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jeudi 7 décembre 2023 à 06:38

Montceau : Société



 

Il est des situations qui sont révoltantes, mais pas pour tout le monde, apparemment ! Nous vivons dans un monde égoïste, où chacun sort avec ses œillères. Histoire de fermer les yeux sur la misère de certains d’entre nous. Et souvent, les plus miséreux ont leur fierté et ne demandent rien à personne. Alors, il est encore plus facile de détourner les yeux en passant devant eux.

Thomas, une ombre qui se fond dans le paysage

Qui peut dire sans frémir qu’il n’a jamais vu ce jeune homme, discrètement assis à même le sol, accompagné de son chien, vers l’hypermarché Géant ? Assurément personne. Avec sa petite soucoupe où se battent en duel quelques pièces jaunes, il ne réclame rien.

Cet homme, c’est Thomas. Il a la quarantaine et vit dans sa voiture, avec son fidèle compagnon. Certains diront avec mépris « Il n’a qu’à travailler au lieu de faire la manche ! ».

Il travaille et vit dans la rue par obligation

Sauf que Thomas travaille, à la SPA, en CDI ! Oui, mais alors ? Pourquoi ? Comme pour beaucoup d’entre nous, la vie n’a pas été clémente avec cet homme, qui avait un logement il y a quelques mois et qui se retrouve maintenant dans cette situation. Ce n’est pas par choix qu’il vit dans la rue !

Thomas a subi les aléas de la vie, avec une période où les dettes se sont accumulées et ce qui devait arriver s’est bel et bien produit. Il a été expulsé de son logement et s’est retrouvé à la rue, avec son chien.

Discret, poli et tellement humble

Et c’est peu de dire qu’il l’aime ce gentil compagnon de galère ! « Lorsqu’il a quelques pièces, ce n’est pas pour acheter de l’alcool, ni même se nourrir, c’est pour acheter des croquettes à son chien » rapporte une caissière de l’hypermarché. Une autre renchérit : « Toujours discret, poli, ne demandant jamais rien et lorsqu’on lui offre du sucre pour mettre dans son café, il se confond en remerciements ».

Plusieurs d’entre elles, vendeuses, caissières, ont le cœur serré en le voyant dans cette galère. Lui apportant quelquefois des sandwichs. Mais, nous direz-vous, s’il travaille, c’est qu’il a un salaire ! Pas faux, mais un salaire amputé en grande partie par des saisies, pour éponger les dettes du passé.

A l’heure où les aides tombent de toutes parts pour certains, qui ne travaillent pas toujours, pourquoi personne ne se bouge-t-il pour aider cet homme qui bosse, mais qui ne s’en sort pas ? Et surtout, qui dort dans sa voiture, avec des températures qui baissent de jour en jour.

 

On est revenu au temps de l’Abbé Pierre et de l’hiver 54

Heureusement qu’il existe des personnes qui ont un cœur. Ainsi, près de l’endroit où dort Thomas, Mme et M. K (ils souhaitent l’anonymat) ont toujours un œil sur lui. Quand il n’a plus de batterie sur sa voiture pour chauffer un tant soit peu l’habitacle et se rendre à son travail, le soir, ou quand il gèle, ils lui proposent également un bol de soupe lorsqu’ils ils le voient.

« Mais on ne peut pas l’aider plus et ce qui nous inquiète, c’est de le savoir en plein hiver dehors. Il lui faut un logement et rapidement ».

Ajoutant : « C’est inhumain de voir cela ! Nous sommes en 2023 et rien n’a changé depuis l’Abbé Pierre, l’hiver 54 et le sujet du logement… s’insurge Mme K.

Qui peut loger Thomas dans une toute petite maison ?

Et le sujet est épineux pour Thomas : il ne peut vivre dans un HLM avec son animal, qui est un gros chien. Il aurait besoin d’une (toute) petite maison avec un bout de terrain où l’animal pourrait enfin s’épanouir. Pas facile non plus pour lui de vivre enfermé dans une petite voiture glaciale !

Certains esprits chagrins diront que si on lui trouve un logement dans un HLM, ce sera déjà pas mal ! Qu’il n’aura qu’à se débarrasser de son chien. Mais encore une fois, jamais il n’acceptera de se séparer de cet animal, qui lui apporte beaucoup de bonheur et de réconfort. Et comme on le comprend ! Tous n’ont pas ces scrupules…

On constate en effet, que la crainte d’être séparé de leur animal de compagnie fait que certains sans-abris refusent les aides des associations. A deux, ils font bloc contre l’adversité. Thomas lui, ne demandait mais hier, mercredi, il a quand même accepté qu’on cherche des solutions pour lui. La fatigue et le froid aidant…

Un vrai appel au secours

En attendant, c’est un appel au secours que nous lançons, les personnels de Géant, Mme et M. K, et Montceau News, pour Thomas, qui doit aussi composer avec des problèmes de santé.

Qui aura le cœur et le courage d’aider cet homme, qui n’est ni un dangereux voyou (tous s’accordent à lui reconnaitre une gentillesse extrême), ni un fainéant, qui n’a plus de famille et qui est seul dans cette ville avec sa détresse ?

Et les élus dans tout ça ?

Cet appel à la solidarité s’adresse aussi aux élus, à Marie-Claude Jarrot, maire de la ville, aux assistantes sociales et à toutes celles et ceux qui peuvent aider un travailleur qui vit dans la rue.

Cette situation n’est pas digne de notre ville et il convient d’agir vite, avant que le mercure ne descende au-dessous de zéro.

A 15 jours de Noël, le miracle se produira-t-il pour Thomas ?

Toute la population en sortirait grandie…

 

 

Pratique

Les dons pour Thomas sont les bienvenus. Les personnes qui souhaiteraient lui proposer une petite location, où l’aider à se nourrir, peuvent s’adresser à Montceau News.

 

Nelly Desplanches

 

 

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