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mardi 27 février 2024 à 02:36

Il a avalé Danone et manqué de le chasser de chine



Sans domicile fixe devenu milliardaire, né d’une famille aux origines douteuses d’après le régime maoïste de Pékin, Zong Qinghou, qui ne disposait pas de grands atouts, a su prendre le virage des grandes réformes économiques initiées par Deng Xiaoping

A ce moment là, il dirige avec deux retraités une entreprise collective dépendant  d’une école. Comme avant lui les marchands ambulants des plaines américaines il lance un breuvage miracle : une boisson lactée censée être bonne, excellente, pour la santé des enfants. La chine a besoin de cela en 1985, elle adhère à la promesse, rappelons que nous sommes dans une politique familiale de l’enfant unique.

Un succès incroyable, il crée un conglomérat intitulé Hangzhou Wahaha, qui élaborera et distribuera aussi un coca chinois, se spécialisera dans  l’eau en bouteille, les boissons gazeuses, le thé et d’autres produits comme du lait infantile et des vêtements. Son groupe est devenu au fil des décennies un géant de l’agro alimentaire. En 1996, il s’est allié avec Danone dans une coentreprise. Cela a permis au groupe de prendre une dimension primordiale sur le marché intérieur chinois.

Membre du parti communiste et délégué au parlement chinois, Zong Qinghou a su manœuvrer brutalement et tout en  excitant la fibre patriotique chinoise pour au terme de deux années de procès (Chine, en Suède et aux États-Unis) récupérer les 51% de Danone dans son groupe et prendre la maîtrise des 39 entreprises du conglomérat.

Il faut dire qu’il avait créé à côte des sociétés, dans des circuits parallèles, qui vendaient les mêmes produits sous un le même ou un autre nom et sans licence de la coentreprise. La chine est habituée à ces vols de technologie au dépend de ses partenaires. Ceci avait monté Danone contre lui.

Zong Qinghou est un pur produit de la société chinoise, un être brutal peu versé dans l’empathie et partisan de la théorie « seuls les plus forts survivent ». D’ailleurs il avait coutume de dire à propos des  inégalités de richesse se développant de plus en plus  en Chine  qu’il ne s’agissait pas d’un problème mais d’une chance : « Avec l’égalitarisme (…) nous n’aurions pas assez à manger (…)  Il est préférable d’encourager les gens à créer de la richesse ».

Zong Qinghou a eu quelques déboires, comme beaucoup de milliardaires chinois, il a été suspecté notamment d’évasion fiscale. Il restait connu comme l’homme le plus riche de chine. D’ailleurs Danone, dans une plainte, n’a pas hésité à mentionner qu’il possédait une entreprise enregistrée aux Îles Vierges britanniques, poussant l’argumentation jusqu’à dénoncer le fait que la fille du milliardaire disposait d’un passeport britannique.

 

C’est d’ailleurs sa fille Zong Fuli qui occupe le  poste de vice-présidente et directrice générale de Wahaha depuis 2021, année où son père s’est mis en retrait.

 

L’avenir du groupe est, à ce moment précis, incertain, il existe cycliquement des campagnes anti corruption qui secouent l’appareil politique chinois et occasionnent des soubresauts dans son économie survitaminée qui marque le pas ces temps-ci. On a vu ça avec l’empire immobilier ou Alibaba.

De plus, dans ces luttes intestines au sein des appareils chinois, les origines contre révolutionnaires de la famille de Qinghou peuvent resurgir et donner des armes à une faction ou une autre. En chine communisto-capitaliste rien n’est jamais oublié. L’empire du milieu conserve des traditions bien ancrées.

Mais le groupe des Zong, leur « empire économique » a pour nom Wahaha, ce qui  signifie « Enfant qui rit ». Peut être que cela va au moins sourire pour la suite.

 

  1. nos articles sur l’économie chinoise : https://montceau-news.com/economie/260142-les-mille-et-une-nuits-a-la-chinoise.html.

https://montceau-news.com/montceau_et_sa_region/768170-plus-on-est-de-fous-moins-il-y-a-de-riz.html

 

 

Gilles Desnoix

 

 

                       

 

 

 

Voir l'article : Montceau News




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