Josiane Corneloup : » La Région Bourgogne Franche Comté marche sur la tête «
« Madame la Présidente,
Puisque vous n’avez pas daigné répondre à mon courriel vous alertant dès le 18 juillet sur l’absurdité et l’iniquité du nouveau règlement des transports scolaires, qui met des familles et leurs enfants dans des situations intolérables, au nom de l’irrecevable motif d’une harmonisation de la compétence transports entre les différents départements composant la région Bourgogne-Franche-Comté, je vous adresse cette lettre ouverte.
J’espère que celle-ci appellera cette fois non seulement une réponse de votre part, mais la mise en place d’un transport gratuit acheminant ces enfants dans l’établissement qu’ils ont choisi en raison des enseignements que ne dispense pas leur établissement de secteur ou des formations professionnelles pour lesquelles il n’existe pas d’établissement de secteur mais que persistent à invoquer vos services.
L’incompréhension est totale devant cette rupture du principe d’égalité. Il est indispensable d’examiner les appels au secours de toutes les familles avec toute l’attention qu’ils requièrent et de revoir ce règlement pour accéder aux légitimes demandes de tous ces parents.
Je pourrai ajouter des dizaines de cas à la liste que je vous ai déjà communiquée, illustrant les stupéfiantes incohérences du nouveau règlement adopté le 31 mai 2024 par la Région. Parmi elles ; la préconisation formulée par cette dernière, afin de bénéficier de la gratuité des transports, d’aller étudier à Mâcon ou à Chalon alors que ces élèves pourraient le faire à Paray-Le-Monial, à quelques kilomètres de leur domicile ? Où est la cohérence d’un tel dispositif qui pénalise des élèves dont la plupart doivent intégrer un établissement d’enseignement privé ? La Région souhaite-t-elle rallumer la guerre entre enseignements public et privé, alors que tous deux cohabitent très bien et sont complémentaires ; force est de déplorer que ce n’est pas la première mesure édictée par la Région, qui défavorise l’enseignement privé. C’est ainsi que les budgets de ses établissements ont été amputés des 2.5 millions d’euros de subventions d’investissement alloués chaque année par votre collectivité.
L’harmonisation régionale des règlements départementaux des transports scolaires s’est faite au détriment de nos territoires ruraux et de ses particularités, qui ne sont pas prises en compte, ce qui engendre une incompréhension, une exaspération et un désespoir des parents d’élèves discriminés.
C’est ce même désespoir qui mine les nombreux éleveurs impactés par le fiasco de votre gestion des aides européennes à la modernisation des exploitations et à l’installation des jeunes agriculteurs ; tous, en dépit des promesses récurrentes de la Région, n’en peuvent plus d’attendre que leurs dossiers soient instruits ou leurs aides versées. Ils regrettent certainement de ne pas exercer leur beau métier chez leur voisin, en Région Auvergne-Rhône-Alpes, où les dossiers sont traités à temps et les aides versées dans la foulée.
En conclusion, partageant les interrogations de nombreux élus bourguignons, j’ignore si la Franche Comté a gagné avec la création de cette grande région ; en revanche, je puis assurer que la Bourgogne, elle, a beaucoup perdu. Comment s’étonner dès lors qu’une récente étude du cabinet de recrutement Robert Half, classe la Région Bourgogne-Franche-Comté bonne dernière en termes d’attractivité ?
Face à ces multiples dysfonctionnements, je vous adjure de réagir et de prendre enfin toutes les mesures à même d’une part, de prendre en charge gratuitement les enfants sans solution de transport à ce jour, en suspendant l’application du règlement voté le 31 mai 2024, et d’autre part en mettant un terme au mépris qu’oppose votre majorité à nos éleveurs. L’idéologie anti-enseignement privé et anti-agriculture qui a cours aujourd’hui au Conseil Régional de Bourgogne-Franche-Comté est devenue INSUPPORTABLE.
Je me tiens à votre disposition pour débattre de ces deux problèmes majeurs auxquels des solutions doivent être apportées sans tarder.
Espérant de votre part une prise de conscience de la gravité de cette triste dérive, et dans l’attente de votre réponse à mon interpellation, je vous prie, Madame la Présidente, d’agréer l’expression de mes salutations distinguées. »
JOSIANE CORNELOUP, DEPUTEE DE SAONE-ET-LOIRE, 2eCIRCONSCRIPTION