« Sujet d’actualité » – à la découverte de la permaculture aux Bizots
Une pratique pour vivre au plus près de la nature
Ce mercredi matin, la commune des Bizots a accueilli un petit atelier autour de la permaculture proposé par Le foyer rural et animé par Jean-Philippe Cieslak de l’Îlot des Combes du Creusot.
Et le sujet central de la fin de matinée était la découverte de la permaculture.
C’est devant un public déjà bien intéressé d’habitants ruraux et possédant pour la plupart un jardin, que Jean-Philippe Cieslak a présenté la permaculture.
La permaculture au secours de la production agricole ?
La permaculture est née dans les années 1970 un peu partout dans le monde, notamment en Australie et aux Etats-Unis. Les agriculteurs constataient que la culture monoclassique ne fonctionnait pas et qu’elle était destructrice.
Comment la définir ? D’abord on peut dire que la permaculture s’inspire de ce qui fonctionne dans la nature. La nature ne produit pas de déchets et pourtant tout pousse. La plupart des plantes sont en bonne santé dans un système écologique équilibré. L’idée de la permaculture est donc de faire la même chose, reproduire un système où chaque individu a sa place et qui fonctionne parfaitement.
Perma signifie permanente et culture, agriculture.
Ce sont donc des êtres humains qui se sont posés la question de la production de fruits, de légumes, de bois, de chanvre etc. et de faire en sorte que le système fonctionne toujours même 50 ans voire 100 à 200 ans après.
Il est donc bien question de produire beaucoup de nourriture, mais suivant un mode régénératif.
La permaculture s’appuie donc sur l’idée qu’on observe d’abord la nature et on essaie d’appliquer des principes.
Le respect et la compréhension du cycle de la nature
La nature fonctionne suivant un cycle. Aussi tous les projets doivent fonctionner en cycle. « Quand on produit des déchets, on est sur une ligne droite » a explique Jean-Philippe Cieslak. Il faut donc selon lui toujours chercher à fonctionner en cercle. Un arbre apporte de l’ombre, de l’eau, produit de l’oxygène, stocke la carbone, constitue un habitat pour la faune etc.
Quand on va installer quelque chose, on essaie qu’il y ait plusieurs fonctions à la fois. Une haie peut ainsi jouer le rôle de brise-vent. On essaie de mettre des arbres de différentes hauteurs. On peut aussi y mettre des arbres fruitiers, des arbres pour le chauffage, pour les oiseaux, pour l’ombre etc.
Un poulailler va produire des œufs, du fumier. Les poules vont aussi préparer un terrain sur lequel on pourra planter ensuite. Une maison peut stocker de l’eau, abriter de la faune sauvage etc.
Jean-Philippe Cieslak rappelle le rôle de chaque élément dans la nature mais aussi la capacité de la nature à se rééquilibrer par elle-même.
La permaculture cherche à apporter de la stabilité. Dans un système en permaculture, on essaie d’avoir un maximum de contacts entre les différents éléments.
On essaie de les croiser pour avoir plus de biodiversité. Il est donc important d’observer la nature.
Pour Jean-Philippe Cieslak, les « mauvaises herbes » ont aussi un rôle à jouer en réparant les sols. Il regrette que les sols en France soient si appauvris.
« Concrètement, si on laisse faire les choses, la nature va mettre en place un terrain à forêt : des ronces, du genêt etc. Et au bout d’un moment, lorsque les arbres pousseront, en-dessous cela mourra. C’est ce que l’on appelle la succession écologique. » a-t-il poursuivi.
Avec la permaculture, l’homme va guider l’installation de la forêt.
L’intervenant a poursuivi son propos en présentant différentes techniques : l’accumulation d’énergie, les réservoirs d’eau en travaillant avec les plantes, le paillage (qui n’est pas seulement de la paille ou du foin, la diversification des strates de plantes.
Pour cette dernière technique, il a expliqué que la diversification permettait une meilleure diversité d’apports en nutriments à la terre.
Il a aussi expliquer l’utilisation de cartons pour désherber un sol, ou comment rendre le sol moins compact afin de permettre à l’eau de mieux s’infiltrer.
C’est en s’appuyant sur le verger récemment créé aux Bizots et au sein de celui-ci que Jean-Philippe Cieslak a donné ensuite des conseils concrets.
Ce verger se transformera-t-il bientôt en forêt ? La réponse dans quelques années peut-être.
EM