L’Association France Palestine Solidarité 71
Communiqué :
« La crise humanitaire à Gaza, ravagée par près de vingt-deux mois d’offensive israélienne, « a atteint un tournant alarmant et mortel », ont alerté mardi des agences des Nations Unies, relevant que les indicateurs de consommation alimentaire et de nutrition ont atteint « leurs pires niveaux depuis le début du conflit » dans l’enclave palestinienne.
Selon le rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), le « pire scénario de famine est en cours dans la bande de Gaza » en raison de l’intensification des combats, des déplacements massifs de populations et des restrictions à l’aide humanitaire.
« Les dernières données indiquent que deux des trois seuils de famine ont désormais été franchis dans certaines parties du territoire », soulignent le Programme alimentaire mondial, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), avertissant que le temps presse pour mettre en place une réponse humanitaire à grande échelle.
En mai dernier, le consortium, qui détermine le niveau d’insécurité alimentaire selon cinq niveaux, avait classé 1,95 million d’habitants de la bande de Gaza (93% du total) en situation de « crise » (niveau 3), dont 925.000 en niveau 4 (urgence) et 244.000 en situation de catastrophe (niveau 5). Une nouvelle analyse chiffrée de la situation est en cours.
Près de trois mois plus tard, plus d’une personne sur trois (39 %) passe désormais plusieurs jours sans manger. Plus de 500 000 personnes, soit près d’un quart de la population de Gaza, vivent dans des conditions proches de la famine, tandis que le reste de la population est confronté à une situation d’urgence alimentaire.
« Les souffrances insupportables du peuple de Gaza sont déjà évidentes aux yeux du monde entier. Il est inadmissible d’attendre la confirmation officielle de la famine pour fournir l’aide alimentaire vitale dont ils ont désespérément besoin », a déclaré Cindy McCain, Directrice exécutive du PAM.
« Cela ne ressemble à rien de ce que nous avons vu au cours de ce siècle. Cela nous rappelle les catastrophes survenues en Éthiopie ou au Biafra au siècle dernier », a ajouté Ross Smith, Directeur des urgences du PAM, insistant sur la nécessité d’une action urgente. « Ce n’est pas un avertissement. C’est un appel à l’action. »
La malnutrition aiguë a augmenté à un rythme sans précédent. Dans la ville de Gaza, les taux de malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans ont quadruplé en deux mois, atteignant 16,5 %. En juillet 2025, plus de 320 000 enfants sont exposés à un risque de malnutrition aiguë, dont des milliers en malnutrition aiguë sévère, la forme la plus mortelle de sous-alimentation.
En juin, 6 500 enfants ont été admis pour traitement. Le mois de juillet s’annonce encore plus grave, avec 5 000 enfants admis en seulement deux semaines. Moins de 15 % des services essentiels de traitement nutritionnel sont actuellement opérationnels. Le risque de décès liés à la malnutrition chez les nourrissons et les jeunes enfants est plus élevé que jamais.
« Des enfants et des bébés émaciés meurent de malnutrition à Gaza », a déclaré Catherine Russell, Directrice générale de l’UNICEF. « Sans accès humanitaire immédiat, les mères et les pères continueront à vivre le pire cauchemar d’un parent : voir son enfant mourir de faim. »
« Gaza est au bord de la famine. Les faits sont là, et ils sont indéniables », a insisté le Secrétaire général de l’ONU António Guterres. « Nous avons besoin d’un cessez-le-feu humanitaire immédiat et permanent, de la libération de tous les otages et d’un accès humanitaire complet et sans entrave à Gaza. »
La famine touche toutes les catégories de la population. Un million de femmes et de filles à Gaza sont confrontées à la faim, à la violence et aux abus. Plus de 28 000 femmes et filles ont été tuées, laissant derrière elles des enfants sans protection.
Sur le terrain, malgré la réouverture partielle des points de passage, l’aide humanitaire qui entre à Gaza reste largement insuffisante. Plus de 62 000 tonnes d’aide seraient nécessaires chaque mois pour couvrir les besoins de base. Pourtant, 6 000 camions d’aide sont actuellement bloqués.
Les parachutages d’aide humanitaire, y compris ceux promis ou réalisés par la France, sont largement insuffisants et même dangereux. Selon Médecins sans frontières, nombre de colis tombent en mer ou en zone militaire. D’autres atterrissent sur des zones densément peuplées. Plusieurs personnes sont mortes écrasées ou noyées en tentant de les récupérer. Ces largages sont jugés coûteux, inefficaces et risqués par les ONG et les agences des Nations Unies.
Le 30 juillet, au moins 71 Palestinien·nes ont été tué·es lors de distributions de nourriture, dans le nord et le sud de la bande de Gaza. Depuis mai, plus de 1 000 civil·es ont été tué·es dans des attaques similaires, ciblant les lieux de distribution d’aide, gérés par la GHF, soutenue par les États-Unis et Israël.
Le Programme alimentaire mondial indique que 90 000 femmes et enfants ont un besoin urgent de traitement contre la malnutrition. Plus d’une personne sur trois reste plusieurs jours sans manger. Une personne meurt aujourd’hui de faim à Gaza toutes les huit minutes.
Face à cette réalité, les actions annoncées par la France ne peuvent être applaudies. Elles relèvent du minimum attendu, et non d’un élan exceptionnel. Une aide alimentaire doit être organisée, massive, stable et sécurisée. Sans cela, elle est vaine, voire dangereuse.
L’AFPS Antenne Montceau-les-Mines appelle à signer massivement la pétition disponible sur le site de l’Assemblée nationale pour exiger des sanctions contre l’État d’Israël et la fin de son impunité face à ces crimes. »
Lien vers la pétition : https://petitions.assemblee-nationale.fr/initiatives/i-3279