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dimanche 25 février 2024 à 06:47

Saint-Vallier : le Syndicat Mixte du Bassin Versant de la Bourbince



 

 

Le Syndicat Mixte du Bassin Versant de la Bourbince (SMi2B) a organisé une conférence-débat sur le thème « Eau, entre crise et solutions », à l’Espace Culturel Louis Aragon, ce vendredi soir.

 

Benjamin Gauthier, chargé de mission au SMi2B, a présenté les 4 intervenants :

→ Benjamin Pohl, Climatologue au CNRS, qui éclairera sur les implications du changement climatique sur la disponibilité de l’eau,

→ Marie-Christine Huau, Directrice Stratégie Eau et Climat chez Véolia Eau, qui partagera son expertise sur la gestion de l’eau face aux défis climatiques.
→ Brice Taillandier, Chef de Projet Activité chez Michelin, partagera les adaptations mises en place pour faire face à la raréfaction de l’eau.

→ Didier Giraud,  Éleveur de bovins et Président du GIE Synergie Charolais

agriculteur, a exposé les actions concrètes entreprises au niveau local pour relever les défis liés à l’eau, en particulier du monde agricole.

 

Il a ensuite posé le contexte : le  SMi2B concerne 57 communes. Le constat est clair :

la gestion de l’eau est une problématique dans un monde bouleversé par le climat.

Le changement climatique a des répercussions importantes sur la ressource en eau à travers le monde, et le bassin versant de la Bourbince ne fait pas exception. Cette année encore, dès le 14 juin, le bassin versant de la Bourbince a été placé en alerte sécheresse. Face à cette situation, le Préfet a pris des mesures de restriction afin d’assurer une gestion plus durable et équitable des ressources en eau dans le département.

Les périodes de sécheresse prolongées deviennent plus fréquentes, ce qui met en péril l’approvisionnement en eau pour les usages domestiques, agricoles et industriels. Parallèlement, les événements pluvieux extrêmes entraînent des risques accrus d’inondations et d’érosion des sols

 

Le dernier rapport du Giec expose les différents impacts : alimentaires, caniculaires, hausse de la mortalité, … conséquence du dérèglement climatique.

 

Benjamin Pohl, a abordé le changement climatique global pour zoomer et arriver sur le territoire local.

Le climat change, c’est certain. Le CO2 augmente. Les chercheurs étudient des modèles de climats, des scénarios différents, pour essayer de dégager des prospectives qui soient au plus proche de la future réalité.

C’est l’activité humaine qui est responsable de ce changement climatique qui aura une influence sur la biodiversité, avec des excès de chaleur, des endroits qui deviendront inhabitables entraînant des millions de réfugiés climatiques et des conséquences sur les rendements agricoles, la pêche, …

En France, en 30 ans, on voit des changement notables : plus de précipitations en hiver. Des canicules importantes en été.

En Bourgogne, on a des précipitations stables mais une répartition inégale. Des étés secs d’où une évaporation importante qui poseront une problématique pour  l’ accès à la ressource en eau avec des débits des cours d’eau variables. On aura besoin de plus d’eau et on en aura moins.

Questions de la salle…

« Si on a besoin de faire des retenues,  comment fait-on avec les écolos qui détruisent tout ? »

→ le meilleur stockage serait en profondeur, moins vulnérable à l’évaporation.

« Il faut que les autres pays agissent ? »

→ Effectivement, la contribution de chaque pays est attendue. Mais on reste dans le top 10 des pays les plus pollueurs. Historiquement, depuis le début de la révolution industrielle, on a bien pollué et utilisé les énergies fossiles.

 

 

Marie-Christine Huau, Directrice Stratégie Eau et Climat chez Véolia Eau, a partagé son expertise sur la gestion de l’eau face aux défis climatiques.

Elle a posé  un certain nombre de repères pour proposer des solutions.

Quand il pleut, 25 % de l’eau pénètre dans le sol, 60 % s’évapore et le reste ruisselle.

Sur le territoire national, la recharge en eau a subi une baisse de 14 % sur 200 milliards de m³.

Concernant les prélèvements, 60 % sont destinés à l’énergie et 10 % à l’agriculture et à l’industrie.

L’eau est utilisée pour 5 grands domaines : les centrales, les canaux, la recharge, l’eau potable et industrie/agriculture.

La France est divisée en 29 régions climatiques et 34 sous-bassins. Il est donc impossible de faire des généralités.

La situation de la CCM : 742 km², 5 barrages, 45 000 abonnés, 40 réservoirs, 2 stations d’eau potable, 2000 km de canalisations. Un système d’assainissement  avec 44 stations d’épuration. Nous sommes sur un système fragile, d’eau de surface.

Il faut donc

→ anticiper et avoir un système exemplaire d’assainissement.

→ mettre en place un outil pour atténuer la vulnérabilité,

→ opérer un suivi journalier de la qualité de l’eau à la Sorme

→ optimiser : réguler l’eau, agir sur les fuites, baisser la consommation individuelle, …

 Lors des questions avec la salle, elle explique les différences entre retenues collinaires et bassines. L’erreur à ne pas commettre est d’avoir un système mono fonction, type bassine et qui de plus n’a pas d’échange avec le sol.

 

Le projet Hydraloop par Brice Taillandier, de l’entreprise Michelin

 

L’entreprise Michelin enfourche le train de la transition écologique.

Le site blanzynois développe un nouveau projet ambitieux : l’objectif est de réduire de 80 % la consommation d’eau  qui est de 160 000  m³ et viser une autonomie de 10 jours .

Des travaux d’une durée de 8 mois pour une enveloppe de 4 millions d’euros qui devraient permettre de réintégrer de l’eau dans le process après traitement dans une station.

 

Enfin, Didier Giraud, s’est intéressé à l’approvisionnement en eau  du cheptel.

Comment stocker ? Cours d’eau, source/nappe, réserve collinaire, eau potable / robinet.

Il  a présenté plusieurs exemples de réalisations.

Sur une exploitation,  une réserve qui récupère l’eau d’une toiture ou citerne souple.

Ce sont des investissement onéreux qui devront être accompagnés par des politiques publiques.

Le creusement d’un puits qui alimente des auges ou d’un puits alluvionnaire, alimenté par des panneaux photovoltaïques.

On peut également faire une sensibilisation sur le rôle des haies pour faire de l’ombrage.

 

Jean-Marc Frizot, président du SMi2B explique que bon nombre de ces projets sont financés par l’ Europe.

 

Une  soirée qui a permis d’échanger, de débattre et de mobiliser autour des enjeux liés à la gestion de l’eau et nourrir une réflexion collective.

 

Enfin de conférence, Véolia a distribué des économiseurs d’eau.

 

J.L Pradines

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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