Jean-François Chanet, Recteur de la Région Bourgogne Franche-Comté s’est exprimé sur la rentrée et son déroulement dès la semaine prochaine.

« Nous nous trouvons dans une situation qui est néanmoins nouvelle. Pour l’Éducation Nationale elle est nouvelle. Nous sommes déjà passés par des défis inédits : le confinement total, un retour progressif dans les établissements, une rentrée aussi normale que possible et ensuite une poursuite aussi normale que possible avec des contraintes pour les adultes.

C’est un défi nouveau. Cela nous pose un certain nombre de problèmes auxquels nous sommes préparés par les situations précédentes. »

S’agissant des raisons du confinement :

« Ces raisons ont été données hier par le Premier Ministre, le Président de la République. Nous avons une ardente obligation compte tenu de l’impact du confinement pour l’enfance et la jeunesse. Il fallait éviter à tout prix un retour de la situation du mois de mars. Ce besoin d’école qui est reconnu, il s’applique à tous les établissements scolaires : école, collège et lycée. L’activité universitaire se poursuit majoritairement en distanciel. Les établissements ne sont fermés stricto sensu mais ont une activité minimale. Les Bibliothèques Universitaires accueilleront sur rdv et avec une jauge limitée. Les TP pourront être se poursuivre dans des conditions précises.

Pour le monde scolaire, le protocole était prêt depuis cet été. Un stade 2 où nous sommes aujourd’hui et le stade 3 serait le retour au distanciel seul comme au mois de mars. » a-t-il précisé.

Avant de poursuivre : « En raison de la qualité de l’application des règles, ce n’est pas dans le cadre des écoles que la contagion est la plus forte. Les chiffres sont éloquents. Au 16 octobre il y avait 27 structures sur 61500 qui étaient fermées. 293 classes fermées soit 0,06 %. Cas covid : 0,07 % pour les enfants 0,18 % pour les adultes.

La sécurité même d’un point de vue de risque sanitaire est assurée. Il n’y a pas de danger particulier pour les enfants d’aller à l’école. »

La rentrée de ce lundi

« La rentrée de lundi, on a l’illustration de concilier ce qui est attendu de nous. Le 16 octobre, Samuel Paty a été assassiné. Personne n’a contesté de lui rendre hommage, c’est-à-dire le jour de la rentrée. Personne à ce moment ne pouvait prévoir que nous reconfinerions à partir de ce week-end. Nous nous trouvons donc confronté à un double risque sanitaire et sécuritaire. La rentrée de lundi se fera aux heures habituelles…

Sur la limitation du brassage : « On déplace les élèves le moins possible quand ils sont dans leur salles de classe. Le principe est que les enseignants se déplacent. Dans la mesure du possible. Cela dépend de l’établissement. Les raisons qui justifient de maintenir ouvert la restauration et l’internat sont des raisons sociales déterminantes. L’objectif est de ne laisser aucun enfant sans instruction en évitant les risques de décrochage. Nous savons qu’il y a eu de la perte au premier confinement. Il faut maintenir la possibilité d’accès à la demi-pension. Nous nous sommes assurés ce matin auprès des élus concernés. Je peux témoigner de la solidarité de tous ces élus. »

Les masques et attestations

« Les masques devront être portés à partir de 6 ans. Il s’agit d’une fourniture scolaire que les familles doivent procurer à l’enfant. Néanmoins l’institution et la collectivité viendront en soutien aux familles n’ayant pas pu les fournir aux enfants. Des attestations seront fournies et visées par les chefs d’établissements. Il est recommandé que ce ne soit pas les plus âgés qui aille chercher les enfants.

Sur les lycées, il a été envisagé qu’on aille vers un mix de présentiel et de distanciel. Il n’est pas possible de répondre clairement. Cela se fera en lien avec la collectivité car les besoins informatiques seront analysés.

Pour la poursuite post-bac ayant lieu dans les lycées, tout ce qui relève de l’université sera en distanciel. Ce ne sera pas le cas des élèves en cours préparatoire et en BTS. Ceci dit il y aura sans doute une souplesse. Tout cela sera précisé dans les jours qui viennent. La réforme des lycées sera-t-elle impactée ? Il y a 2 réformes : celle du bac général qui arrive cette année à son terme. Il y aura certainement des aménagements apportés en terme de calendriers des épreuves. Il y a aussi la réforme de la voie professionnelle. Nous avons une attention particulière pour cette voie professionnelle qui correspond à une part supérieure à la moyenne nationale. Nos efforts vont se concentrer sur la part en milieu professionnel. Selon les branches, ces périodes pourront avoir lieu et les entreprises pourront avoir besoin. Mais ce ne sera pas le cas de toutes les entreprises. Il faudra assumer une certaine inégalité des élèves suivant le secteur dans lequel ils pensent s’engager.

Je pense qu’il ne faut pas pénaliser les élèves parce que d’autres ont accès aux stages. » a indiqué le recteur.

Et de conclure au sujet de la possibilité de grèves du corps enseignant :

« Nous sommes dans une situation exceptionnelle. L’énormité de la tâche pour nous qui avons à maintenir le service public, je souhaiterais de la part de tous les membres de la famille qu’on ne passe pas trop de temps à polémiquer, que l’on retrouve les rangs de ceux qui ont un intérêt d’éduquer la jeunesse. »

EM