À 84 ans et après douze années de présidence à l’Aéroclub du Bassin Minier, Stéphane Stepien a décidé de passer la main à Jean-Claude Cothenet.

Une belle cérémonie où on a retracé l’exceptionnel parcours de Stéphane Stepien. Avant de faire le bilan de 12 années de présidence, il est nécessaire de parler un peu plus de l’homme qu’est Stéphane Stepien.

Stéphane Stepien, le businessman

L’aérodrome avait 10 ans lorsqu’il a obtenu son brevet de pilote. Pourtant, au début de sa vie, il est loin des avions puisqu’il entre à 14 ans en apprentissage au garage Sarrazin, où il passe un CAP de mécanicien autos.

Puis, il est embauché à la Mine comme beaucoup à cette période, en qualité de mécanicien. Il échappe à l’Algérie, les mineurs en étant exemptés. Il passe son permis, donne un coup de mains dans l’entreprise familiale naissante. Son papa déjà visionnaire, mineur, musicien, chauffeur, emmène les habitants au marché dans la région. C’était dans une Rosalie (la Citroën Rosalie, est le nom familier d’une série de voitures construites entre 1932 et 1938). Le chemin de fer étant réservé aux mineurs. Puis le père de Stéphane achète un premier bus en 1958. L’entreprise Stepien est lancée. Bien sûr, la passion des avions et de tout ce qui vole est toujours là.

Il fréquente l’aéroclub, qui vient de naître et il est formé par Reine Lacour dite Pompon, qui est présente aujourd’hui. Il est parmi ses premiers élèves et il est breveté 1^er degré en 1956, 2^e degré en 1957, sur le D112 Fox Papa Juliette qui devrait être là ce dimanche pour les portes ouvertes de l’aéroclub. Cet avion a été fabriqué à Montceau par les frères Lacour (le papa et l’oncle de Reine Lacour).

Stéphane Stepien a quitté Montceau pour Darois (Bourgogne) où il est embauché comme mécanicien d’aviation en 1961. Il se marie à Michelle en 1962 et achète une petite maison. Eric, leur fils, voit le jour peu après. Puis, sur une opportunité, il lâche tout en huit jours et achète une gérance de stations-service à Troyes. Il revend et en achète d’autres à Saint-Etienne.

Il adhère à tous les aéroclubs des endroits où il passe. Son père décède en 1967 et Stéphane décide de relancer l’entreprise, pénalisée par la maladie de celui-ci. Assisté par son épouse qui conduit elle aussi les bus (une première pour l’époque).

Retour à Rozelay. En 1972, nait sa fille Christine. Et même s’il vole moins, il est resté fidèle à son club d’origine.

 En 2010, Alex Léger est président de l’ACBM. Il souhaite passer la main. Après concertation collégiale, Stéphane Stepien est désigné président. Il sera le 8^e président de l’ACBM. Ce qui motive sa présidence, c’est le désir d’avancer, moderniser, profiter des opportunités, s’entourer des bonnes personnes.

Tel un businessman, il a répondu à la vente aux enchères des DR 400 de l’ENAC (Ecole Nationale de l’Aviation Civile). Il se retrouve donc, à titre personnel, propriétaire de deux avions DR400.

Avec son fils Éric, il crée une entreprise Locat’Air qui est aujourd’hui riche de 22 appareils qui volent sur toute la France. Quelle belle réussite !

A noter que durant toute la présidence de M. Stepien, aucun accident concernant les appareils de l’ACBM n’est venu entacher celle-ci.

Passage du relais à Jean-Claude Cothenet

Stéphane Stepien passe donc la main à Jean-Claude Cothenet, mais il reste au club en qualité de président d’honneur.

Pour sa part, celui qui est désormais l’ancien président livre qu’il a vécu toute cette carrière depuis 1955, avec un grand plaisir. « On venait à l’époque prendre des cours mais on n’était pas motorisés. Après on venait en mobylette, puis à moto etc. Si je suis là, c’est bien grâce à « Pompon » qui a été persévérante. Je ne connaissais rien à l’aviation et elle a eu beaucoup de patience ».  Un beau soir, Pompon m’a dit : « Partez tout seul ! ».

Ajoutant : « 70 ans ont passé et Pompon est toujours là. J’espère que dans 10 ans, on se reverra pour fêter mes 80 ans de présence au club ». 

Concluant : « Je suis très heureux de cette succession aujourd’hui, puisque Jean-Claude va reprendre le manche ».

Le nouveau président annonça ensuite à l’ancien que le club lui offrait un …palmier, ce qui a ravi M. Stepien.

Interrogé par nos soins, Jean-Claude Cothenet déclare qu’il marchera dans les pas de Stéphane Stepien. En effet, pour l’heure, la grosse problématique se situe autour du prix du carburant qui a beaucoup, beaucoup augmenté. Ce qui implique une hausse des tarifs des heures de vol (environ 10€ par heure) et bien évidemment, cela impacte également le prix des baptêmes de l’air.

Pour sa part, Michel Tramoy, en charge des associations, qui représentait Marie-Claude Jarrot, a transmis de la part de la maire, le soutien de la ville au club. Sur place également, M. Chardeau, maire de Pouilloux.

A l’issue de la cérémonie, tous les membres de l’aéroclub se sont réunis autour d’un méchoui.