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jeudi 25 avril 2024 à 07:34

Montceau : Portrait



 

Cette histoire est la belle aventure vécue par la montcellienne Lorène Rault qui, depuis son enfance, était en surpoids. « A l’âge de 7 ans, je pesais déjà 35 kg et à 18 ans 90 kg » dit-elle en souriant. Ajoutant que « c’était génétique certes, mais qu’elle était attirée par les bonbons, les gâteaux, le sucre en général ».

Tous les régimes entamés par la jeune femme ont fait chou-blanc : Weight Watchers, régimes classiques, rééquilibrages alimentaires, rien n’y fait !

« J’étais à l’époque élève infirmière à Chalon-sur-Saône, en colocation avec une copine et je pesais 115kg. Mais j’ai dû adopter son rythme de vie. Repas allégés y compris. De plus, nous n’avions même pas le temps de nous restaurer ».  Résultat des courses : Lorène a perdu 10 kg en trois ou quatre mois.

Le drame

Malheureusement, elle a ensuite été, en juillet 2009, victime d’un très grave accident de la route, où elle a eu de nombreuses blessures, dont les deux jambes fracturées. Immobilisée durant huit mois, elle fatigue vite et les médecins détectent une paralysie du pied gauche.

Avec ses 95 kg, et les séquelles de cet accident, autant dire que Lorène n’a ni la possibilité de marcher, encore moins de courir ! Perdre du poids dans ces conditions apparait comme une utopie.

Quant aux gestes du quotidien, un vrai calvaire : « On ne peut pas se baisser, car les genoux ne plient pas, on ne peut pas lever les bras, la poitrine impacte aussi le dos. Une vraie galère !

Le regard des autres

Et que dire du regard des autres ! Lorène raconte qu’à sa grande honte, lors d’un voyage en avion, le personnel a été obligé de rallonger sa ceinture de sécurité. Et quand elle partait en bus, les ceintures étaient également trop courtes. Sur les manèges de la fête foraine, la barre de sécurité n’accrochait pas non plus.

Et puis, après sa première grossesse, Lorène a eu le déclic : « Je ne pouvais pas suivre mon enfant quand il a commencé à marcher ». Et justement, une amie lui a parlé un jour de « la Sleeve » une technique où le chirurgien pratique l’ablation des 3/4 de l’estomac et ne conserve de ce dernier que la partie verticale.

Pleine d’espoir, la jeune femme se renseigne auprès de son médecin qui lui déconseille l’intervention immédiate, car elle souhaitait un second enfant. « Mieux valait patienter, car je savais qu’après la naissance de ma deuxième fille, je pourrais enfin m’occuper de moi » dira-t-elle.

Protocole enclenché

Deux ans plus tard, Lorène entame le protocole avant l’opération « By Pass » qui lui conviendra mieux que la Sleeve. A noter que ce type de chirurgie bariatrique reste réservé principalement aux personnes souffrant d’obésité morbide.

Le médecin lui explique les critères pour pouvoir bénéficier de ce By Pass :  avoir un Indice de Masse Corporelle de 40 ou plus, un excès de poids qui doit dépasser au moins 40 kilogrammes, et avoir été obèse pendant au moins 5 années ininterrompues. Et si vous avez déjà essayé toutes les méthodes non chirurgicales pour perdre du poids, vous êtes éligible au By Pass.

« Je dois dire que tout au long de ce protocole, pendant l’intervention et après, j’ai été suivie par un chirurgien et une équipe extraordinaires » sourit-elle.

En effet, on ne voit pas que le chirurgien : psychologue, coach sportif, nutritionniste etc sont également de la partie.

Qu’est-ce-que le By Pass ?

Le By Pass gastrique est une technique chirurgicale, qui consiste à court-circuiter une grande partie de l’estomac. Et à le réduire en une petite poche gastrique, pour diminuer la quantité d’aliments ingérés et leur assimilation par l’organisme. Les aliments vont directement dans la partie moyenne de l’intestin grêle.

Et Lorène de dessiner exactement un estomac, pour nous en expliquer les tenants et aboutissants.

Mars 2022, 135 kg

L’intervention est programmée en mars 2022, alors que la future patiente pèse 135 kg. Une semaine avant celle-ci, Lorène ne doit se nourrir que de jambon et de yaourts nature. Avec une perte de 5 kg en 8 jours à la clé.

L’intervention a duré 3 heures. « J’ai un peu galéré, car il ne faut pas se mentir, cette intervention induit des douleurs, comme toute autre intervention ». S’ensuivent de vrais repas de gala : bouillon, purée et alimentation mixée durant deux semaines, puis une semaine en nourriture hachée. Durant tout ce temps, la patiente est hospitalisée en rééducation alimentaire et ne rentre chez elle que le week-end.

« Un vrai sacrifice car c’était dur de ne pas voir mes enfants et mon mari, durant cette hospitalisation » s’émeut Lorène.

Le premier mois après l’opération, la perte de poids est douce : – 6kg. Six mois après : – 33 kg. Un an après : – 45kg.

Mars 2024, 85 kg

Deux ans après, son poids est stabilisé à 85 kg. La vie de Lorène a bien changé ! Ainsi, la première chose qu’elle a faite : renouveler sa garde-robe. Même si les psychologues conseillent à leurs patients de toujours garder un ancien vêtement. Un vrai électrochoc ! Puisqu’elle est passée d’une taille 56 à une taille 46 !

Lorène nous présente le short qu’elle portait le jour de l’intervention. Puis une robe d’une largeur telle que la jeune femme en rit aujourd’hui.

La métamorphose

Voici donc une Lorène métamorphosée, dans tous les sens du terme. « Maintenant, je peux faire des activités avec mes filles, des balades, des journées dans les parcs d’attraction. Je me sens tellement mieux, physiquement et psychologiquement » se réjouit-elle.

Sans compter qu’elle peut maintenant nouer ses lacets sans problème, mais aussi tondre la pelouse etc.

Et si elle me quittait ?

Lorène est heureuse, mais son conjoint livre le fond de sa pensée : « Je sais que beaucoup de couples n’ont pas résisté à ce changement radical. On voit sa compagne embellir, mincir, bien s’habiller et je dois avouer que cela me fait un peu peur ! Et si elle me quittait ? ».

Lorène éclate de rire : « Non, j’ai peut-être changé d’apparence, mais mon cœur bat toujours pour mon époux, l’Amour de ma vie ». Ouf !

 

Nelly Desplanches

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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