Conscient que les 2 écoles de Rozelay n’afficheront que 41 élèves à la prochaine rentrée de septembre, intimement persuadé que si la maternelle ferme à Rozelay du fait de ses effectifs en baisse elle ne rouvrira pas, même si les effectifs gonflent dans les années à venir, Alain Robert, le maire de Ciry, a fait étudier la fusion des deux écoles en une seule primaire à classes multi niveaux.

Comme il l’a rappelé en cours d’une réunion assez tendue face à des parents d’élèves farouchement hostiles, pour certains à la fusion, Ciry s’est battue avec les habitants de Rozelay pour empêcher l’aboutissement du projet de ferme-prison. L’argument massif dans cette lutte était les écoles, la préservation des enfants et leur sécurité. Maintenant que le danger de l’implantation de la ferme prison a disparu il se pose celui de la pérennité des écoles. Il convient donc de se battre pour elles.

Les parents ne l’entendent pas de cette oreille, pour certains très véhéments, c’est perturber gravement la tranquilité des enfants de maternelle en ramenant une classe multiniveaux d’élémentaire, et  gâcher les chances des enfants du CE1 au CM2 en les regroupant avec la maternelle. Cela ferait en fait 2 classes seulement, de 4 niveaux chacune avec les très petits.

On parle là de 13 enfants de petite, moyenne et grande section et 5 de très petite section soit 18 en tout pour la maternelle et pour l’élémentaire 23 élèves réunis en 4 niveaux différents. Soit 41 élèves pour les 2 écoles.

L’inspecteur de l’éducation nationale Guillaume Boulade est très clair, l’idée de la fusion n’est pas de l’éducation nationale, mais si les effectifs baissent encore ce ne sera pas une mais peut être deux suppressions de postes. Il ne peut dire ce qui sera décidé par la directrice académique entre le 20 et le 28 février sur les postes et sur les mouvements d’enseignants. Les enseignantes présentes sont interpelées par les parents d’élèves présents pour savoir si elles resteraient en cas de fusion  et de classes à multiniveaux. La réponse est ambivalente selon ce qui sera proposé à chacune, elles ne sont pas contre les classes multiniveaux mais 4 c’est beaucoup, et puis tout dépend s’il y a des postes intéressants au mouvement ou non. Sur les 3 enseignantes 2 sont derrière la table officielle et l’une d’entre elles est en affectation temporaire, si elle veut rester il faudra qu’elle candidate au mouvement. L’inspecteur rappelle que ce n’est pas parce qu’un enseignant emet le souhait de partir de son poste qu’il aura satisfaction.

Mais si les écoles ne fusionnent pas que deviennent les enfants ? Rozelay étant partagé entre les communes de Perrecy et Ciry, les élèves de cette dernière commune iront au Bourg et ceux de Perrecy iront dans les écoles de Perrecy, sauf dérogation donnée par le maire. La question est posée directement à Alain Robert, le maire : « donnerez vous des dérogations dans ce cas ? » réponse : « pourquoi pas ».

Jean Charles Diry, conseiller de la minorité municipale intervient pour proposer que l’on étudie la possibilité d’accueilir les 2 ans, 21 sur la commune, afin de gonfler les effectifs. Cela permettrait dès l’âge de 3 ans de les accueillir ensuite en inscription sur Roselay, peut être pas les 21 mais au moins une partie. De toute manière chaque unité compte. L’inspecteur de l’éducation nationale Guillaume Boulade rappelle que ce dispositif est prévu seulement dans les zones prioritaires et que la directrice académique est très stricte sur les critères et Rozelay ne répond à aucun d’eux.  Jean Charles Diry insiste pour que l’on obtienne une dérogation pour 2 ou 3 ans, les cas de Rozelay est spécifique. L’inspecteur fera suivre la proposition mais l’on sent qu’il n’y croit pas.

Le Maire explique qu’il se bat pour conserver la maternelle et que la venue de l’élémentaire aura un coût car il faudra adapter Jean Macé à cette venue. Nouveau coup de chaud dans l’assemblée sur l’annonce des budgets dont 25 000€ rien que pour les sanitaires, subventionnés par l’EN à 50%.

Le DGS de Ciry explique l’étude faite par les services pour cette fusion :

• Le regroupement en deux classes permet de conserver 2 postes d’enseignants dont un de directrice et le poste d’Atsem.
• La cour de Pasteur sera conservée donc les deux classes auront leurs espaces spécifiques,
• Cette solution anticipe l’avenir. Si les effectifs augmentent dans l’avenir l’élementaire pourra retourner à Pasteur
• Si le regroupement ne se fait pas plus de maternelle à la rentrée
• Tout regrouper sur Pasteur serait beaucoup plus cher et plus compliqué que de le faire sur Jean Macé.

Renée SAUNIER, l’ancienne première magistrate de la commune, intervient pour demander à ce que les élus se déplacent auprès de Mme la Directrice académique pour plaider la cause des écoles de Rozelay comme cela se faisait de son temps dans les cas de menaces de fermeture de classe. A voir

Une délibération sera prise lors d’un prochain conseil concernant cette fusion, mais il faut attendre d’en savoir plus au niveau de l’académie. Monsieur le Maire rappelle que la réunion de ce soir est destinée à informer les parents, à recueillir leurs point de vue, elle n’est pas décisionnelle car la décision finale de fermeture ou non appartient à l’éducation nationale. L’inspecteur de l’Education nationale Guillaume Boulade rappelle, lui, que le problème des locaux concerne la commune et donc la Mairie, lui ne peut que rapporter à la Directrice académie les échanges de ce soir.

Alain Robert explique que tous les effectifs scolaires de Ciry sont limites, la baisse de la natalité se fait sentir. Moins 6 naissances entres 2023 et 2024 par exemple.

L’assemblée se sépare sans que la proposition du maire ait reçu un assentiment majoritaire. L’avenir de leurs enfants préoccupe énormément les parents de Rozelay qu’ils soient de Perrecy ou de Ciry, cela s’est senti tout au cours de cette réunion parfois acrimonieuse.

A suivre

Gilles Desnoix