C’est arrivé un 27 novembre… (Voir la vidéo)
Le sabordage de la flotte française à Toulon !
Nous avons, une fois encore, fait appel à Wikipédia (l’encyclopédie libre qui a, rappelons-le, besoin de tous) pour évoquer une événement qui a marqué la Seconde guerre mondiale, nous voulons parler de :
Photo : http://themasq49.free.fr/index_fichiers/4045/Sabordage_Toulon.htm
« La flotte française a été sabordée à Toulon le 27 novembre 1942 sur l’ordre de l’Amirauté du Régime de Vichy pour éviter sa capture intacte par le Troisième Reich dans le cadre de l’opération Lila. Sauf quelques exceptions, elle refuse ainsi de rejoindre les Alliés et de se livrer aux forces de l’Axe pour que la France conserve son statut de neutralité conformément à l’armistice du 22 juin 1940. »
Et l’article de se poursuivre :
Contexte
L’armistice
« L’armistice du 22 juin 1940, « Armistice… déshonorant… » mettait, selon le général de Gaulle, « à la discrétion de l’ennemi une Flotte française intacte ».
L’article 8
« L’article 82 de la convention d’armistice signé dans la clairière de Rethondes le 22 juin 1940 est ainsi écrit :
« La flotte de guerre française — à l’exception de la partie qui est laissée à la disposition du gouvernement français pour la sauvegarde des intérêts français dans son empire colonial — sera rassemblée dans des ports à déterminer et devra être démobilisée et désarmée sous le contrôle de l’Allemagne ou respectivement de l’Italie.
La désignation de ces ports sera faite d’après les ports d’attache des navires en temps de paix. Le gouvernement allemand déclare solennellement au Gouvernement français qu’il n’a pas l’intention d’utiliser pendant la guerre, à ses propres fins, la flotte de guerre française stationnée dans les ports sous contrôle allemand, sauf les unités nécessaires à la surveillance des côtes et au dragage des mines.
Il déclare, en outre, solennellement et formellement, qu’il n’a pas l’intention de formuler de revendications à l’égard de la flotte de guerre française lors de la conclusion de la paix ; exception faite de la partie de la flotte de guerre française à déterminer qui sera affectée à la sauvegarde des intérêts français dans l’empire colonial, toutes les unités de guerre se trouvant en dehors des eaux territoriales françaises devront être rappelées en France. »
L’amiral Darlan réagit devant les dangers que l’article 8 faisait peser sur « sa » flotte en envoyant, à ses grands subordonnés cet ordre général :
Les navires de guerre doivent rester français avec pavillon français et équipage français.
Des précautions d’auto-sabotage doivent être prises pour que l’ennemi ou étranger s’emparant d’un bâtiment par force ne puisse s’en servir.
Dans le cas où la Commission allemande d’armistice décidait autrement que dans le 1, les navires seront soit conduits aux États-Unis, soit sabordés. En aucun cas il ne devront être laissés intacts à l’ennemi.
Les navires ainsi réfugiés à l’étranger ne devront pas être utilisés à des opérations de guerre contre l’Allemagne ou l’Italie sans ordre du CEC EMF. »
Opération Catapult
« Dans les derniers jours de juin 1940, l’Amirauté britannique prépara une opération du nom de « Catapult ». L’opération Catapult exécutée à l’aube du 3 juillet 1940, comportait « la saisie simultanée, la prise sous contrôle, la mise hors de combat définitive ou la destruction de tous les bâtiments français susceptibles d’être atteints ». Le même jour à Portsmouth et Plymouth, les Anglais s’étaient emparés de tous les navires français, dont les bateaux de guerre, réfugiés en Angleterre, tel que le sous-marin Surcouf. Ils mènent ensuite l’attaque de la flotte française à Mers el-Kébir.
Toujours en exécution de l’opération Catapult, l’amiral René-Émile Godfroy, commandant l’escadre française d’Alexandrie (la Force X) avait reçu le 3 juillet, de l’amiral anglais sir Andrew Cunningham un ultimatum. Les deux amiraux se connaissent bien et s’apprécient mais les négociations sont difficiles à mener compte tenu des divergences et des exigences de leurs gouvernements respectifs. Le lendemain, une escadrille italienne vient faire diversion. Bien que n’étant plus en guerre contre les forces de l’Axe, les marins français ouvrent le feu, bientôt imités par l’escadre britannique. La présence d’un ennemi commun facilite l’accord franco-britannique qui est conclu par un gentlemen’s agreement…. »
L’opération Lila et le sabordage
« Le 26 novembre 1942 à 23 h, les commandants de la panzerdivision sont prêts à foncer. L’opération Lila, la version définitive d’Attila, ne fixe qu’un objectif : s’emparer de la flotte française de Toulon intacte. Le 27 novembre à 1 h du matin, deux groupements blindés allemands partent d’Aix-en-Provence et de Gémenos et font mouvement sur Toulon.
Le 1er groupement en passant par Solliès-Pont est chargé de pénétrer dans Toulon par l’est, d’occuper le fort Lamalgue, de capturer l’amiral André Marquis, le central téléphonique et le centre de transmission. Puis d’envoyer des éléments blindés et des pièces d’artillerie au Mourillon, d’occuper l’arsenal et s’emparer des sous-marins. Le 2e groupement en passant par Sanary, Six Fours, Les Sablettes est chargé de pénétrer dans Toulon par l’ouest, d’occuper la base aéronavale de Saint-Mandrier et d’y mettre immédiatement en batterie un élément d’artillerie, de s’emparer du PC à la Croix des Signaux et d’occuper toute la presqu’île de Saint Mandrier ainsi que les ouvrages de côte et les batteries.
Deux autres colonnes doivent entrer dans Toulon avec pour mission de s’emparer de tous les quais, appontements, postes d’amarrages et bâtiments français en s’opposant au besoin par la force à toute tentative de destruction.
À 4 h 25, à Châteldon, Pierre Laval reçoit le consul général Roland Krug von Nidda (de) qui lui porte une copie d’une lettre du Führer au maréchal Pétain :
« J’ai dû me résoudre, le 11 novembre 1942 […] à occuper la côte méridionale de France […] vous savez Monsieur le Maréchal que toutes les assertions […] comme quoi l’Allemagne voulait s’emparer de la Flotte Française […] ne sont que pures inventions ou des mensonges délibérés […] C’est pourquoi après avoir eu connaissance de nombreuses violations de leur parole d’honneur commises par des officiers, des généraux et des amiraux Français […] j’ai ordonné l’ordre d’occuper immédiatement Toulon, d’empêcher le départ des navires ou de les détruire […] »
À 4 h 25 le premier char allemand prend sous ses canons les factionnaires du fort Lamalgue. À 4 h 57, le central téléphonique est totalement isolé. Toutefois pendant 32 minutes les officiers français ont eu le temps de donner l’alerte. Les consignes sont données et les mêmes ordres sont aussitôt donnés aux autres chefs de secteurs. Le navire amiral, le Strasbourg, lance le branle-bas général à l’escadre. La surprise totale du départ est désormais éventée. À partir de 5 h 10 les détachements de pionniers allemands escaladent les murs et ouvrent les portes puis mettent en batterie les pièces de 77, les mortiers et les projecteurs. Ailleurs ce sont des chars et des pièces d’artillerie. La Luftwaffe entre également en action avec pour mission d’illuminer le port pour permettre la surveillance du mouvement des navires. À 5 h 15, commence la seconde partie de l’opération Lila dont dépend le succès ou l’échec du plan : la mainmise sur cette flotte que Hitler convoite. À 5 h 15 les tanks et les chenillettes de la seconde vague pénètrent dans le port. Des camions et un train ont été envoyés aux alentours de l’arsenal, ils sont destinés à obstruer les voies et à retarder l’arrivée des Allemands aux abords de l’arsenal. À 5 h 20 les chars allemands ont contourné les obstacles et menacent l’arsenal du Mourillon. Les amiraux Arnaud Dornon et Jean de Laborde donnent, par radio et téléphone principalement, les instructions pour le sabordage.
À 5 h 25 la porte de l’arsenal principal est enfoncée par les blindés allemands. À 5 h 30 une seconde colonne de chars allemands menace les appontements Milhaud. Au même moment, l’amiral Maurice Le Luc et Pierre Laval, de Vichy, appellent Toulon et donnent l’ordre éviter tout incident[réf. nécessaire]. La communication étant mauvaise, puis soudainement coupée, par l’irruption des Allemands, l’ordre ne sera jamais transmis. À 5 h 35 l’ordre de sabordage, par radio, est donné. Les sous-marins Casabianca, Vénus, Marsouin, Iris et Le Glorieux parviennent alors à franchir les passes du port militaire, à la sortie de la rade, au prix des pires difficultés : champs de mines magnétiques, bombardements et tirs allemands, filet métallique fermant la passe. À 5 h 40 la plupart des bâtiments ont reçu l’ordre de sabordage. Cependant le chevauchement de ces ordres provoque un certain flottement. Certains, tel le vice-amiral d’escadre Émile Lacroix, décident de surseoir à l’exécution sans ordre écrit, estimant qu’il y a contradiction entre l’ordre d’allumer les feux (assimilé à un appareillage) et l’ordre de prendre les dispositions finales. À 5 h 45, les Allemands franchissent le mur d’enceinte de Milhaud, et tentent de prendre d’assaut le navire amiral, le cuirassé Strasbourg. Celui-ci étant écarté du quai, les fantassins sont impuissants, ils lâchent alors des rafales d’armes automatiques et les chars tirent au canon. Le Strasbourg riposte, les Allemands battent en retraite. C’est alors qu’un nouvel ordre téléphonique de Pierre Laval ordonne : « évitez tout incident, annulez l’opération ordonnée ». L’ordre d’arrêter le sabordage est donc lancé, mais il n’arrivera jamais au cuirassé Strasbourg. À 5 h 55, les Allemands franchissent à nouveau le mur d’enceinte et reparaissent sur le quai.
Ces 10 minutes permettent aux autres navires amarrés à Milhaud de terminer leur sabotage. À 6 h l’ordre de hisser les couleurs est donné. À 6 h 10, les Allemands pénètrent sur le Provence. À 6 h 20, le Provence est sabordé, sans explosif, avec les Allemands à bord. Entre 6 h 10 et 6 h 30 les équipes de sabordage allument les mèches, ouvrent les vannes, noient les soutes… quelquefois malgré la menace des soldats allemands. À 6 h 30, on entend de nombreuses détonations, les explosions se succèdent. Certains navires, comme les croiseurs Algérie, La Marseillaise ou Dupleix, brûleront pendant plusieurs jours.
Entre 6 h 45 et 7 h les Toulonnais tirés de leurs lits vers 5 h par le vrombissement des avions, le roulement des chars, le fracas des explosions, descendent dans la rue, une fois le silence revenu. »
Pour lira l’article complet et les notes et références :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Sabordage_de_la_flotte_fran%C3%A7aise_%C3%A0_Toulon
Signé : un passionné d’histoire…
Dimanche 8 Novembre 1942 : Opération Torch