En 2020 les Montcelliens et Montcelliennes disposant d’un emploi n’exercent qu’à 34% dans leur commune de résidence alors qu’ils étaient 35,1% en 2014 et 35,8 en 2009. Ce qu veut dire que 66% doivent aller travailler sur le bassin minier, sur Le Creusot, voire plus loin. Ceci est un facteur de dépeuplement de la ville, les salariés étant, vu la baisse du pouvoir d’achat et le renchérissement des carburants, tentés de plus en plus de se rapprocher de leur lieu de travail, puisque ce dernier ne se rapproche pas d’eux.. Les deux tiers de salariés forcés de se déplacer chaque jour sur des trajets plus ou moins long c’est aussi la conséquence de la « non progression » d’emploi sur la ville et le bassin minier.

Ayons bien à l’esprit que les flux sortants (de l’extérieur sur Montceau) ne compensent absolument pas les flux sortants (de Montceau vers les lieux de travail extérieur)

Ceci pose aussi le problème de la mobilité et des moyens mis en œuvre pour l’assurer.

Si 4,3% des personnes de 15 ans et plus ayant un emploi n’effectuent aucun déplacement, 4,7% se déplacent soit à pied soit en roller ou trottinette, moins de 2 % en vélo ou 2 roues motorisés, et seulement 2,4% utilisent les transports en commun (en cause le cadencement et les localisations desservies. Ce qui laisse 86,7% se déplaçant en véhicule 4 roues à moteur (voiture, camion ou fourgonnette). Dans cet imposant pourcentage on peu inclure une légère fraction de covoiturage, mais cela reste infime.

Si l’on élargit la focale et que l’on s’intéresse au bassin de vie de Montceau les mines nous trouvons que les flux des déplacements domicile-travail sont déficitaires. En élargissant le focus nous retrouvons une partie des actifs occupant un emploi sur le bassin de vie et de 35% ayant un emploi là où ils vivent nous passons à 75%, en Bourgogne Franche Comté nous sommes à 96%. Ce qui amène à constater que 25% des emplois se trouvent hors du bassin de vie de Montceau les mines, en Bourgogne Franche Comté ce pourcentage n’est que de 4%, soit 6 fois moins.

Où vont les flux de mobilité ?

–         Le Creusot : 2150 sortants et 1152 entrants soit – 598

–         Digoin : 936 sortants et 1143 entrants soit + 207

–         Chalon sur Saône : 980 sortants et 651 entrants -229

–         Macon : 381 sortants et 193 entrants -188

–         Autun : 184 sortants et 186 entrants +2

–         Auvergne Rhône Alpes : 273 sortants et 127 entrants -146

–         Île de France : 116 sortants et 27 entrants -89

–         Autres : 331 sortants et 200 entrants -131

Soit un solde migratoire négatif de 1 172.

Face à ces constations, la situation de l’emploi reste préoccupante sur le bassin de vie de Montceau les mines. Fin décembre 2023, le bassin de vie de Montceau les Mines compte 2 182 demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A. Il s’agit d’une hausse de 4% sur un an. En BFC la hausse n’est que de 1%. Il faut aussi constater que la tendance est plus marquée pour les femmes +7% que pour les hommes +1%.  La tranche la plus touchée est celle des 25/49 ans avec +6%.

En plus des demandeurs d’emploi de catégorie A il existe en décembre 2023 1889 demandeurs de catégories B et C. soit là aussi +4% alors qu’en BFC il y a une baisse de 1%. Ce sont les jeunes 15/24 ans qui payent le prix fort avec + 23%. En décembre 2023 on comptait donc 4071 demandeurs d’emplois ABC.

Si l’on va plus dans le détail on constate que le nombre de demandeurs d’emploi de longue durée (1893) compte pour 46,50% des inscrits et parmi ces DELD 1058 demandes ont plus de deux ans.

Il y a pourtant des raisons de ne pas désespérer. La masse des  demandeurs d’emploi en catégorie A montre une  diminution sur trois ans de 13%. Comparativement la diminution est de 17% au niveau départemental et 19% au niveau régional. Nous trouvons une symétrie pour les catégories ABC avec 8% dans le bassin d’emploi et 10 sur le département et 11 en BFC. Nous somme à la traîne mais ça évolue quand même.

Il convient de constater un dernier point, celui du niveau de formation.

 France travail est cash sur le sujet : « Les demandeurs d’emploi du bassin ont globalement un niveau de formation moins élevé que la moyenne régionale »

–         Ouvriers : bassin 26%, BFC 22%

–         AMT, ingénieurs, cadres : bassin 12%, BFC 15%

–         Niveau de formation supérieur au BAC : Bassin 45%, BFC 49%

–         CAP, BEP : bassin 38%, BFC 34%

On peut noter la répartition des catégories ASC selon leur niveau de formation chez les demandeurs d’emploi en fin de mois ;

–         Niveau BEPC, sans diplôme : bassin 17%, département 17%, BFC 17%

–         Niveau CAP, BEP : bassin 38%, département 36%, BFC 34%

–         Niveau BAC : bassin 25%, Département 23%, BFC 23%

–         Niveau BAC +2 : bassin 20%, département 24%, BFC 26%

En approfondissant l’on peut préciser un peu plus les différentes catégories et comparer entre Bassin de vie de Montceau les mines, Département et Région.

–         Ouvriers non qualifiés : bassin 13%, département 11%, BFC 11%

–         Ouvriers qualifiés ; bassin 13%, département 12%, BFC 11%

–         Employés non qualifiés : bassin 25%, département 23%, BFC 23%

–         Employés qualifiés : bassin 37%, département 41%, BFC 40%

–         AMT, ingénieurs, cadres ; Bassin 12%, département 14%, BFC 15%

Cela se ressent dans l’évolution des offres d’emploi.

11% d’offres d’emploi en moins en un an sur le Bassin alors qu’en BFC le nombre d’offres d’emploi enregistrées (OEE) est en hausse de 6%. Les OEE temporaires accusent un 37% dans le bassin pour 35% en BFC. Il est vrai que le niveau d’offres pour un emploi durable est équivalant dans le bassin et la BFC à 60%. Et que le niveau d’emploi occasionnel est plus faible dans le bassin 3% que dans la BFC 5%.

Notons que sur le Bassin il y a plus d’offres d’emplois d’employés enregistrées (73%) qu’en BFC 60%.

Inversement les ouvriers  dans le bassin contre 60% en BFC.  À l’inverse, moins d’ouvriers recherchés 19% contre 25% en BFC ou que les AMT, ingénieurs, cadres 8% dans le Bassin  contre 14% en BFC. Et parce que le vivier semble  manquer, les offres d’emplois d’employés qualifiés sont les plus représentées dans le bassin.

Ce qui manque ce sont des emplois plus qualifiés accompagné d’une hausse du niveau de formation. Mais pour le moment ne trouvant pas forcement la qualification, l’emploi se trouve et se recherche hors bassin. Mais là aussi c’est une autre histoire

Gilles Desnoix