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mercredi 5 novembre 2025 à 03:38

Politique – Sénat



 

 

Communiqué : 

« Les dernières données publiées aujourd’hui par l’INSEE confirment une situation sanitaire préoccupante en Bourgogne-Franche-Comté : notre région connaît une espérance de vie plus faible et un taux de mortalité supérieur de 2,8 % à la moyenne nationale, soit 31 700 décès par an, dont près de 9 350 décès prématurés avant 75 ans.
Plus de la moitié de ces décès prématurés — 57 % — seraient évitables, dont 18 % liés à un défaut d’accès aux soins.

« Ces chiffres confirment l’ampleur de la fracture sanitaire qui touche nos territoires. Ils soulignent l’urgence d’un sursaut collectif pour garantir à chaque habitant un accès équitable à la santé », déclare Paulette Matray, sénatrice de Saône-et-Loire (SER).

Face à ce constat alarmant, la parlementaire a déposé une question écrite au Gouvernement pour réclamer un plan d’urgence contre la désertification médicale, particulièrement marquée dans son département.

Une pénurie de médecins qui s’aggrave depuis dix ans

En 2023, la densité médicale en Saône-et-Loire n’était que de 24,3 médecins pour 10 000 habitants, un niveau bien inférieur à la moyenne nationale.
La médecine générale libérale s’est effondrée : 329 praticiens en 2023 contre 448 en 2014, soit une baisse de 27 % en dix ans. La densité de généralistes est ainsi tombée de 8,06 à 6,01 pour 10 000 habitants.

Les spécialités de proximité sont elles aussi en fort recul :

Pédiatrie : de 13 à 10 praticiens ;
Gynécologie : de 33 à 21 ;
Seule l’ophtalmologie progresse légèrement, de 22 à 26 spécialistes.

Conséquence :

35,6 % des habitants vivent dans un désert médical pour l’ophtalmologie,
37 % des femmes pour la gynécologie,
et 55,5 % des enfants pour la pédiatrie.
Même les généralistes manquent : 7,9 % de la population vit dans un désert médical et plus d’un habitant sur deux rencontre des difficultés d’accès à un médecin traitant.

 

Des efforts locaux salués, mais insuffisants

Depuis 2017, la Saône-et-Loire a lancé des centres de santé publics pour recruter des médecins salariés, et en 2025, des fonds d’aide à l’installation et mesures de soutien au logement des étudiants en médecine.

Ces dispositifs ont permis plus de 150 000 consultations et ont offert à près de 20 000 habitants la possibilité de retrouver un médecin traitant.

« Ces initiatives locales montrent que les collectivités se mobilisent. Mais elles ne peuvent compenser l’absence d’une politique nationale de santé ambitieuse et structurée », souligne la sénatrice.

 

Un appel à une réponse nationale durable

Dans sa question écrite adressée au ministre de la Santé, Paulette Matray appelle le Gouvernement à :

lancer un plan d’urgence pour l’accès aux soins dans les départements sous-dotés,
mieux réguler l’installation des médecins pour garantir une couverture équilibrée du territoire,
et renforcer le service public de santé de proximité (maisons de santé, médecins salariés, télémédecine).

« L’accès à la santé n’est pas une chance, c’est un droit. La Saône-et-Loire ne doit pas devenir un territoire abandonné de la République. L’État doit prendre ses responsabilités », conclut Paulette Matray. »

 

 

 

Paulette MATRAY

Sénatrice de Saône-et-Loire

Membre de la commission de la culture, de l’éducation, de la communication et du sport

 

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