« PLFSS 2015 : s’engager pour la défense de notre modèle social ! » (Politique)
Ecrit Edith Gueugneau, députée de la 2ème circonscription de Saône et Loire
« Après le projet de loi de finances pour 2015 la semaine dernière, nous avons eu à nous prononcer cette semaine sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale.
Cette semaine comme la semaine dernière, je me suis abstenue estimant que le texte qui nous est proposé n’est pas à la hauteur des enjeux qui sont devant nous.
La sécurité sociale existe depuis la fin de la guerre et caractérise notre système de protection, unanimement reconnu tant à l’échelle européenne que mondiale. Alors que la crise persiste, il ne m’apparait pas cohérent de soutenir certaines mesures mettant à mal ce système que je souhaite justement protéger.
Certes, je ne nie pas l’existence de certaines mesures intéressantes telles que celles qui permettront la mise en œuvre du plan de lutte contre le tabagisme ou encore celles qui renforceront la protection et la prévention vis-à-vis du VIH. La généralisation du tiers payant s’inscrit aussi dans le bon sens mais je regrette l’échéance tardive à laquelle est prévue sa mise en œuvre. Pour ce qui concerne la suppression des franchises médicales pour les bénéficiaires de l’ACS, seules 800 000
personnes seront concernées alors que lors de son instauration, beaucoup à gauche la trouvait injuste pour l’ensemble des français…
En réalité, ce budget de la sécurité sociale traduit à sa manière les engagements contenus dans le Pacte de Compétitivité dont je réfute la pertinence et l’efficacité économique dans la période actuelle. En effet, les économies proposées sur la branche famille à hauteur de 700 millions d’euros, telle que la modulation des allocations familiales serviront d’abord à compenser les baisses de charges consenties aux entreprises et prévues dans le cadre du Pacte.
Pour ma part, je continue de prôner l’ouverture d’une discussion pour la mise en place d’une grande réforme fiscale.Cette discussion devra nous permettre de débattre de l’ensemble des propositions qui peuvent être émises. Pour ce qui concerne celles du collectif « Vive la Gauche » aucune, comme l’instauration d’une CSG progressive, n’a été retenue.
Je m’inquiète aussi des conséquences que vont avoir les 10 milliards d’euros d’économies prévues sur trois ans pour l’hôpital public. Dans nos territoires ruraux cela va contribuer à éloigner nos concitoyens du système de santé.
A l’occasion de mes nombreux déplacements sur la circonscription, je rencontre des concitoyens qui s’interrogent et s’inquiètent sur les orientations choisies. En cohérence avec le mandat qui est le mien, je me dois d’être leur porte-parole.
Telle est la raison de mon vote alors que dans le même temps, se poursuit l’offensive idéologique conduite par ceux qui tentent de diviser la gauche. Au-delà d’un nom de parti, il m’apparaît essentiel de rappeler qu’être de gauche c’est s’engager pour la défense de notre modèle social. Défendre notre modèle social c’est s’abstenir aujourd’hui et être vigilants pour les débats à venir (seuils sociaux, contrat de travail unique…).
Je m’y engage. »