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mardi 10 octobre 2023 à 05:42

Faits divers – Montceau-les-Mines



 

 

L’homme qui a tenté de soustraire le fonds de caisse d’une supérette de Montceau les Mines le 11 juillet dernier a été jugé ce lundi 9 octobre. Il a été interpellé le 3 octobre, et, s’il a d’abord nié, il a finalement reconnu. 

Les faits

Il avait pris « oh, d’la cocaïne ! » alors il n’était pas dans son état normal, c’est pourquoi il avait pris, dans le magasin, du jus de fruits, en avait bu puis avait reposé la bouteille (ça a permis prélèvement ADN). Pourquoi voulait-il de l’argent ? Il avait « une dette de rien ». Une dette de stupéfiants. Il doit combien à son fournisseur ? « C’est personnel, ça. »

Le 11 juillet dernier en fin d’après-midi, après un petit tour dans les rayons, il montre au caissier le fond de son sac : il y avait déposé un pistolet. « C’était un jouet ! » Le président Madignier rappelle au prévenu qu’un vol à main armée ça relève des assises, mais ça passe au-dessus de la tête du voleur « bras cassé » comme il le dit lui-même. « C’était sur un coup de tête. » Un peu préparé tout de même, souligne le président : lunettes de soleil, arme, gants…
De fait « le caissier croit reconnaître un airsoft » et résiste au braqueur. Le caissier parvient à le mettre en fuite. 

Sous antipsychotique mais aussi sous stupéfiants

Le caissier porte plainte. Il a reçu un coup, il a une ITT (inférieure à 8 jours), et une peur : que l’autre revienne, il lui aurait dit « De toute façon on va se revoir. » Il ne le reverra qu’en septembre, deux fois. Il le prend en photo, la police montcellienne le recherche. Mais l’homme, âgé de 42 ans, fort d’un bon casier judiciaire (17 condamnations) et en difficulté sur tout le reste, à cause d’une addiction aux drogues et d’une pathologie psychiatrique qu’il dit contenir en suivant son traitement (Xeplion) mais avec en prenant des stups… Pas de logement, pas de travail. Les policiers se rendent chez des membres de sa famille qui vraisemblablement lui font passer le message. C’est ainsi que le 3 octobre il appelle le commissariat et demande pourquoi on le cherche. Il est géolocalisé et arrêté.

36 mois requis

Maître Charret intervient pour le caissier. « Il va se faire menacer du pistolet puisque monsieur lève le sac. La scène a duré. Il prend un coup de poing qui fait un hématome. Entre le coup, le stress, il aura à gérer son inquiétude sur le retour de monsieur dans son magasin. Quand on entend les prises de toxique sur une pathologie, on peut s’inquiéter. » 
La substitut du procureur, demande une relaxe pour le port d’arme de catégorie D car « on ne l’a pas retrouvée » et c’était peut-être un jouet. Cela dit, vu le casier du prévenu, vu qu’il était en sursis probatoire et que le juge de l’application des peines dit qu’il n’en respecte rien, elle requiert la peine de 30 mois et la révocation totale du sursis probatoire prononcé en 2021, soit 6 mois, avec incarcération immédiate. 

« Amateurisme total », « D’ailleurs, il n’est pas pris au sérieux »

Maître Dijoux esquisse un tableau aux contours un peu différents. Elle plaide « un amateurisme total ». « Il arrive pour faire un hold-up en claquettes, tenant un sac en plastique avec un jouet au fond. Le matin, il était déjà venu, pieds nus, il a bu à la bouteille. Il ne pense même pas qu’il y a des caméras. Il portait la même chemise le matin et l’après-midi, etc. D’ailleurs, il n’est pas pris au sérieux et il repart bredouille, donnant un coup de poing par rage et dépit. » Maître Dijoux souligne que son identification par l’ADN dans le courant de l’été, il n’est arrêté que lorsqu’il téléphone de lui-même le 3 octobre. L’avocate plaide pour une prise en charge psycho sociale : il dénie plus ou moins sa toxicomanie, cela aboutit à une mauvaise prise en charge. 

30 mois de prison

Le tribunal relaxe le prévenu pour le port d’arme de catégorie D, le condamne pour le surplus à la peine de 3 ans de prison dont 12 mois sont assortis d’un sursis renforcé pendant 2 ans. Obligation de soins psychiatriques et en addictologie, interdiction de paraître à la supérette, interdiction de contact avec la victime. En outre, le tribunal révoque 3 mois du sursis probatoire de 2021, soit 6 mois et ordonne l’incarcération immédiate. Ça fait 30 mois en tout. Hélas pour lui, on trouve de la drogue en prison.

FSA

 

Montceau-les-Mines : au commissariat

 

 

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