Montceau-les-Mines : 2ème réunion avec Coopawatt
Cette seconde réunion sur le sujet avec Coopawatt a permis de préciser un peu les choses, car dans ce domaine et sur ce sujet, les conjectures nombreuses se faisaient dans la plus complète opacité. Certains pensaient que la ville créait une coopérative avec Coopawatt, d’autres y voyaient une sorte d’opération de crowdfunding, d’autres se perdaient en spéculations souvent oiseuses. Peu d’informations explicites circulaient.
Il faut préciser que le cheminement s’est produit sur plusieurs années, que la ville s’est appuyée sur une décision de Mme le maire, conformément à la délégation qu’elle avait reçue du conseil, et que le sujet est à la fois extrêmement simple et très complexe et pas très explicite.
En fait, il y a 4 intervenants dans cette affaire : Coopawatt, la ville de Montceau, les propriétaires de lieux où potentiellement implanter du photovoltaïque et les bénévoles qui créent, gèrent et font fructifier des entités destinées au développement des énergies renouvelables sur le territoire.
Coopawatt est en fin de compte un promoteur de frayères. Frayères de bénévoles chargés de constituer des coopératives. Son rôle est d’accompagner les collectivités et les citoyens dans le développement de projets participatifs d’énergie renouvelable. Il s’agit d’une association existante depuis 2016 et basée à Grézieu-la-Varenne dans le Rhône et scindée en 2 entités : Coopawatt association et Coopawatt scop.
La ville de Montceau intervient à trois titres :
– Comme financeur à 30% de l’accompagnement par Coopawatt des projets à développer et des entités à constituer. Nous ne connaissons pas le montant de cette participation
– Comme propriétaire de lieux et de toitures pour l’implantation de panneaux photovoltaïques
– Comme initiatrice d’une démarche écocitoyenne incitant les habitants à prendre en main la transition énergétique dans ce domaine.
La réunion de ce soir avait pour but d’expliquer la démarche le plus clairement possible, le but est atteint en grande partie et de susciter des vocations de bénévoles pour la création de coopératives, de sociétés locales de production citoyenne, dans lesquelles des citoyens bénévoles s’impliquent sur le territoire pour créer des projets collectifs plutôt que des projets individuels. Coopawatt est là pour susciter, accompagner, soutenir, point à la ligne. La coopérative ou la société crée et gère seule et n’obtient pas de financement de Coopawatt.
Il faut savoir que tous les projets sont regroupés dans différentes entités nationales comme Énergie Partagée (https://energie-partagee.org/), Centrales Villageoises (https://www.centralesvillageoises.fr/) et d’autres comme Enercoop par exemple.
De quoi s’agit-il ? De créer des coopératives ou sociétés (SAS) locales à gouvernance citoyenne pour porter des projets de transition énergétique inscrits dans un territoire, associant citoyens, collectivités et entreprises locales. Cela pour contribuer à la production d’énergie verte de manière collective et non plus individuelle tout en s’inscrivant dans le contexte des problématiques de développement économique local, d’intégration paysagère, de lien social, de décarbonation de la production d’énergie et de son lissage.
Comment ? Le représentant de la SAS Centrales villageoises Soleil Sud Bourgogne a expliqué le fonctionnement à l’assemblée présente, deux douzaines de participants plus une douzaine d’élus et de fonctionnaires municipaux. Le territoire de sa SAS couvre une partie des communes du PETR Mâconnais Sud Bourgogne : les communautés de communes du Clunisois et de Saint-Cyr Mère Boitier et la communauté d’agglomération Mâconnais Beaujolais Agglomération.
Les bénévoles des entités créées cherchent des surfaces où installer du photovoltaïque. Certains projets trop petits individuellement peuvent être regroupés en bouquets et ainsi devenir plus rentables. D’autres, de 600 m² ou plus, sont rentables d’office. Les surfaces découvertes sont prospectées et des contrats peuvent être passés pour les installations de panneaux. Il s’agit en fait pour le propriétaire de louer sa surface et de percevoir un loyer. Il peut être aussi consommateur de l’énergie produite à titre personnel. Mais le surplus produit est venu par la coopérative ou la société, tout comme l’énergie consommée, qui peut ainsi financer ses projets, réinvestir ou verser des dividendes. On parle là d’autoconsommation collective ou ACC qui repose sur le principe de la répartition de la production entre un ou plusieurs consommateurs proches physiquement. Il s’agit aussi dans la facturation, chez le consommateur partie prenant au projet, d’une « autoconsommation virtuelle », puisque les coûts et les quantités sont calculés par flux au niveau de Linky en défalquant la production autoconsommée de la consommation globale.
C’est sur cet aspect-là des choses que focalisait la réunion. Bien entendu les débatteurs sont allés plus loin sur les gros projets, la création des PMO (Personne Morale Organisatrice en autoconsommation collective) regroupant tous les participants de l’autoconsommation collective et qui est chargée de la liaison technique et administrative entre le Gestionnaire du Réseau public de Distribution public (GRD) et les participants de l’opération d’autoconsommation collective (ACC). Ce peut être une association loi 1901, une société, une collectivité, etc.
Donc ce mardi 11 février à la maison de quartier du Bois du Verne il s’agissait d’expliquer la démarche en rendant clair les buts et le rôle de chacun et de susciter des vocations de bénévoles pour créer un collectif, ou plusieurs, de citoyens bénévoles s’impliquant sur Montceau pour créer des projets collectifs de production d’énergie verte.
La ville de Montceau finance l’accompagnement, propose des surfaces lui appartenant et incite ses habitants à emprunter la démarche en participant bénévolement et financièrement.
Mme le maire ayant parlé des projets communaux sur le lac Saint-Louis et sur les terrains du lavoir des Chavannes, il a été demandé à M. Duparay, très impliqué dans la démarche depuis le début, si ces deux sites entraient dans la démarche présentée par Coopawatt. Sa réponse a été nuancée : oui et pas totalement. Ce sont de grosses entités privées qui vont porter ces projets à plusieurs millions d’euros, mais une petite part pourra être dévolue, à voir quoi et comment, à l’entité coopérative à créer.
Que doit faire un bénévole dans ces projets ?
Utiliser ses compétences comme les relations humaines, la communication, les connaissances techniques, juridiques, scientifiques, prospecter sur le territoire, démarcher, passer des contrats, concevoir les projets, traiter avec les entreprises, les fournisseurs, gérer un budget, les relations avec GRD, les consommateurs, etc. Des tâches exaltantes et enrichissantes d’après l’intervenant de la SAS Centrales villageoises Soleil Sud Bourgogne. Bien entendu, cela implique des réunions hebdomadaires, mensuelles. De la formation est nécessaire, cela, c’est le rôle de Coopawatt comme d’aider à la constitution de l’entité et de ses premières démarches.
Donc, à la fin de la réunion, les participants en savent un peu plus, mais ils ont entendu le cri de ralliement lancé par Coopawatt et Mme le maire : « Usagers, consommateurs d’énergie, unissez-vous pour faire avancer la transition énergétique sur Montceau. Faites un geste citoyen et devenez bénévoles. »
Gilles Desnoix