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vendredi 13 octobre 2023 à 09:06

Faits divers – Montceau-les-Mines



 

Voilà encore un homme qui va mal. Il est jugé ce jeudi 12 octobre pour avoir non seulement giflé et poussé une femme âgée, ci-devant sa mère, et puis il a été violent avec les policiers.

C’était le 8 octobre à Montceau-les-Mines. Tout naît d’un terreau en mauvaise forme : cet homme-là, né en 69, qui ne travaille plus, perçoit l’AAH mais qui a plein de dettes. Sa mère l’héberge depuis qu’il est sorti de prison en 2019. Il avait pris 8 ans, jugé aux assises pour des faits qu’il conteste encore aujourd’hui… Il est célibataire, il a trois fils. La vie semble avoir pris des couleurs plus ternes, elle semble avoir perdu des forces. Déclin. En plus y a de la dépression, en plus y a de l’emphysème. Bref, il a 54 ans en bien mauvais état, sur tous les plans.

Des propos inquiétants du type « Je t’aime »

Il filait un mauvais coton depuis mi-août, dit sa mère. Le 8 octobre il est parti pêcher dès le matin, mais il a descendu canette sur canette de bibine et il appelait sa mère en tenant des propos inquiétants du type « Je t’aime ». « J’ai senti qu’il allait faire quelque chose. » Alors elle envoie des cousins le chercher.

Furieux, vexé et ivre

Elle ne s’était pas trompée, dit le prévenu, « je songeais à mettre fin à mes jours ». La voiture ramène le fils chez sa mère. Un fils furieux et vexé qu’on l’ait empêché de prendre le volant. Du coup il fait du cirque, refuse de sortir du véhicule, dit qu’il repart aussi sec. Sa mère le gifle pour qu’il reprenne un peu ses esprits et sorte de là. En réponse il la gifle et la pousse. Une cousine appelle la police qui arrive et trouve la vieille dame assise dehors, choquée.

« Ils n’avaient pas le droit » Ben si

Il s’agit ensuite de récupérer l’énervé et ça se passe mal parce que celui-ci ne supporte pas que les policiers entrent au domicile. « Ils n’avaient pas le droit. » Ben si, lui répondent en substance la présidente et la procureur. Il frappe un policier au nez (le blesse, 5 jours d’ITT), on le met au sol (il a une fracture à l’épaule).
C’est là que le prévenu montre le bout de son nez, car tout occupé qu’il est, à l’audience, à essayer de ne paraître que sous le jour du bon fils-bon garçon en quête de rédemption, il laisse filtrer une autre facette : celle d’un homme dont la vie s’est construite dans l’opposition, dans la peur et dans une douleur à laquelle il ne sait toujours pas donner de nom : il se débat dans cette nasse.

Une vie dans le dur qui n’a pas quitté le giron de sa mère

Enfant battu et témoin des violences de son père (sanglots de sa mère au moment où le tribunal évoque ce fait : un comportement hors la loi devenu un point de biographie), il a eu trois enfants auxquels il semble très attaché, très affecté par le mal-être d’un de ses fils. Mais la prison l’a ensuite ramené dans le giron maternel, une femme qui se tient droite à la barre pour dire qu’elle aime son fils, et qui en pleure.

Avec tout ça, l’homme n’assume guère ce qu’il est devenu

A part ça, le prévenu perçoit l’AAH, est suivi au CMP de Montceau (mais bon, à quelle fréquence ?), et reste dépendant de ce toxique insupportable puisque promu par le corps social, en vente libre, mais ô combien destructeur : l’alcool. Avec tout ça, l’homme n’assume guère ce qu’il est devenu, et ça peut se comprendre.
La présidente a du mal à lui faire dire les gestes qu’il a eus contre sa mère. De la même façon, il ne reconnaît toujours pas les faits criminels jugés par une cour d’assises. « Je suis atterrée qu’avec une telle peine, il ne reconnaisse pas les faits » dira la procureur qui requiert une peine de 18 mois de prison dont 6 mois seraient assortis d’un sursis probatoire, avec interdiction de paraître au domicile de la mère, laquelle réagit à cette demande : « Oh non ! Non ! »

« L’eau et le vin » : c’est gentiment dit

« Il a répondu aux coups qu’il a reçus, de sa mère et des policiers », constate maître Charrier qui plaide « l’eau et le vin » comme disait la mère du prévenu. « Pour sa mère il est la douceur et le diable. Le 8 octobre, il était ivre, il fait une dépression : il a besoin qu’on l’accompagne. » Un mot sur la demande d’interdiction qu’il retourne chez sa mère : « Elle a dit avoir besoin de lui. »

Violence sur ascendant, outrage et rébellion

Le tribunal dit le prévenu coupable de violence sur sa mère, sur un policier, et puis coupable d’avoir insulté les policiers et de leur avoir résisté avec violence à son interpellation, en état de récidive légale. « Monsieur était en proie à une détresse importante, et à l’alcool, mais les policiers n’ont pas à être l’exutoire de ses problèmes » a plaidé maître Ronfard. La mère, elle, n’a pas porté plainte contre son fils, ce qui fait que sans son attitude opposante aux forces de l’ordre, le vieux fils ne serait pas jugé en comparution immédiate.

6 mois ferme puis sursis probatoire

Le tribunal le condamne à la peine de 18 mois de prison dont 12 mois sont assortis d’un sursis probatoire pendant 2 ans, avec obligation de soins (psychiatriques et en addicto) et d’indemniser les policiers. Il est maintenu en détention pour les 6 mois ferme. « Je peux embrasser mon fils, s’il vous plaît ? »

FSA

 

 

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