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mercredi 2 septembre 2020 à 08:43

Le rôle des grands-parents en Saône-et-Loire

Un soutien en cas de séparation, des transmetteurs de l’histoire familiale pour les petits-enfants



 



 

L’Union départementale des associations familiales de Saône-et-Loire a réalisé, avec ses homologues de la région, une enquête originale auprès des parents de nos territoires sur le rôle et la place des grands-parents.

A l’occasion de la rentrée scolaire, l’UDAF dévoile les premiers résultats.

Menée en partenariat avec l’Union Nationale des Associations Familiales et la Caisse Nationale des Allocations Familiales, 1598 parents de la région ont accepté d’y répondre dont 253 en Saône-et-Loire.

 

Une place importante des grands-parents en Saône-et-Loire

 

En Saône-et-Loire, la place des grands-parents est importante. Les parents organisent des rencontres et des contacts téléphoniques réguliers avec les petits-enfants. Ils souhaitent que ces deux générations échangent, créent du lien et partagent des expériences. Le rôle des grands-parents se construit également à travers des solidarités organisées autour de la garde des petits-enfants jugée indispensable par les parents dans leur organisation vie familiale/vie professionnelle. C’est ce que montre l’enquête réalisée en 2019 dans les départements de la région pour définir ce que les parents attendent de leurs propres parents envers leurs enfants et à identifier les solidarités entre les générations.

 

Les parents de Saône-et-Loire ont de fortes attentes vis-à-vis de leurs propres parents.

Ils espèrent un investissement de leur part auprès de leurs petits-enfants pour qu’ils créent du lien, transmettent des savoirs, des expériences, une histoire familiale : 63% souhaitent qu’ils passent du temps ensemble quel que soit le contenu, 45% espèrent qu’ils partagent des passions et des activités.

Sous une forme ludique, les parents attendent que les grands-parents inscrivent leurs enfants dans la lignée en partageant des savoirs. D’ailleurs, 41% espèrent qu’ils transmettent leurs valeurs, leurs convictions, leur vision du monde et 34% l’histoire familiale.

 

Si l’on regarde plus en détail à l’échelle régionale, les attentes sur les contenus transmis aux nouvelles générations varient selon certains critères : Les femmes (69%), les CSP +(73%) et les plus diplômés (bac + 2 et plus : 69%) laissent davantage de place à la spontanéité en mettant l’accent sur le lien sans contenu particulier alors que les hommes ont un intérêt plus marqué pour la

transmission de l’histoire familiale (43%).

Les CSP attendent un partage autour d’activités ou de passions plus ciblées (50%) ainsi qu’une plus grande disponibilité (35%).

 

Des attentes sur la transmission de l’histoire familiale

 

Mais, plus les familles comptent d’enfants, plus les grands-parents avancent en âge, plus les parents expriment le besoin qu’ils partagent l’histoire familiale et leur vécu : En région, 29% des 32-39 ans et 47% des 48-55 ans souhaitent une transmission de l’histoire familiale ; 24% des 32-39 ans espèrent un partage d’expérience contre 34% des 48-55 ans. Ceux-ci serviront de repères aux petits-enfants qui en grandissant développent leurs propres centres d’intérêts, leur personnalité, leur autonomie. Les désirs des parents vis-à-vis des grands-parents perdurent donc dans le temps mais évoluent vers des échanges intergénérationnels portés sur les expériences de vie.

 

Cette bienveillance est d’ailleurs sursollicitée en cas de séparation, les parents de la région demandent un soutien affectif plus marqué. La figure positive des grands-parents aidants et aimants est donc largement partagée par tous les milieux sociaux. Perçus comme des référents, les attentes exprimées sont aussi plus nombreuses lorsque les grands-parents n’ont pas eux-mêmes été confrontés au divorce ou au veuvage.

 

Un rôle important dans la construction de l’identité de l’enfant

 

Les grands-parents ont, dans la représentation des parents, un rôle important dans la construction de l’identité de l’enfant et le maintien des valeurs familiales. Aussi, les rencontres intergénérationnelles sont fréquentes et régulières en Saône-et-Loire.

 

64% des ménages du département rencontrent la grand-mère et 62% le grand-père maternels une à plusieurs fois par mois.

Parmi eux : 5 sur 10 une à plusieurs fois par semaine. Ils ne sont que 2% à visiter la grand-mère maternelle que quelquefois dans l’année. La lignée paternelle fait aussi l’objet de visite mais à une moindre fréquence. Les liens semblent plus étroits avec la branche maternelle.

En région, la régularité des entrevues varie selon la situation conjugale et l’âge des aïeux. Elle est plus soutenue avec les grands-parents dont la situation conjugale n’est ni affectée par la séparation, ni par le veuvage.

 

La place des grands-parents dans l’éducation des enfants

 

Si la norme actuelle place les parents comme responsables de l’éducation de leurs enfants, les grands-parents n’en restent pas moins des acteurs privilégiés.

 

Pour 56% des ménages de Saône-et-Loire, la grand-mère maternelle à une place importante dans l’éducation de leurs enfants, 47% pensent la même chose du grand-père maternel, 37% de la grand-mère paternelle et 36% du grand-père paternel. La lignée de la mère semble avoir davantage de crédit que celle du père. Mais cette réalité s’inverse si le répondant à l’enquête est un homme : 45% des hommes et 60% des femmes en région estiment que la grand-mère maternelle a un rôle important. 53% des hommes et 40% des femmes partagent cette opinion à l’égard de la grand-mère paternelle. Les ménages accordent donc un crédit plus conséquent à leurs propres parents. Cette place ne se traduit pourtant pas par un rôle aux contours bien définis.

 

Solidarités familiales : Les services

 

La question géographique n’est pas pour autant un frein aux solidarités familiales. Quel que soit le lieu d’habitation ou la fréquence des rencontres, 62% des ménages du département déclarent avoir reçu de l’aide de leurs parents.L’aide prend des formes variées mais elle est essentiellement centrée sur la garde des petits-enfants. Seuls 15% des ménages de Saône-et-Loire ont recours à leurs ascendants pour gérer les tâches ménagères ou les courses. Ces solidarités se matérialisent d’abord par la prise en charge des petits-enfants durant les vacances scolaires. La moitié des ménages est concernée. 4 sur 10 peuvent également compter sur les grands-parents pour s’occuper de leurs enfants non-scolarisés ou malades. Un tiers pour gérer le temps libre du mercredi. Ils sont aussi présents pour les accompagner à leurs activités (25%), ou pour faire la jonction entre la sortie de l’école et la fin de journée de travail (26%).

 

Mais qu’elles soient régulières ou occasionnelles, qu’elles soient motivées par les vacances, le mercredi ou la maladie, l’aide à la garde des enfants est jugée indispensable par plus de la moitié des parents concernés.

Ils n’ont donc pas d’autre alternative. Les grands-parents permettent ainsi de fluidifier l’organisation de la famille. Les solidarités familiales sont nécessaires à la conciliation des temps professionnels et familiaux.

 

Solidarités familiales : Aides financières

 

36% des ménages du département ont reçu une aide financière de la part de leurs parents. Les aides sont trois à quatre fois sur dix assurées par les deux familles. Pour autant, on observe une prédominance du rôle des grands-parents maternels. Dans 78% des cas, ils sont pourvoyeurs de cette aide contre 57% des grands-parents paternels.

Ce soutien est attribué sous forme de don. 73% n’ont pas à faire de remboursement.

Ces aides sont plutôt destinées à financer des dépenses de la vie quotidienne : 17% des ménages financent des dépenses de la vie quotidienne ou des achats occasionnels (16%). Toutefois, pour 16% des ménages ces subsides facilitent l’achat d’un bien immobilier. Ces aides restent du domaine de l’occasionnel, voire de l’exceptionnel. Pour autant ces ressources financières sont rarement considérées comme accessoires. Exceptionnelles, elles sont souvent qualifiées d’importantes ou d’indispensables. Ces transferts semblent répondre à un besoin de taille pour les familles. D’ailleurs ce sont les dépenses dans le domaine du logement et de la vie courante qui sont jugées le plus souvent comme indispensables.

 

 

Autrement dit, les grands-parents jouent aujourd’hui un rôle social, éducatif, de soutien affectif et financier crucial pour de nombreuses familles du département.

 

L’UDAF de Saône-et-Loire a indiqué que la poursuite des travaux devrait la conduire à formuler des préconisations qui seront transmises aux élus et partenaires locaux.

 

EM

 

 

 

 

 

 

 

 



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