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vendredi 3 novembre 2023 à 06:22

Les prénoms des tempêtes



 

 

Une tornade peut elle s’appeler Lili Blue ? 

A chaque fois qu’une dépression tempétueuse pointe le bout de son vortex, la presse, les services de sécurités et de secours, les divers ministères concernés répètent à l’unisson un nouveau prénom. Parfois il est familier, d’autre fois comme Ciaran, Qumaira ou Xynthia il l’est beaucoup moins. Et il faut plaindre ceux qui portent ces prénoms ou à qui ils viendraient à être donnés.

Au comptoir comme devant la télé en dégustant son jambon coquillettes réchauffé au micro onde, chacun se pose la question : « mais qui décide, où et comment choisit-on les prénoms en cause ? ». D’abord se rappeler qu’il y a quelques années seuls des prénoms féminins étaient attribués à de tels évènements climatiques. Qui portait la culotte au sein des nuées ?

 

Plusieurs questions se posent :

Pourquoi dénommer une tempête ?  D’abord pour la facilité d’information et de suivi administratif des conséquences du dit évènement tant sur le plan de la législation à mettre en place que sur celui des indemnisations, ensuite pour permettre au public de mieux comprendre et suivre les consignes données, enfin pour permettre une meilleure compilation des données recueillies et l’élaboration de données plus lisibles dans le cadre d’élaborations de modèles mathématiques.

Qui attribue les prénoms ? Question subsidiaire, est-ce que tous les évènements tempétueux reçoivent une dénomination ?

Pas d’appellation en dessous de la mise en place d’une vigilance vent au moins de niveau orange dans l’un des 5 pays Européens partenaires (AEMET (Espagne), IPMA (Portugal) et IRM (Belgique), Météo-France,  METEOLUX (Luxembourg). Les grands coups de vents régionaux du type mistral ne reçoivent pas d’appellation particulière.

Si l’un de ces 5 organismes prévoit d’émettre en premier une alerte orange, voire rouge, il attribue un prénom à partir d’une liste préétablie en commun et informe immédiatement ses partenaires. A noter qu’il s’agit d’un nom de baptême qui suivra la tempête tout au cours de sa brève vie, mais toujours ensuite dans la déclinaison de ses effets des moyens de la traiter ou de l’historier.

A noter que le choix du prénom peut être choisi aussi par le Royaume uni, L’Irlande ou les Pays bas si une tempête affecte d’abord leurs  territoires.  Une coordination européenne s’étendant à l’ensemble  des pays européens est à l’étude. C’est le cas pour Ciarán.

Rappelons quand même que depuis 1954, le seul attributeur de prénoms de tempête ou anticyclones était l’institut allemand de Météorologie de l’Université libre de Berlin.

 

Genre des prénoms ? Jusqu’en 1979 les tempêtes étaient du genre féminin et les anticyclones du genre masculin, césure logique et basique.  Cette pratique discriminatoire  a cessé en  1997 et depuis 1998, les années impaires, les anticyclones reçoivent des prénoms féminins et les tempêtes  des prénoms masculins. Les années paires on pratique à l’inverse.

 

Choix des prénoms dans une liste pré établie : l’institut allemand de Météorologie de l’Université libre de Berlin ayant lancé le parrainage des tempêtes et des anticyclones dans son programme « Adopt a vortex », contre 199 euros pour une tempête et 299 euros pour un anticyclone vous pouvez baptiser un évènement climatique européen. De ce fait il pourra porter deux prénoms, dont un restera l’officiel. Voire même Gérard, Gisèle ou Lili Blue.

Le choix se fait par ordre alphabétique le premier évènement aura un prénom commençant par un A, et ainsi de suite. Ainsi la tempête Céline (27/28/29 octobre dernier avait succédé à Aline (20 octobre 2023) et Bernard (22 octobre 2023 en Espagne).

Ciarán, est un prénom d’origine irlandaise, si elle avait touché d’abord la France ou l’Espagne, le prénom qui lui aurait été attribué aurait été Domingos, car il suit Céline dans la liste de Météo France et de ses partenaires. Les prochaines tempêtes menaçant un des 5 pays partenaire s’appelleront Domingos, Elsa, Frederico et Géraldine. Celles repérées par l’alliance avec les Britanniques seront baptisées Debi, Elin et Fergus.

 

Mais ça c’est pour l’Europe, mais sous les tropiques et la France d’Outre mer ?

Pour les Caraïbes, le Golfe du Mexique et l’Atlantique nord, c’est le National Hurricane Center (Centre national des Ouragans, aux États-Unis) qui attribue les noms selon une liste pré étable de 21 noms, en fait il dispose de six listes de 21 noms chacune et par année. Le choix est alphabétique sans les lettres trop rares comme Q ou U par exemple.  Il est à remarquer que le choix des noms pose un problème selon les différents pays de l’Asie et de l’Océanie concernés.

Voila des éléments pour briller au coin du feu un soir de grand vent.

 

Gilles Desnoix

 

Voir l'article : Montceau News




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