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vendredi 8 septembre 2023 à 02:16

Faits divers – Montceau : 1 an de prison pour une violente agression



 

 

L’homme âgé de 20 ans qui avait violemment agressé une femme dans une rue de Montceau les Mines le 17 juillet dernier a été jugé ce jeudi 7 septembre.

Les faits

Le jeune homme est sans domicile fixe, il se trouvait sur Montceau. La veille des faits, raconte maître Peleija qui intervient pour la victime, une femme était intervenue chez un de ses voisins qui se faisait agresser. Le prévenu était alors dans l’appartement, cherchant des objets à emporter avec lui. Le lendemain, il croise cette femme dans la rue et là il se jette sur elle. Selon les témoins de la scène, « unanimes » dit l’avocate, il la frappe sans retenue, coups dans les dents, dans le dos, « et surtout, il la soulève et la jette contre la bordure du trottoir, à deux reprises ». La tête cogne : fracture temporale gauche. La femme, encore hospitalisée à l’audience de renvoi (https://montceau-news.com/saone_et_loire/748809-faits-divers-agression-tres-violente-dans-une-rue-de-montceau-les-mines.html) a eu un mois d’ITT.

« Personnalité pathologique de type dyssociale »

Le prévenu a vu un expert psychiatre. Il est toujours agité. « Moi, ça fait un an que je ne dors pas la nuit, que je ne dors pas la nuit. » « Personnalité pathologique de type dyssocial », « dangereux en raison de son impulsivité », « appétence aux toxiques, instable », « comportements inadaptés ».
La substitut du procureur requiert une peine de 18 mois de prison dont 4 mois seraient assortis d’un sursis probatoire renforcé pendant 2 ans, maintien en détention pour la partie ferme : « agression d’une rare violence », « 10 condamnations au casier dont 5 pour des faits de violence ou des vols avec violence », « une situation personnelle difficile, un passé difficile ».

Un plaidoyer pour un homme considérablement abîmé

Maître Andali demande au tribunal de « ne pas baisser les bras ». La plaidoirie se fait plaidoyer. « A part vous et moi, qui se soucie de monsieur ? »
Le prévenu disait : « On déballe ma vie devant des gens que je ne connais pas. Elle est là ma famille ? Non, y a personne. »

« A 12 ans : il est placé, il a fait des dizaines de foyers »

Maître Andali : « Avant ses 12 ans : son père frappait sa mère. Il enfermait les enfants dans une autre pièce pour qu’ils ne voient pas…mais ils entendaient. A 12 ans : il est placé, il a fait des dizaines de foyers (entre fugues et expulsions, ndla). »
Le prévenu : « Une personne qui n’a pas d’endroit stable, ne peut pas être stable, mentalement. »
Son avocate, au tribunal : « Alors, quand vous lui dites que c’est un choix pour lui de vagabonder… eh bien non, ce n’est pas un choix. »
Le prévenu : « Moi en prison j’ai pas de parloirs, rien du tout. »

« Même mon chien, on me l’a volé. Ça vous suffit ? »

L’avocate : « Vous voyez bien qu’il a besoin d’aide, vous l’avez entendu. C’est pas une vie, pour lui. Vous êtes des magistrats, vous n’avez pas le droit de baisser les bras, pour lui. »
Le prévenu : « Ma vie, je l’ai faite tout seul et j’en suis fier, de ma vie. Voilà. Et j’ai rien à vous dire. (court silence) Je suis quelqu’un qui se laisse trop faire par tout le monde. Même mon chien, on me l’a volé. Ça vous suffit ? On m’a agressé et je suis là. Les gens, dans cette salle, ils auraient ma vie, ils se seraient tiré une balle, déjà. »

En prison il a passé un entretien, pour travailler, il a bon espoir et c’est très calmement qu’il dit : « J’aime beaucoup la cuisine. » L’avocate : « Il a envie de s’en sortir. »

1 an de prison ferme puis un sursis probatoire renforcé

Le tribunal déclare le jeune homme coupable et le condamne à la peine de 24 mois de prison dont 12 mois sont assortis d’un sursis probatoire pendant 2 ans, avec obligations de se former/de travailler, de suivre des soins, interdiction de tout contact avec la victime, interdiction de paraître dans le département de Saône-et-Loire. « Le tribunal retient une extrême violence de votre part. »

Le président Madignier ouvre un peu la perspective (car aux 12 mois ferme avec maintien en détention s’ajoutent les 11 mois qui furent mis à exécution pendant sa garde à vue, ce qui fait 23 mois à purger) : « Tout n’est pas joué à l’enfance, ni à l’adolescence, votre vie est devant vous. A votre sortie de prison vous aurez une aide renforcée. Je vous vois faire la moue, mais vous verrez. Là, la société vous envoie ce message : votre attitude était dangereuse. »

FSA

 

 

 

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