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mardi 10 mai 2022 à 18:12

Politique – Elections législatives 2022





Communiqué :

 

“Les résultats de l’élection présidentielle ont révélé un puissant désir de rupture et d’unité pour une grande partie des sympathisants de gauche. C’est dans ce sens que le NPA a souhaité très tôt discuter avec « l’Union populaire » (UP). En effet, face à la montée de l’extrême droite et au danger fasciste, contre la perspective d’un nouveau mandat Macron autoritaire et antisocial, nous souhaitions qu’une gauche radicale puisse exister à l’Assemblée. Nous pensions donc qu’une dynamique d’union serait un signal positif en direction du mouvement social et des luttes, redonnant confiance aux opprimé.e.s et aux exploité.e.s. La possibilité d’organiser des résistances et d’arracher de nouveaux droits par tous les moyens, devait nous unir.

Nous avons donc rencontré l’Union populaire pour tenter d’aboutir à un accord. Sur le plan programmatique, nous avions écrit ensemble un texte qui rappelait la nécessité de s’opposer aux politiques libérales, de revenir en particulier sur les lois de Hollande et de Macron concernant le droit du travail, la répression, d’accueillir les migrant.e.s, d’augmenter le SMIC, de mettre en place la retraite à 60 ans pour toutes et tous, d’éradiquer la pauvreté… Ces mesures étaient loin de représenter l’ensemble du programme anticapitaliste du NPA, mais elles étaient suffisantes pour être défendues dans le cadre d’une alliance et même pour soutenir leur mise en œuvre par un gouvernement qui serait issu d’une telle coalition si elle était majoritaire, avec Jean-Luc Mélenchon comme Premier ministre, sans renoncer à notre indépendance.

Cependant, au fur et à mesure des discussions avec les autres forces, l’équilibre politique de la coalition s’est modifié progressivement, atténuant le rejet des politiques libérales qui faisait sa force.

Ainsi l’accord trouvé avec Europe écologie-Les Verts, très avantageux en termes de circonscriptions offertes, revenait sur plusieurs points du programme partagé entre le NPA et l’UP, par exemple sur la nécessité de résister aux injonctions ultralibérales de l’Union européenne. Malgré tout, il nous semblait toujours important de participer à cette dynamique d’union.

Cependant, le mercredi 4 mai au matin, l’accord noué par l’Union populaire avec le Parti socialiste, refroidissait sérieusement notre enthousiasme. D’abord parce qu’il remettait en cause plusieurs propositions essentielles : une augmentation du SMIC qui ne serait plus « immédiate », des modalités de rupture avec l’Europe libérale devenues floues, « la retraite à 60 ans pour tous », présente dans les accords contractés avec EÉLV et le PCF, devenait un « droit à la retraite à 60 ans » (dont on sait qu’il signifie l’existence d’importantes décotes) dans le texte signé avec le PS…

Dans cette logique, le PS se voyait octroyer 70 circonscriptions (dont 30 gagnables), soit bien plus que la proposition initiale de l’UP d’une répartition à la proportionnelle entre les différentes parties prenantes.

En ajoutant à ces candidatures PS des candidatures d’EÉLV qui ne représentent pas une rupture avec le libéralisme, l’empreinte de cette gauche “réformiste” qui a gouverné à de nombreuses reprises contre les classes populaires et dirige aujourd’hui bon nombre de villes ou de régions devenait significative.

Tout cela constituait pour nous un point de bascule : cette « Nouvelle Union populaire écologique et sociale » (NUPES) n’assume pas la continuité politique de l’Union populaire qui, à l’occasion de l’élection présidentielle, a conduit Jean-Luc Mélenchon à incarner l’espoir d’une heureuse transformation, ou alors de façon bien ambiguë et contradictoire.

Nous savons que de nombreuses et nombreux militantEs de gauche espéraient « voir Philippe Poutou à l’assemblée », mais ils et elles doivent savoir qu’à aucun moment une circonscription gagnable ne lui a été proposée, ni même en Gironde. A la suite de l’accord avec le Parti socialiste, l’UP nous concédait seulement cinq circonscriptions – bien loin de la proportionnelle entre les différentes formations – dont aucune n’était éligible, ni ne correspondait à nos implantations militantes. Ainsi, le PS s’est vu accorder trois fois plus de circonscriptions que ce qu’il a pesé dans la présidentielle, tandis que le NPA se voyait attribuer trois fois moins que ce qu’il a pesé. Tout un symbole !

Certes, on doit tenir compte de l’implantation locale des partis mais le différentiel était trop marqué, voire indécent, d’autant qu’au-delà des procès d’intention, on peut reconnaître que Philippe Poutou ne s’est jamais prêté au petit jeu “des invectives venimeuses” vis à vis de Mélenchon et de LFI, ce qui n’a pas été le cas de Jadot, Hidalgo, Faure ou Roussel, loin s’en faut.

Par ailleurs, l’ébullition interne que traverse le PS est-elle une clarification politique ou un simple conflit de génération, les jeunes loups voulant tuer les vieux éléphants ? Cette nouvelle garde, biberonnée à la social démocratie consensuelle, en l’espace de quelques jours, serait devenue disruptive, “insoumise”…

Dans les faits, l’Union populaire aurait souhaité une participation du NPA à la NUPES, mais sans possibilité d’existence politique réelle en son sein.

Nous constatons donc avec regret que l’UP a fait le choix de trouver un accord avec les composantes gestionnaires du système au détriment d’un accord avec le NPA, qui a pourtant répondu favorablement à la proposition de l’UP dès le début, et qui a poursuivi les discussions jusqu’au bout dans l’espoir d’aboutir à une alliance.

Nous aurions pu nous mettre d’accord avec la France Insoumise, le PCF, EÉLV, mais nous ne pouvions valider un tel accord incluant un Parti socialiste qui était parvenu à arracher plusieurs compromis. Le NPA n’a donc pas signé l’accord de la NUPES.

Dans le 71, dès le lancement de cette tentative d’unité, nous étions prêts à nous investir pleinement dans cette campagne des législatives. Nous sentions que quelque chose d’inespéré pouvait se produire.

Malheureusement, les tractations qui se sont cristallisées autour du PS nous reléguaient à la position de simples figurants sur la base d’un programme de principe où la rupture était remise en question.

En tout état de cause, nous appellerons à voter pour et soutiendrons, y compris de façon militante, les candidatEs de gauche de rupture de la NUPES représentant une gauche de combat, indépendante des institutions et du social-libéralisme.

En Saône et Loire, conformément à ces prérequis, nous apportons notre plein soutien aux candidat(e)s Insoumis, PCF et EELV des 1ère (Mâconnais), 2ème (Charolais), 3ème (Autun-Le Creusot) et 5ème (Chalon-Montceau) circonscriptions. En revanche, nous ne pouvons accorder un blanc-seing à Cécile Untermaier dans la circonscription de la Bresse, bonne élève du Hollandisme, qui a approuvé et voté toutes les décisions antisociales et antirépublicaines du calamiteux quinquennat de François Hollande (vote favorable à la déchéance de nationalité, vote favorable pour le CICE allouant de substantielles aides aux grandes entreprises sans véritables contreparties, vote favorable à l’allongement de la durée de cotisation à 43 années pour une retraite à taux plein, accord sur la loi El Khomri portée par Christophe Sirugue ancien député PS de Saône et-Loire, abrogeant un grand nombre de garanties sur le droit des salariés…).

Nous espérons sincèrement que la NUPES puisse envoyer le plus grand nombre possible de députés de rupture à l’Assemblée Nationale. Nous la soutiendrons dans ses initiatives pour la lutte contre toutes les formes d’inégalités. Nous nous emploierons à raviver les mouvements sociaux afin de l’aider à combattre les fatalités de l’ultralibéralisme. C’est dans la rue que nous lui apporterons notre détermination.”

NPA 71

 

 






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