Montceau-les-Mines
Roger Joly, figure montcellienne, de la résistance et de l’engagement est venu à la rencontre des élèves de deux classes de 3ème du collège Jean Moulin de Montceau-les-Mines accompagné de Patrice Jacob, président de la section locale de l’ANACR (Association Nationale Anciens Combattants Résistance)
Malgré le poids des ans, il fêtera ses 98 ans en mai prochain, Roger Joly ne refuse jamais de venir partager son parcours de résistant avec la jeunesse. Il s’adonne avec application au devoir de mémoire.
Il évoque sans concession les faits qu’il a vécus avec ses camarades de lutte : les atrocités de la guerre, la déportation, le maquis, la résistance, les conditions de vie dans les maquis, les batailles, la libération, …
« Il n’y a pas de guerre propre ».
Il raconte qu’en 1940, 80 % de la population était pétainiste. Il y a eu des collabos, des dénonciateurs, …
Beaucoup de gens étaient attentistes, puis petit à petit le nombre de résistants a grandi. Il y a avait des résistants sédentaires qui faisaient passer les messages, pour la logistique, aider les résistants, alimenter, faire passer les juifs, …
Dans le maquis, on n’avait plus d’identité. On changeait de nom. Le secrétaire de mairie nous faisait de nouvelles cartes. Il y avait beaucoup d’instituteurs résistants, des défenseurs de la République.
Il y avait des femmes dans les maquis. Elles étaient agents de liaison, combattantes.
Pour répondre à une question d’un élève lui demandant quelle a été sa plus grosse action, Roger Joly explique, paradoxalement que c’est par rapport aux américains, il fallait qu’on soit arrivé avant les américains à la préfecture. Nous on voulait mettre des gens de la résistance aux commandes. On ne voulait pas être administré par les américains qui avait tout prévu, le personnel, le préfet, et même l’argent.
Il explique « l’amalgame », c’est à dire le regroupement des différents maquis pour poursuivre la guerre. L’amalgame, réalisé par le général de Lattre de Tassigny au moment de la Libération, doit permettre de reconstituer une armée unie et modernisée en intégrant les anciens combattants de la Résistance.
Il relate alors la libération de la vallée d’Alsace, puis Tannes, Belfort, Mulhouse. Il explique les nombreuses stèles, témoignages de l’engagement des sénégalais, marocains, tunisiens et algériens.
« Tous se sont battus pour la liberté de la France ».
Ensuite, Roger Joly évoque les années d’après guerre. Il retourne travailler à la mine et il achète un café, juste à côté du Syndicat des Mineurs, en 1957 qu’il conservera jusqu’en 2006.
Roger Joly, c’est un parcours de vie extraordinaire, un engagement et une mémoire de l’histoire locale et nationale qui a traversé les âges en étant le témoin de son époque. Il a assuré ce devoir de mémoire indispensable pour les nouvelles générations.
Patrice Jacob explique qu’une demande de légion d’honneur a été faite pour Roger Joly. On attend une réponse du ministre. Le président de l’ONAC va essayer de savoir où en est ce dossier.
J.L Pradines
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