Le stade de Nice : un chantier d’une ampleur

et d’une difficulté exceptionnelles

Le groupe Vinci a remporté le marché de la construction du futur grand stade de Nice… qui sera coiffé d’une charpente en bois ! Et c’est à Fargeot (qui fait partie du groupe Vinci) qu’est revenue la construction de cette charpente. C’est dire à quel niveau de compétence évolue l’entreprise charolaise !

Des portes ouvertes ont eu lieu vendredi dernier. Elles ont permis au public et aux élus (dont Édith Gueugneau, députée) de mieux prendre la mesure de la formidable aventure technique et humaine à laquelle Fargeot Lamellé Collé, dirigé par Guillaume Cruzille, attache actuellement son nom.

Au début de l’aventure, un doute pesait sur la faisabilité de cette charpente d’une dimension exceptionnelle (49 500 m2) et d’une difficulté extrême. L’architecte a en effet opté pour une « résille » en bois lamellé collé (c’est-à-dire un filet de poutres en bois solidarisées par des nœuds métalliques et faisant appel à des techniques de recollage de blocs). Ladite résille sera surmontée d’une charpente métallique triangulée et le tout aura 46 m de porte-à-faux, au dessus des tribunes et sera sustenté à 30 mètres au-dessus du terrain !

De plus, l’ensemble de l’ouvrage doit pouvoir résister à des tempêtes et même à un tremblement de terre, la ville de Nice étant dans une zone où le risque de séisme existe.

Inutile de dire que les cerveaux ont chauffé ! Et il a fallu, de plus, modeler au mieux cette immense couverture afin d’introduire de la répétitivité dans les éléments de charpente et permettre de rationaliser la production des quelques 2 300 croix qui la constituent.

Un défi qui transforme l’entreprise

Pour Fargeot, il s’agit là d’un marché de 18 M€ qui représente 25 emplois à temps plein pendant un an. À quoi il faut ajouter environ 25 000 heures de levage sur le chantier niçois, à réaliser sur cinq mois.
À Vérosvres, la capacité de taillage numérique des ateliers a été doublée avec l’achat d’un nouveau centre d’usinage et un nouvel atelier dédié au recollage des poutres « caissons », à la mise en place des ferrures et à la finition a été créé.

En raison de la répétitivité des tâches, il a fallu trouver et faire valider de nouvelles méthodes de fabrication répondant aux exigences règlementaires et aux exigences du planning. Par exemple, pour mettre en place les quelques 200 000 broches au bout des poutres en bois, Fargeot a développé un système par presse afin d’augmenter la cadence tout en assurant une qualité élevée du travail.

De même, pour le « recollage des caissons », les équipes méthodes ont dû développer des châssis de recollage spéciaux et mettre en œuvre des tests et des fiches de vérification qui permettent d’en valider la qualité.

La fabrication de la charpente a été lancée en mai 2012 et la pose débute actuellement. Elle devrait se terminer en février/mars 2013. La livraison du stade est prévue pour juin 2013. Ce stade multifonctionnel de 35 600 places accueillera les Jeux de la Francophonie de 2013 et l’Euro 2016.

Jean-Pierre LAVEDER

Photo : Wilmotte & Associes