Été des portraits
Gérard Cimetière, commissaire artistique de ce festival photo, nous présente cette 5e édition
Pendant plus de deux mois, la ville de Bourbon-Lancy donne rendez-vous au grand public et à tous les amoureux de la photographie pour les 5es Rencontres européennes du portrait photographique. L’Été des Portraits est devenu en dix ans un festival de plein air incontournable avec, cette année encore, 1 500 photos accrochées dans les rues de la cité thermale.
Gérard Cimetière, portraitiste de France et commissaire artistique de cet évènement, est à l’origine de ce grand rendez-vous. Il revient sur quelques particularités de cette édition très aboutie.
Charolais news : Quels sont les nouveautés de cette 5e biennale ?
Gérard Cimetière : L’Été des portraits reste fidèle à son concept original. On a toujours nos 300 photographes qui viennent exposer dans les rues de Bourbon-Lancy, mais on a aussi beaucoup plus d’expositions de qualité. Cette année, on présente, par exemple, le travail d’Éric Bouvet sur la révolution lybienne, celui d’Ulrick Theaud sur les sans domicile fixe, ou encore celui d’Uwe Ommer sur les familles d’ados en Europe.
On a eu cette une volonté de montrer avec les photos d’Éric Bouvet du reportage de guerre. Je voulais qu’on voit le travail d’un photographe professionnel qui va au front, qui risque de prendre des balles. Il n’a d’ailleurs pas pu être présent pour l’inauguration car il est déjà sur un autre conflit.
C. N. : En revanche, beaucoup d’autres photographes étaient à Bourbon-Lancy. Et c’est une nouveauté…
G. C. : C’est effectivement une des grandes joies de cette journée. Nous étions hier (samedi) le 14 juillet, il y a donc eu très peu de mariages en France. Beaucoup de photographes ont donc pu faire le déplacement pour cette journée d’inauguration. Ils étaient ainsi 238 présents avec leur famille. C’était vraiment la grande fête du portrait.
C. N. : On a entendu certaines personnes dire que cette édition est entrée dans une nouvelle dimension… Vous confirmez ?
G. C. : La présentation s’est professionnalisée tout en restant bénévole. Tous les bénévoles connaissent leur travail et tout se passe très sereinement depuis début mai. Ils ont vraiment fait cela de main de maître. Ce matin encore, certains réglaient les derniers détails. Des nouveaux endroits ont également été superbement insérés dans le parcours de l’été des portait. Le camping, par exemple, la roseraie aussi avec les nus. Autant d’endroits que l’on découvre avec cet Été. Tout en conservant la traversée du Vieux Bourbon et des Thermes.
C. N. : Il y a dix ans, vous n’imaginiez pas un tel succès. Et dans dix ans, comment voyez vous les choses ?
G. C. : Il y a dix ans, mon idée était d’exposer avec 20-30 copains une dizaine de photos chacun. Aujourd’hui, on se retrouve avec 300 photographes. Il a fallu réagir face à succès et on y est arrivé.
Dans cinq ou dix ans, je ne peux pas vous dire aujourd’hui ce qu’il en sera parce que je ne sais pas de quoi sera fait l’avenir. Mais en ce qui concerne la photographie, je ne me fais aucun souci. La profession va très bien, la portait photographique n’est pas mort. Au niveau des aides, des bénévoles, des sponsors, ce sera peut-être plus difficile. Mais j’espère qu’il sera bien l’avenir… Ensoleillé comme aujourd’hui (dimanche) !
Propos recueillis par Delphine CRESSON