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jeudi 3 février 2022 à 15:21

Tribunal





 

« Qui l’a mis dans cet état, et pourquoi ? » Nous posions la question en avril 2020. A l’audience de comparution immédiate, un homme âgé de 30 ans s’avançait à la barre dans un tel état que le tribunal avait demandé un supplément d’enquête.

Poursuivi pour violence et outrages à l’encontre d’un équipage de Montceau qui avait contrôlé son attestation de sortie (pendant le confinement) et avait constaté son irrégularité puisque le prévenu avait changé la date au crayon de papier (ce qui était interdit, aussi fou que ça puisse paraître aujourd’hui, ndla), l’homme affirmait avoir été victime de violences arbitraires de la part « d’un policier ». Il l’avait alors décrit.

« Il ne peut se nourrir qu’à la paille »

Les blessures apparentes étaient impressionnantes : des bleus, de la peau arrachée (substance manquante, comme disent les médecins), des tuméfactions, des microlésions dans le cou, le lobe d’une oreille suturé, des doigts sous attelle. Les blessures non apparentes (brûlures) étaient également importantes, « il ne peut se nourrir qu’à la paille », disait son avocate, Mathilde Leray. L’avocat représentant les policiers reconnaissait, non sans une pointe d’ironie : « ils ont amené celui-ci au sol, qui, de toute évidence, a tapé le sol un peu fort, mais… » … Mais les blessures alors visibles ne peuvent pas s’expliquer, a priori, par un seul choc au sol.

Le tribunal souhaite que les policiers soient présents

Dans l’article du 6 avril : « Il est noté que vous vouliez échapper au contrôle », relève le président Dufour. « Non, je n’ai jamais fui un contrôle. Par contre la gazeuse était collée à mon visage, le gaz m’a brûlé la peau », sans compter les difficultés respiratoires consécutives. » Le tribunal avait alors souhaité que les policiers se présentent à l’audience de jugement. Il s’est écoulé 22 mois depuis, et entre-temps le dossier a été orienté sur une audience correctionnelle collégiale.

Il a déposé plainte, sans passer son attitude à lui sous le boisseau 

Il arrive que des prévenus se plaignent de violences de la part de membres des forces de l’ordre. Les magistrats règlent en général la question par une autre question : « Avez-vous déposé plainte, monsieur ? Non ? Bon. » Renvoyant ainsi le prévenu à sa responsabilité : si l’on est victime, il faut aller au bout des démarches et savoir assumer sa parole. Celui-ci l’a fait : il a déposé plainte, sans passer son attitude à lui sous le boisseau : « Je pense que je suis plus la victime, que celui qui aurait attaqué 4 policiers. Je reconnais avoir frappé celui qui a perdu son gilet, c’était pour essayer de me dégager » disait-il à l’audience du 6 avril. L’homme n’a pas de casier judiciaire et a obtenu entre-temps la main levée de son contrôle judiciaire.

Deux heures d’audience sont prévues pour ce dossier

Ce vendredi il sera jugé pour violence et outrage mais les débats auront à faire la part des choses car il est plutôt exceptionnel, et heureusement, de voir de telles blessures suite à un contrôle et une garde à vue. Certes, il arrive que des mis en cause fassent n’importe quoi, du style taper leur tête contre un mur, mais ce qui était visible le 6 avril 2020 ne ressemble à rien de tout cela. Vu la gravité du dossier, il a été bloqué deux heures. On ne peut oublier la stupeur dans les regards, le 6 avril 2020.

FSA

https://montceau-news.com/faits_divers/600399-montceau-un-controle-de-police-se-passe-mal.html

https://montceau-news.com/faits_divers/658173-montceau-un-controle-de-police-se-passe-mal-3.html

 

 

 






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