Montceau-les-Mines : Roger Joly, centenaire incontournable
« Ça tourne, ça passe, le compteur tourne vite, on voit pas passer… ». Ce sont les mots de Roger Joly à l’occasion de la célébration de son centenaire à la résidence Les Jardins Medicis.
Roger Joly, un personnage incontournable de l’histoire de la Résistance, du syndicalisme et tout simplement de l’histoire montcellienne.
Il est allé voter ce dimanche avec son fils, Bernard, au syndicat des mineurs pour effectuer son devoir de citoyen. Il n’a pas manquer pas d’arborer sur sa veste, la légion d’honneur dont il est très fier.
Quand on dit Roger Joly, tout le monde le connaît sur le bassin, des anciens aux plus jeunes.
« Dans quelques jours, il est prévu qu’on vienne me chercher en traction pour aller au collège Jean Moulin pour témoigner auprès des collégiens de l’histoire de la Résistance à l’occasion de la journée nationale de la Résistance », dit-il avec le sourire aux lèvres.
Roger Joly, c’est un personnage qui ne se ménage pas et répond à toutes les sollicitations lorsqu’il est question d’activer le devoir de Mémoire.
Un parcours inspirant !
Roger est né au mois de mai 1925 à Montceau-les-mines.
Il a suivi les conseils de son père, il a bien appris à l’école et obtenu son certificat de scolarité, mention bien, mais la guerre est arrivée…
Le 17 décembre 2024 à Mâcon, le préfet de Saône et Loire, Yves Seguy lui a remis la médaille de chevalier de la Légion d’honneur pour son engagement dans la Résistance. Roger Joly, figure emblématique du Bassin minier qui a œuvré à la défense de la France contre le nazisme : le maquis à Collonges, la bataille de Cluny, les sabotages, la libération de Mâcon en septembre 44, son engagement dans le 5ème Dragon jusqu’en 1947.
Après la guerre, il est resté un fervent acteur du devoir de mémoire en intervenant auprès des jeunes dans les établissements scolaires.
Il évoque sans concession les faits qu’il a vécus avec ses camarades de lutte : les atrocités de la guerre, la déportation, le maquis, la résistance, les conditions de vie dans les maquis, les batailles, la libération, …
« Il n’y a pas de guerre propre ».
Roger Joly a travaillé pendant 23 ans à la mine. Il était fortement engagé dans le syndicalisme. Et comme cela ne suffisait pas, il enchaînait ses journées dans son café, « L’annexe », rue Jean Jaurès, qu’il avait acheté en 1957 et tenu pendant 49 ans avec son épouse Juliette.
Le 6 septembre, 2024, à l’occasion des 80 ans de la libération de Montceau, la Maire Marie-Claude Jarrot a remis à « Ma Beauté » (surnom de Roger Joly), la médaille de la ville pour son parcours de vie, son implication et son rôle pendant la seconde guerre mondiale et son inlassable besoin et nécessité de transmettre à la jeunesse, d’être un passeur de mémoire.
« J’étais un homme de paix. Mais on a été pris dans une histoire incroyable. On était des bandits, des rebelles. On voulait être libre…
On a fait notre possible ! » (Roger Joly )
J.L Pradines