Dans la continuité du premier volet, l’Ecomusée Creusot Montceau et la Compagnie Zumbó proposent l’exposition « Citoyennes ! 2 ».

Dans le cadre des tables rondes annuelles de l’Écomusée, ce mercredi soir, à l’Auditorium des Ateliers du Jour, sept femmes étaient sur la scène pour une table ronde animée par Matias Chebel.

Sept femmes, d’âge différent, avec des personnalités bien marquées  et une chose en commun : l’engagement qui prend son essence dans la lutte contre l’injustice.

Jacqueline Buhl, Françoise Bouchet et Germaine Lemetayer, sont engagées et militent à la Ligue des Droits de l’Homme. Elsa Mercier, Fanny Morlet et Rosa Lenud ont eu une part active dans le mouvement des Gilets Jaunes. Audrey Chevalier est éleveuse et engagée dans un parcours porteur de valeurs écologiques. 

Matias Chebel a rappelé la genèse de cette aventure au féminin, présentant des parcours de femmes engagées dans la cité : donner du temps, aider les autres, agir localement, …

Puis, Matias Chebel a demandé aux participantes quel a été le moteur qui les a poussées  pour aller vers les autres ?

Pour la majorité des participantes, c’est la lutte contre l’injustice qui a été le déclencheur de leur engagement, ce qui les a portés vers les autres.

Pour Françoise Bouchet, cela remonte en classe de 4ème, fascinée par le savoir et la déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen. « Cela a été fondateur, le fil rouge de mon engagement pour un idéal collectif. Cette déclaration aura accompagnée ma vie professionnelle et mes engagements ».

Ainsi que la lecture de trois livres qui furent essentiel dans son itinéraire : « La condition ouvrière » de Simone Weil, « La mort est mon métier » de Robert Merle et « Discours de la servitude volontaire » d’Etienne de La Boétie.

Germaine Lemetayer, de Paray-le-Monial, a milité pour le respect des valeurs républicaines et de la laïcité sur la ville de Paray et sur les jeunes migrants qui servent de boucs-émissaires en rétablissant la réalité par rapport aux fantasmes.

Pour Jacqueline Buhl, son engagement devint concret au moment de la guerre d’Algérie. Après avoir pris des responsabilité syndicales, elle découvre la Ligue des Droits de l’Homme. Elle sera élue et adjointe à la ville du Creusot sous l’ère Billardon.

Audrey Chevalier, éleveuse  est engagée pour que les gens aient le droit de bien vivre, de bien manger. « C’est notre credo. Transmettre au plus grand nombre, on est transparent, on ouvre notre exploitation ». Elle participe à des projets et accueille des groupes,des publics handicapés, des scolaires, …

Elle déplore qu’après le COVID, « on a oublié les producteurs. On se bat pour rester là. Une association a été créée pour relancer et promouvoir la consommation locale ».

Fanny Morlet a toujours réagi face à l’injustice. « C’est dans mes tripes. L’aventure des Gilets Jaunes a été très enrichissante. Une réaction face à l’injustice sociale. On a vécu une solidarité énorme. Le mouvement s’est arrêté  avec la répression policière et médiatique. J’ai pris du recul. On s’est servi de nous quand ça arrangeait. On a appris.

Pour le futur, voir la politique autrement. S’engager localement dans la vie politique, qu’on prenne nos responsabilités et qu’on s’intègre dans le système… »

« Les injustices me révoltent », clame Elsa Mercier. « On me dit utopiste !

La fin des Gilets Jaunes  a été due au COVID. Au  niveau local, comment s’affranchir du système économique. On a monté le marché drive à Sanvignes pendant le COVID qui perdure depuis 3 ans ».

« Après les Gilets Jaunes, une réflexion sur l’organisation collective, comment se réapproprier notre façon de réfléchir, de décider collectivement On propose une autre manière de voir les choses ».

Rosa Lenud, d’origine chilienne, engagée dans le mouvement des Gilets Jaunes, Emmaüs, France Amérique Latine. Elle  a créé l’association humanitaire La Croix du Sud qui œuvre pour le soutien des minorités en Argentine.

Comment les jeunes pourraient-ils reprendre le flambeau ? La question est posée…

Les avis des participantes sont assez partagés : certains sont pessimistes par rapport à l’individualisme ambiant, d’autres, sont encore optimistes et voient déjà une partie de la jeunesse s’investir et prendre conscience avec de grands élans de solidarité.

Pendant un mois, la Médiathèque de Montceau-les-Mines accueillera l’exposition Citoyenne 2 !

J.L Pradines