Collège de Gueugnon
Le collège Jorge Semprun a été inauguré vendredi
Des élèves placés sur le chemin de la réussite et de la perfection ?
Ils sont loin les premiers coups de pelleteuse. Loin aussi le temps des interrogations : celles pesant sur le projet lui-même, sa concrétisation ayant été menacée par le plan de sauvetage du Département en 2009 ; celles de l’équipe de direction, des enseignants, des élèves, de leurs parents aussi qui ne savaient pas comment chacun s’approprierait le lieu ; celles enfin concernant l’architecture même du bâtiment, le premier collège HQE de l’académie…
L’heure aujourd’hui est aux félicitations et aux espoirs placés dans cet établissement qui se veut à la pointe dans de nombreux domaines…
La date de l’inauguration du collège Jorge Semprun avait été calée, depuis plusieurs semaines, en fonction de l’agenda d’Arnaud Montebourg. Le ministre du Redressement productif tenait particulièrement à être présent pour ce rendez-vous, et inaugurait ce collège pour lequel lui et sa majorité se sont battus en 2009.
Président du Conseil général, il n’avait pas hésité à l’époque à défendre le projet alors même que le Département se lançait dans un plan de sauvetage et réduisait drastiquement ses dépenses. Mais le programme chargé du ministre l’a empêché d’être présent à Gueugnon ce vendredi après-midi. Ce sont donc Dominique Lotte, maire et conseiller général, en charge à l’époque de l’Éducation, et son successeur à la tête du Département, Rémi Chaintron, qui ont rappelé cet épisode.
« Ce dossier du collège était effectivement en balance en 2009, confirme le maire de Gueugnon. Mais nous avons tenu bon parce que l’éducation est au même titre que les solidarités une de nos priorités au Conseil général. Les élus ont une responsabilité envers la nation : comment mieux la remplir qu’en préparant l’avenir et la jeunesse ?
Tous les jeunes ont été un jour stigmatisés, nous également. Mais ils savent se retrousser les manches quand on leur fixe un cap, quand on leur fait confiance. Il faut leur donner tous les moyens de s’exprimer et leur faire confiance. Le Conseil général, avec ce collège, lui a donné un signe de confiance, il a donné un signe à l’éducation et à la jeunesse ! »
« Tendre la main à la jeunesse comme nous l’avons fait ici »
De la fierté donc dans les rangs départementaux. Il faut dire que ce type d’investissement (15 millions, alors que le Conseil général investit chaque année entre 12 et 13 millions d’euros sur l’ensemble des collèges du département) n’est pas légion. Alors quand, en plus, le résultat est « extraordinaire », comme que demander de plus ?
« Après des années d’études et de construction, ce collège se veut un équipement phare sur le plan pédagogique. Tout a été pensé pour qu’au XXIe siècle, on ait ici un collège à la hauteur des enjeux de l’éducation, souligne Rémi Chaintron. Au Conseil général, c’est une priorité, pas un affichage. Une société qui ne croit pas en sa jeunesse est une société qui se perd. Il faut donc tendre la main à cette jeunesse, comme nous l’avons fait ici. »
Et ce n’est pas le principal du collège qui va s’en plaindre. Gilles Lièvre a déjà connu le chantier, les premières pierres, les pelleteuses, c’était il y a quarante ans à la cité scolaire de Digoin. Alors forcément, ces deux dernières années et cette rentrée lui ont rappelé quelques souvenirs émouvants. Il reconnaît aujourd’hui encore qu’il « n’est jamais facile de faire le deuil de deux établissements, mais nous oublions vite. Il a bien sûr fallu s’adapter et nous n’avons pas encore totalement investi les nouveaux locaux, mais les élèves ont rapidement pris leurs marques. »
« Pour une réussite pédagogique, humaine et éducative »
Le principal, qui n’a pas manqué de saluer l’ancien inspecteur d’académie, François Bourguignon partie en retraite à l’automne dernier, le personnel des collèges, les agents d’entretien qui ont vécu et assuré la transition, ainsi que l’équipe du Conseil général, sait maintenant qu’il a un lourd challenge à relever pour les deux années à venir.
Depuis quelques mois, on lui répète qu’avec de tels locaux, les élèves ont tout pour réussir. Lui fait aujourd’hui deux vœux : « un de réussite pédagogique, l’objectif premier à travers des enseignements obligatoires de qualité ; un autre éducatif et humain correspondant aux besoins des élèves pour que le collège réussisse pleinement son rôle au sein des collèges publiques d’enseignement. »
Également présente Sylvie Faucheux, rectrice de l’académie de Dijon, a rappelé que « L’Éducation nationale était une priorité du gouvernement : en ces temps de crise, c’est le seul budget qui a connu une augmentation. Et même si l’académie baisse démographiquement chaque année, il n’y a pas de perte de poste. Le gouvernement a entendu notre spécificité de ruralité. Notre mission est d’emmener les élèves le plus loin possible. Là dessus, le ministre a insisté sur plusieurs bases l’acquisition d’un socle commun, le développement des techniques de la communication ou des langues étrangères, la morale laïque et les valeurs de la république. On ne peut donc que se réjouir du nom de Jorge Semprun. Il a écrit un jour : « La vie n’est pas parfaite on le sait, mais elle peut être un chemin de perfection ». C’est ce chemin de réussite et de perfection qui je souhaite aux élèves, dans leur vie scolaire et personnelle. »
De la même manière, le préfet, François Philizot, espère que « sortiront de cet investissement des générations de citoyens accomplis. »
D. C.