www.nxl.fr/