La Communauté Urbaine Creusot Montceau accueille une délégation britannique de haut niveau dans le cadre de sa stratégie d’internationalisation
Dans le cadre de sa stratégie d’internationalisation et de développement économique, la Communauté Urbaine Creusot-Montceau a reçu ce vendredi 25 juillet 2025 une délégation scientifique et industrielle de l’entreprise britannique AM-COE (Additive Manufacturing Centre of Excellence), basée à Derby (Royaume-Uni), au sein de l’espace hub&go au Creusot.
Cette journée s’inscrit dans la volonté forte de la collectivité d’attirer des partenaires technologiques à haute valeur ajoutée, en lien avec les enjeux de transition énergétique, de souveraineté industrielle et d’innovation. L’entreprise AM-COE porte un intérêt particulier au territoire de la Communauté Urbaine Creusot Montceau dans le cadre de son développement international, notamment en raison de la richesse de l’écosystème local et des opportunités de collaboration.
Une entreprise à la pointe de la fabrication additive et du stockage d’énergie
Spécialisée dans l’impression 3D céramique et le développement de systèmes de stockage d’énergie de grande capacité, AM-COE s’est imposée comme un acteur majeur de l’innovation industrielle au Royaume-Uni. La délégation était composée de :
• Dr Ehsan Sabet, Managing Director d’AM-COE et Associate Professor à la Loughborough University (Wolfson School of Engineering)
• Dr Farzaneh Sameni, Head of Material Development
• Dr Cornelius Dirksen, Group Manager au Fraunhofer Institute for Ceramic Technologies and Systems (IKTS – Allemagne)
Un écosystème local mobilisé autour de l’attractivité du territoire
De nombreux partenaires économiques et institutionnels étaient présents aux côtés de la Communauté Urbaine, dont EDF, Jimmy, Univers CO, la Banque des Territoires, la CPME, France Travail, Polytech Dijon, des start-up locales, ainsi que des établissements de formation et plusieurs élus du territoire.
David Marti, Président de la CUCM, a rappelé le rôle de la collectivité dans l’accompagnement des projets : accompagner, impulser et collecter. « Nous agissons à 360° au niveau de l’économie, de la formation de l’innovation… Nous créons les conditions de la réussite. La CUCM a toujours été une terre d’industrie, d’audace. C’est aujourd’hui une terre d’innovation. » a-t-il déclaré.
Avant d’ajouter : « Nous croyons en une industrie positive. La réindustrialisation est déjà faite. Nous sommes dans l’industrie du futur, l’industrie 4.0. Nous croyons en la transition énergétique et la force du collectif. »
Il a ensuite laissé la parole au Dr Ehsan Sabet, Fondateur et Pdg de AM-COE.
AM-COE, une entreprise avec une forte capacité de développement
Ce vendredi matin, le fondateur de AM-COE s’est exprimé en anglais, traduit en direct, afin de permettre des échanges fluides sur l’entreprise, ses projets sur le territoire. L’entreprise AM-COE fait partie d’un groupe comprenant des sites notamment en France et en Suisse. Le site du Creusot est la plus grande entité du groupe.
Si ce vendredi, le Pdg était présent au Creusot, c’était bien pour annoncer la poursuite de sa collaboration avec le territoire : « Au Creusot, nous observons un écosystème aligné et mobilisé » a-t-il souligné avant de clarifier l’objectif de sa venue : se connecter et construire des partenariats durables.
L’entreprise évolue donc à travers la conception de matériaux spéciaux et avancés pour l’impression 3D, de composants utilisés dans les secteurs de l’aérospatial, de l’automobile, de l’énergie, de la pétrochimie et de l’électronique. Elle conçoit et fabrique des imprimantes 3D.
Elle compte le seul centre de recherche en impression 3D céramique au Royaume-Uni et le plus grand site d’impression 3D céramique d’Europe avec plus de 200 imprimantes.
Le Creusot répond aux objectifs de croissance dans l’Union européenne
Le Brexit est une épine dans le pied de l’entreprise. Il a donc fallu trouver un site pour produire et fournir les clients européens avec un fort potentiel de développement. En effet, l’entreprise envisage une augmentation massive de son chiffre d’affaires d’ici 2035, notamment à travers le déploiement de l’utilisation de batteries à semi-conducteurs qui devraient représenter à terme la majeure partie de leur activité. En effet, ces batteries sont employées pour le stockage d’énergie pour les centrales électriques. Elles sont, selon le concepteur, plus durables, plus efficaces, sans danger et nécessitent peu d’entretien.
AMSEL est un système de stockage de masse d’énergie à base de plantes, compact et personnalisable.
Le projet à développer comprendra une installation de fabrication semi-continue, qui devrait être plus importante que le site de production britannique actuel. Il comportera une capacité d’impression 3D céramique, une unité de recherche sur les matériaux et une unité de production de batteries.
Des investisseurs privés peuvent rejoindre le projet
Le Pdg de l’entreprise AM-COE est actuellement en train de réaliser une levée de fond à hauteur de 21 millions d’euros. Certains investisseurs connus se sont déjà manifestés. Toutefois, il est ouvert à accueillir encore d’autres partenaires.
A terme, le site devrait accueillir entre 120 et 140 employés avec une grande partie de scientifiques et de chercheurs. L’entreprise s’est déjà rapprochée de Safran et d’autres industriels locaux et aussi italiens.
L’objectif est d’être prêt à produire en 2030. Les capacités des batteries seront modulables et personnalisables selon les besoins des clients. L’entreprise ainsi implantée au Creusot pourra rayonner sur l’ensemble de l’Union européenne. Selon son niveau de développement, d’autres sites pourront ensuite être déployés sur d’autres territoires.
L’institut de recherche Fraunhofer travaille avec l’entreprise AM-COE
Le Dr Cornelius Dirksen de l’institut de recherche allemand Fraunhofer a poursuivi et conclu la première partie de matinée sur la technologie céramique en présentant son centre de recherche appliquée. Celui-ci comprend plus de 800 personnes, développant différentes activités de recherche à travers 9 sections : les matériaux et les applications pratiques (médecine, applications industrielles, automobile etc.).
Le Dr Cornelius Dirksen travaille pour sa part dans l’unité énergie et particulièrement la division batterie. Pour sa part, et contrairement à la technologie utilisée par AM-COE, il travaille beaucoup sur le lithium. Chez AM-COE, on a opté pour une autre technologie moins onéreuse et permettant de maintenir une plus grande liberté de production.
Le Dr Cornelius Dirksen a expliqué qu’en Allemagne, le recyclage des batteries et notamment celles des véhicules était en croissance. Enfin le centre de recherche travaille aussi sur les électrolyseurs.
Si certains des travaux de ce centre de recherche peuvent recroiser ceux de AM-COE, les deux entités n’ont pas vocation à construire un partenariat lucratif ensemble. Ce n’est pas la vocation de l’IKTS.
David Marti, à travers ce partenariat, a souligné le rôle des laboratoires de recherche publics universitaires : celui de répondre à des commandes d’entreprises. C’est le cas par exemple de Polytech.
Les perspectives présentées ce vendredi matin ont suscité un vif intérêt dans l’amphi auprès des scientifiques présents comme des industriels. La question des échéances dans la mise en marche du projet a été soulevée au cours d’échanges entre les intervenants et la salle.
La suite de la matinée a porté sur la fusion nucléaire et la qualité de vie au travail.
EM