Montceau-les-Mines : à l’Embarcadère
Ce vendredi soir, l’Embarcadère a proposé la pièce de théâtre, « Simone Veil, les combats d’une effrontée », tirée du livre «Une vie » de Simone Veil : une adaptation de Cristiana Reali et Antoine Mory, mise en scène de Pauline Susini, avec Cristiana Reali et Noêmie Develay-Ressiguier.
Par une matinée d’été, le 1er juillet 2018, Simone Veil et son mari Antoine entrent au Panthéon : comme si le temps s’était brutalement arrêté, comme si l’histoire reprenait ses droits !
C’est à ce moment, que commence l’histoire de Camille : elle a fait une thèse sur Simone Veil et est invitée pour l’émission de radio « Le sens de l’Histoire ». Elle remonte le temps à la recherche de ses souvenirs d’étudiante.
Sur scène, deux femmes : Camille, répond aux questions de l’animateur, en voix off, qui l’interroge sur la vie de Simone Veil. A mesure que progresse l’émission, une conversation voit le jour entre ces deux femmes, comme un dialogue entre deux générations, un discours croisé s’instaure entre les deux femmes avec des allers-retours à travers le parcours incroyable de vie de cette femme au destin hors du commun, ponctué par des interviews ou des extraits sonores de ses interventions et de son mari.
Simone Veil fit avancer la cause et les droits des femmes en portant à l’assemblée en 1974 le projet de loi sur l’interruption volontaire de grossesse jusqu’à son adoption. Elle fut la première femme présidente du Parlement européen en 1979 et mena un combat pour la mémoire de la déportation et de la shoah.
On retrouve évoquées toutes les périodes phares de sa vie : la déportation, le retour des camps, son mariage, la naissance de ses enfants, sa place de femme au foyer, ses disputes avec son mari lorsqu’elle a voulu reprendre une vie professionnelle, ses premiers pas dans la vie professionnelle, son indignation et sa colère face à la situation des prisons françaises – un écho aux camps qu’elle a connus. Elle ne supporte plus l’humiliation et l’absence de dignité, …
C’est riche, fort, puissant, touffu, d’une densité extrême… dans le flot des mots, leur portée et les émotions… pour que l’Histoire ne meurent pas, pour que l’on se souvienne que tout est possible et que tout peut recommencer si on baisse la garde…
Cet objet théâtral est porté par une très belle interprétation de Cristiana Reali qui épouse parfaitement le personnage de Simone Veil en lui donnant une authenticité très personnelle et de Noêmie Develay-Ressiguier qui permet par un jeu plus moderne, une confrontation des générations, et donne un rythme qui permet de ne pas tomber dans le pathos ou l’émotionnel gratuit, tout en bénéficiant d’une mise en scène parfaitement ciselé de Pauline Susini.
J.L Pradines