Deux pièces, un petit couloir, une terrasse minuscule, mais un lieu énorme, un atelier de peintre, l’atelier D’Alain Michaud et de son école. Et cet endroit si grand, par ce qu’il contient, est bien exigu pour la foule qui se presse au vernissage, ouvert à tous, de l’exposition de peinture du maître de céans.

La foule est formée des élèves, des personnalités locales, des représentants des associations, dont la présidente de Mine de Lire présente pour son club afin de faire une restitution Facebook, des habitants, d’amis et d’amateurs.

Et cette exposition, ce n’est pas n’importe quelle exposition, c’est « Michaud », tout un programme, tout un monde, toute une vie, toute l’œuvre d’une vie. Car, oui, Alain Michaud expose, s’expose et impose (imprime) son sceau à cette exposition qui ne fait qu’un avec lui, avec le parcours de sa vie de peintre, mais qui, résumant tout, ouvre les horizons vers l’avenir. Il le dit dans son bref discours, sans cesse ressassé sans doute, mais servi à l’assemblée comme au débotté. Oui, Michau marque une fin et vraisemblablement un début, un nouvel essor de l’artiste. En peinture ? En poésie ? En littérature ? Il ne sait pas ou il le sait mais ne le dit pas, ou ne se l’avoue pas. Il parcourt son cheminement des « passantes », ses choix de coloris, puis son abandon des couleurs pour bleuter, griser, noircir sa palette et tant exprimer ainsi. Puis il montre des toiles où les couleurs affleurent comme en filigrane.

Les commentaires vont bon train ensuite dans l’assemblée réunie devant le verre de l’amitié. Et lui, quel train prendra-t-il ?

Le Maire du Mont-Saint-Vincent, Jean Girardon, a son explication : Alain Michaud est comme les bons vins, avec l’âge, il se bonifie. Il devient donc un excellent cru malgré le fait qu’il persiste à habiter la commune voisine. Mais c’est grâce aussi à Alain Michaud que le Mont est devenu une ville de culture, d’artistes, le Maire en est convaincu. Attention, avec cette fin de cycle annoncée, ces œuvres vont prendre de la cote.

Mme Louis se dit heureuse d’avoir été invitée par Alain Michaud et qu’en qualité de vice-présidente de la CUCM elle est le témoignage que la communauté est un gros partenaire du mont et que, même si elle n’a plus la compétence culturelle depuis 2014, cela n’empêche pas l’intérêt qu’elle porte à la culture et au patrimoine.

Ici, au 1 place de l’église au Mont, chaque toile est un passage, chaque trait un aveu, chaque silence une promesse. En réalité, « Michaud » ce n’est pas juste une exposition, c’est une transmission. « Michaud » ne signe pas une fin : cette exposition trace l’épure d’un renouveau, l’esquisse d’un homme à nouveau en pleine éclosion.

Gilles Desnoix