World Rugby a imposé pour le tournoi 2024 des 6 nations le protège-dent connecté   afin  d’améliorer la sécurité des joueurs et réduire ainsi le risque de commotions cérébrales.

Depuis longtemps le protège-dents sert de bouclier bucal aux rugbymen pour les garçons comme pour les filles. Les spectateurs et téléspectateurs ont pris l’habitude de les voir dans les bouches pendant l’action, dans le poing aux arrêts de jeu et dans la chaussette ou l’ourlet du short roulé en sortant du terrain. Mais jusqu’à présent ces appareils étaient inertes, ne comprenaient pas de senseurs, de capteurs et de liaions avec une tablette surveillée par un médecin lors de la rencontre.

Ce mouchard logé dans la bouche du joueur rapporte par Bluetooth  tout ce qui concerne les chocs à la tête pendant le match. Les données suivantes sont recueillies : endroit de l’impact, puissance du choc, direction (accélération ou rotation). Si une des données amène le médecin de surveillance à penser que le joueur a été l’objet d’une commotion cérébrale, il alerte l’arbitre central pour la mise en place du protocole commotion (HIA, « Head Injury Assessment »)

World Rugby a  estimé, le 9 octobre 2023,  que ce procédé va améliorer la détection des commotions et l’efficacité du protocole HIA « Pour la première fois, les joueurs ayant subi un fait de jeu à forte accélération, mais n’ayant pas présenté de symptômes ou n’ayant pas été repérés par les caméras de télévision pourront être sortis du terrain et évalués »

Effectivement il existe encore des erreurs d’appréciation sur le terrain et ce protège-dents connecté peut mieux protéger les joueurs. Chez ces derniers et dernières ce n’est pas vraiment bien reçu, même si comme tout joueur de rugby la discipline règnera et permettra que cet appareil devienne banal en bouche. D’ailleurs il devrait s’améliorer avec le retour d’expérience des professionnels l’utilisant. Actuellement il est plus gros que le protège-dents normal, certains ont du mal à tenir la charge ou à être rechargés.

Il est vrai que le choc recu par Antoine Dupont lors de la coupe du monde pendant le match contre la Namibie à la 44^ème minute l’aurait fait sortir instantanément, il a quitté le terrain à la 46^ème.  C’est ce genre de situation qui doit être anticipé et suivi en temps réel avec cet appareil. On peut aussi signaler le cas de Sébastien Vahaamahina de l’ASM Clermont Auvergne.

Le protège-dents actuel est fabriqué par Prevent Biometrics, il modélise la tête du joueur et indique par une flèche l’endroit du choc et son intensité.

La société Biometrics France commercialise depuis 1988 des produits spécifiques destinés à la médecine physique, à la médecine du sport, à la recherche biomécanique et à la robotique. Elle est Installée à  Gometz-le-Chatel dans l’Essonne

Le monde professionnel du sport devra intégrer cet outil qui a forcement un coût et pas des moins élevés. A voir comment le monde amateur pourra aborder ce problème qui n’est pas moindre.

A suivre

Gilles Desnoix