Signature de la charte « Villes et territoires sans perturbateurs endocriniens »
André Accary, président du Département de Saône-et-Loire et Catherine Amiot, vice-présidente chargée de la transition écologique ont signé la charte « Villes et territoires sans perturbateurs endocriniens » ce mercredi 9 mars en présence d’André Cicolella, président du Réseau environnement santé (RES).
Le Plan environnement 2020-2030 du Département se renforce avec la signature de cette charte qui vise à réduire l’exposition de tous les Saône-et-Loiriens aux perturbateurs endocriniens.
De l’air intérieur que nous respirons aux vêtements que nous portons, en passant par les aliments que nous consommons, les perturbateurs endocriniens envahissent notre espace de vie. Les collectivités locales ont un rôle particulier à jouer. Elles disposent notamment du levier économique de la commande publique et peuvent aussi agir directement sur la formation des professionnels (petite enfance, santé, matériaux utilisés au quotidien etc.).
Qu’est-ce qu’un perturbateur endocrinien ?
C’est une substance chimique ou naturelle, étrangère à l’organisme, très largement présente dans notre environnement : dans l’air, l’alimentation, les produits ménagers, les ustensiles de cuisine, les jouets, le plastique, les matériaux, les meubles, les cosmétiques…
Cette substance interfère dans le fonctionnement des hormones et du système endocrinien en affectant potentiellement différentes fonctions de l’organisme. Elle a des effets néfastes sur la santé : troubles de la croissance, du développement sexuel ou neurologique, certains cancers et maladies chroniques. À la suite du premier colloque « Villes et territoires sans perturbateurs endocriniens » (VTSPE) en octobre 2017 à Paris, une charte du Réseau environnement santé (RES) est proposée aux collectivités locales pour développer les bonnes pratiques afin de réduire l’exposition aux perturbateurs endocriniens. La charte VTSPE n’est pas un label mais un engagement sur 5 points (phytosanitaire, alimentation, formation des professionnels, marchés publics, information à la population). Elle se décline également dans les établissements de santé, de la petite enfance ou scolaires.
Le Réseau environnement santé (RES)
Créé en 2009, le RES a été l’instigateur de l’interdiction du Bisphénol A dans les biberons en France puis dans l’ensemble de l’Union Européenne. Parmi les autres actions significatives, RES a initié la Stratégie nationale des perturbateurs endocriniens (SNPE). Avec l’appui des de ses délégations régionales et avec l’objectif de mettre la santé environnementale au cœur des politiques publiques, le RES organise régulièrement des colloques.
Une charte pour des alternatives faciles à mettre en place
La signature de la charte « Villes et territoires sans perturbateurs endocriniens » du RES met en avant les convictions et actions du Département dans ces deux domaines : la santé et l’environnement. En la signant et en l’incluant dans le plan « Mon environnement, ma santé », le Département appelle les professionnels de santé, de la petite enfance et les collectivités à se saisir de la question des pollutions de proximité. Il s’adresse à tous les Saône-et-Loiriens et leur propose des alternatives faciles à mettre en place à la maison, pour limiter l’exposition aux perturbateurs endocriniens. Il est le deuxième Département de France à proposer un plan d’actions aussi complet et concret.
Un des objectifs du Plan environnement 2020-2030 est d’agir pour un environnement plus sain, valoriser des actions et en développer de nouvelles. Les quatre axes du plan « Mon environnement, ma santé » font écho aux engagements de la charte « Villes et territoires sans perturbateurs endocriniens » du Réseau environnement santé (RES).
Pour mobiliser un maximum de professionnels de santé et de la petite enfance à l’échelle du territoire, le Département prévoit d’informer et de sensibiliser plus de 200 professionnels répartis dans l’ensemble du territoire (médecins, infirmières, sages-femmes, professionnels du paramédical ainsi que des assistantes maternelles).
L’information et la formation des professionnels de santé et de la petite enfance est impératif pour accroître l’impact de leur discours auprès des femmes enceintes, des jeunes parents, des enfants… Le plan d’actions du Département se structure autour de ces trois axes stratégiques pour rassembler autour de cette nouvelle préoccupation de santé publique et accompagner les Saône-et-Loiriens qui, sans le savoir, peuvent compromettre leur santé. Simples et pratiques à mettre en œuvre, les actions invitent chacun d’entre nous à devenir plus responsable.
5 engagements de la charte « Villes et territoires sans perturbateurs endocriniens »
Engagement 1
Restreindre l’usage des produits phytosanitaires
Engagement 2
Réduire l’exposition aux perturbateurs endocriniens dans l’alimentation en développant la consommation de produits bio et en écartant l’utilisation de matériels comportant des perturbateurs endocriniens pour cuisinier et chauffer (notamment le plastique)
Engagement 3
Favoriser l’information de la population, des professionnels de santé, des agents territoriaux Engagement 4
Mettre en place des critères d’éco-conditionnalité afin d’éliminer progressivement les perturbateurs endocriniens des achats publics
Engagement 5
Informer chaque année les citoyens sur l’avancement des engagements pris.
Le Plan Saône-et-Loire sans perturbateurs endocriniens du Département cible trois leviers d’action :
1. au moment des trois pics de vulnérabilité :
– la période prénatale,
– la période de 0 à 3 ans,
– et l’adolescence.
2. l’adaptation des modes de vie et les modes de faire, impliquer et faire en sorte que chacun devienne acteur de sa santé quant à l’achat et l’utilisation des biens et des produits de consommation courante.
3. de manière positive, s’inscrire dans l’action et la dynamique, faire connaître ce nouvel enjeu de santé publique.
Le département reste donc engagé aux côtés des villes pour la santé de tous et la prévention dès le plus jeune âge.
EM