Yves Pendeliau est rentré en France
Le Parodien était bloqué au Qatar depuis quinze mois
Après avoir été bloqué quinze mois au Qatar à cause d’un travel ban et 526 jours sans être sorti de ce pays (lire notre article expliquant la situation ici), Yves Pendelieu est rentré en France mardi dernier. « Je ne suis plus otage au Qatar, » lâche, soulagé, le Parodien.
« Je n’y avais commis aucun délit, ni violé aucune loi, ni fait aucune action qui aurait pu justifier que l’on me jette avec ma famille dans cette cauchemardesque rétention a l’intérieur des frontières de ce pays », explique-t-il dès son retour.
S’il est aujourd’hui en France, c’est parce qu’il a réglé sa libération en fonction des critères de la justice locale en deux semaines : « J’ai effectué moi-même les actions nécessaires au recouvrement de mes droits au Qatar. La justice locale, qui m’a pas été apte de retrouver mes dossiers, n’a pas décidé si j’étais redevable ou non de cette somme, mais a seulement pris la décision de lever le travel ban en contrepartie d’un chèque de banque. Ma liberté a donc été échangée contre une rançon. »
Des actions effectuées seul auprès de la justice locale
Le Parodien estime aujourd’hui que toutes les actions qu’il a effectuées auprès de la justice locale auraient pu « au minimum et au titre du minimum d’humanité « :
– être effectuées à partir de juillet 2011 par un avocat légal recommandé par l’ambassade de France au Qatar, « mais celle-ci a préféré m’orienter le 25 juillet 2011 vers un conseiller juridique français (qui n’avait aucune autorité légale au Qatar) en place de me recommander un avocat apte à défendre mon dossier. Ce conseiller juridique, entre juillet et décembre 2011, a lourdement aggravé mon statut et a ensuite abandonné le dossier fin 2011 en me laissant seul livré à moi même, sans aucune défense et toujours interdit de quitter le Qatar. L’ambassade de France a Doha bien informée des actions de ce conseiller, aussi avocat-conseil de cette ambassade, n’a effectué aucune action corrective. »
– lui être conseillées par monsieur le Magistrat en place en 2011 à l’ambassade de France au Qatar, détaché par le ministère de la justice Française auprès des affaires étrangères Françaises et « qui aurait été a même de m’assister ou me guider dans des démarches à la cour civile de justice afin de finaliser cette affaire le mieux et le plus vite possible ».
– lui être conseillées par les divers avocats « qui ont accepté une affaire qu’ils ne pouvaient pas gérer juridiquement car aucun d’eux n’avait d’autorité légale au Qatar. Aucun d’eux n’a jamais remis en cause ma situation de rétention à l’intérieur des frontières du Qatar ni contredit ou inquiété en aucune façon la partie adverse. Aucun d’eux n’a pris en compte les actions néfastes de la diplomatie française. »
« J’aurai pu recouvrer mes droits en août 2011 »
Par des actions liées à un minimum de bonne volonté, Yves Pendeliau affirme qu’il aurait eu la possibilité de recouvrer ses droits au Qatar en août 2011 et donc sa liberté de circuler. « En lieu de ces actions et en place d’une procédure légale au cours de laquelle auraient pu être contestées les exigences de la partie adverse, quinze mois de la vie d’une famille ont été détruits par des voyous qui par le biais de la justice civile locale m’ont infligé sans aucun dépôt de plainte et sans aucun jugement une peine et une punition de plus de quinze mois de rétention a l’intérieur des frontières du Qatar dans un but de paiement forcé et donc d’extorsion de fonds.
Ce dictat, cette injustice, cette situation d’otage, ces souffrances, n’ont jamais et en aucune façon été considérées ou contredites par la diplomatie Française qui m’a diffamé et désignée sans jugement comme coupable de ma situation et abandonné livré à moi-même sans aucun support. »
« Pour mémoire, rappelle-t-il, le 24 juillet 2011, ma famille, mon épouse et deux enfants de six et trois ans, en provenance de Jakarta, était en transit par Doha et m’attendaient à l’intérieur de la partie internationale de cet aéroport pour ensemble se rendre en France passer des vacances d’été.
Ce jour-là, en plus de m’interdire de quitter le pays sans notification préalable, il m’a été interdit de rencontrer ma famille. Ils ont décollé de Doha sans moi. Aucune des personnes liées au ministère des affaires étrangères français et aucune personne supposée me défendre ne s’est offusquée de ce drame familial. »
Une pensée pour ses compatriotes retenus contre leur volonté
Aujourd’hui, en colère, Yves Pendeliau ne remercie pas l’administration française des affaires étrangères « qui a agi contre mes intérêts« , ni ceux qui ont accepté de prendre sa défense dans cette affaire depuis juillet 2011, « car je me suis sorti seul de cette situation« , ni le Président de la République « qui n’a pas répondu à mes trois courriers recommandés. » Il demande même « une clarification officielle appropriée » et n’oublie pas de penser à ses compatriotes retenus au Qatar contre leur volonté ou qui risquent de l’être, « dont le cas n’est ou pourrait n’être malheureusement pas connu, sans y avoir commis aucun délit ni violé aucune loi, et a tous ceux de toutes nationalités qui peuvent ou pourraient être dans le même cas. »

Yves Pendeliau entouré, à son retour sur le sol français, de son fils et de sa sœur Nicole, qui avait entamé une grève de la faim en août dernier pour alerter sur la situation de son frère