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mardi 20 octobre 2020 à 07:01

Des entreprises qui accueillent encore des étudiants pour l’instant

Mais des incertitudes pour le printemps prochain



 



Au cours du printemps de cette année, les étudiants des IUT du Creusot et de Chalon-sur-Saône, comme dans d’autres universités, n’ont pas eu l’occasion de réaliser leurs stages de fin d’études. Face aux difficultés pour trouver les stages, les directeurs des deux établissements avaient décider d’annuler les stages. Ceux qui en avaient toutefois trouvé un, ont pu le réaliser.

Dans leur cas, cela avait constitué un bonus dans leur parcours à double titre : d’abord en terme d’expérience, ensuite par la présence d’un avis appuyé de la part de l’équipe pédagogique pour la poursuite des études.

 

Il va sans dire que pour les formations professionnalisantes, l’absence de stage est handicapant et une première dans ces cursus, depuis leur création. La professionnalisation passe par la réalisation d’un stage en entreprise.

 

Alternances et stages en 2020-2021

 

En l’absence de perspectives claires, tant au niveau sanitaire qu’au niveau économique, il peut être légitime pour les étudiants comme pour leurs enseignants de s’interroger sur la possibilité de réaliser des stages. On peut aussi se demander si une alternative a été pensée pour les stages du printemps prochain en cas d’impossibilité et afin d’offrir tout de même une expérience aux étudiants.

 

A l’IUT du Creusot, pour les alternants qui ont débuté dès le mois de septembre leur immersion en entreprise, cela se passe plutôt bien. Il y a moins de contrats alternants toutefois que les années précédentes sauf dans le département Techniques de commercialisation.

 

Même constat aussi à l’IUT de Chalon-sur-Saône où quelques étudiants n’ont pas pu trouver leur alternance et suivent à présent un cursus classique qui se conclura par une période en entreprise au cours du printemps 2021.

 

Dans le département Génie industriel et Maintenance, on reste sur l’hypothèse de stages qui débuteront début avril, avec 14 stages à trouver donc.

Aucune autre hypothèse ou scénario n’est envisagé à ce jour pour pallier l’absence de stage, si ce n’est de faire comme cette année, à savoir l’annulation de stage.

 

En effet, la réalisation de projets professionnels entre les murs de l’établissement obligerait quoiqu’il en soit à respecter des consignes d’hygiène et ne mettrait pas réellement les étudiants en situation d’être confrontés à un milieu professionnel en dehors de l’université.

 

Un autre enjeu occulté par la crise sanitaire : la disparition des DUT

 

Depuis la réforme LMD (Licence, Master, Doctorat) lancée par les premiers textes réglementaires en 2002, les IUT savaient qu’ils étaient sur la sellette. En effet, l’objectif principal de la réforme était d’uniformiser les formations à l’échelon européen, en proposant des formations à Bac+3 (licence), Bac+5 (Master) et Bac+8 (Doctorat).

 

Ainsi les IUT ont l’obligation dès la rentrée prochaine (septembre 2021) de transformer les DUT en BUT (Bachelor Universitaire de Technologie).

Le BUT réalisé sur 3 ans et voulu par le gouvernement pour unifier les diplômes à l’échelle européenne semble être imposé manu militari pour la rentrée 2021 (malgré le fait que plus de 80 % des IUT se soit prononcé contre compte-tenu du délai très court et des nombreuses réunions avortées pour cause de confinement).

 

La finalité est d’absorber les licences et de diluer le tout sur 6 semestres avec 2 stages (10 semaines au S4 et 16 semaines au S6) et 600h de projets ! Il n’y aura pas plus d’heures de cours qu’il y a actuellement dans le DUT. Et oui, d’après nos sources, il ne faut pas que cette réforme coûte 1 € de plus.

Les industriels, satisfaits du DUT actuel, découvrent ébahis cette réforme et l’augmentation des stages qui suppose de leur part une capacité d’accueil accrue (qu’ils ne sont pas certains d’avoir ! Et encore moins dans la période actuelle.).

 

A l’issue des 4 premiers semestres, les étudiants auraient un « DUT nouvelle formule ». Et au bout des 6 semestres, ils auront un BUT.

 

A ce jour, certains enseignants nous ont indiquer ne pas avoir pu s’atteler au programme. « On est encore en train de définir (très) péniblement le squelette avec la notion nouvelle de blocs de compétences (l’évaluation associée est encore un gros mystère. On ne cesse de nous répéter qu’on va faire un autre métier !). » nous a-t-on témoigné.

 

L’année 2021 sera donc pleine d’incertitudes pour les enseignants des IUT : assurer des stages au printemps prochain pour les étudiants, mais dans quelles conditions ? Et ouvrir un diplôme nouvelle formule dès le mois de septembre sans avoir vraiment eu le temps de travailler de manière posée sur le projet, le confinement du printemps 2020 ayant nécessité beaucoup de suivis des étudiants pour ne laisser personne de côté.

 

Et les entreprises seront-elles en mesure de suivre les besoins des étudiants ? Dès ce printemps 2021 ? Et pour la rentrée prochaine ?

On comprend mieux au regard des contextes sanitaire et économique la requête des directeurs des IUT de repousser la mise en place de la réforme de ces établissements. Seront-ils entendus par le gouvernement ?

 

Dossiers à suivre

 

EM

 

 



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