Sanvignes : Deux mois après l’incendie de la mairie
Le Maire Jean-Claude Lagrande a souhaité rencontrer le préfet Yves Seguy afin de faire le point deux mois après l’incendie criminel de la mairie.
Le préfet rappelle qu’il est dans un premier temps, dans son rôle de soutien face à une agression de la République.
Pour rappel, le 29 juin, la mairie de Sanvignes a été incendiée et malgré l’intervention rapide des pompiers les dégâts sont importants. Le feu a ravagé le hall d’entrée, l’accueil et les bureaux à tous les niveaux sont noircis par les fumées et la suie a recouvert le moindre interstice.
Le vendredi 30 juin, le préfet de Saône-et-Loire Yves Séguy et le sous-préfet d’Autun Jean-Baptiste Constant étaient sur les lieux pour constater les dégâts et apporter le soutien de l’état aux élus et aux habitants de la commune.
L’ensemble du bâtiment étant inutilisable, les services ont été répartis dans une aile inoccupée de la résidence Louis Veillaud et à l’Espace France Services. Après cinq jours d’installation et grâce à la solidarité de plusieurs communes et des dons d’entreprises, les agents ont pu reprendre le travail.
Une expertise par l’assurance s’est déroulée le 3 juillet. Le 11 août a vu le passage d’un nouvel expert de l’assurance avec une contre-expertise par la commune et son maître d’œuvre afin de déterminer le montant de la prise en charge des travaux évalués, à ce jour à plus de 800 000 euros.
Pour l’heure, cette première phase de constat est terminée, « on est rentré dans une phase opérationnelle compliquée pour les agents qui doivent trier, inventorier, les dossiers, les registres d’état civil, les permis de construire, les délibérations, …, indique le Maire qui tient à souligner l’engagement et la mobilisation sans faille des agents de la collectivité.
L’entreprise Belfor a été retenue pour la décontamination de ces dossiers qui doivent impérativement être conservés. Les employés aspirent les flocons de suie, puis passe un pinceau et termine le travail à l’éponge. C’est un travail titanesque évalué dans un premier temps à une quinzaine de jours pour un montant de 70 000€. Ensuite les dossiers sont stockés dans des cartons pour être mis à l’abri afin de prendre soin de la mémoire de la ville.
Dans une 2ème phase, ce sera le tour du mobilier d’être nettoyé ou alors évacué pour être remplacé.
Pour la 3ème phase, le bâtiment doit être entièrement vidé pour entamer la décontamination des locaux. Un point important et rassurant, le bâtiment ne contient pas d’amiante.
Pour l’heure, la municipalité est en attente des rapports des diverses expertises.
Le Maire et les élus se questionnent sur le financement de cette remise en état du bâtiment. Il y a bien un texte voté dans le cadre des mesures d’exception qui indique que 100 % des dépenses seraient prises en charge. Mais l’équipe municipale s’interroge sur le surcoût que pourrait engendrer la nouvelle mise aux normes environnementales du bâtiment. Seront-elles bien prises en compte dans le financement de l’état ?
« Mon rôle est un rôle de soutien à une agression de la République, d’aider les élus pour les procédures à venir et gérer ce dossier en mode projet ». Le préfet s’engage à suivre personnellement le dossier, de voir toutes les possibilités d’aides publiques au-delà de l’assurance pour que tout cela soit le plus indolore pour la municipalité.
Il rappelle que sur le département deux lieux symboliques ont été attaqués cette semaine de juin : l’école maternelle Jean Zay de Mâcon et la mairie de Sanvignes.
« Une longue série aux multiples épisodes est engagée… »
J.L Pradines