Rencontre avec Interstis : mieux comprendre les enjeux de souveraineté numérique pour assurer une cybersécurité
Interstis, c’est cette petite entreprise qui monte qui monte et dont le siège social se situe au Creusot. Nicolas Huez et Thomas Balladur en sont les fondateurs. Ils ont créé leur structure il y a maintenant 10 ans. Aujourd’hui celle-ci est répartie sur quatre sites : Le Creusot, Paris, Nantes et Montpellier.
Ils proposent des solutions de logiciels alternatives au géant Microsoft. Et au cours, du forum InCyber des territoires ce jeudi, nous avons pu évoquer les enjeux de la souveraineté liés à leur activité.
Mathieu Candel, collaborateur à Interstis est ainsi revenu sur l’importance de sortir de la dépendance dans laquelle se trouvent de nombreux usagers publics, privés, individuels, entreprises. 80 % des entités travaillent sur un environnement informatique américain. Même si les données collectées sont hébergées en France, Mathieu Candel rappelle que Microsoft dépend des lois américaines. Ainsi on est loin d’une souveraineté numérique où la sécurité des données correspondrait aux directives européennes.
Hexagone, une suite collaborative alternative à Microsoft
Aussi travailler avec une entreprise française, c’est déjà s’assurer qu’elle dépend des lois françaises en termes de protection des données. Et ce n’est pas rien quand on parle justement de cybersécurité.
Hexagone est l’exemple d’un projet collaboratif entre 6 entreprises parmi lesquelles Interstis. Il s’agit d’une suite collaborative, alternative à Microsoft qui propose des solutions pour des visioconférences, la communication instantanée, une suite bureautique.
Cette solution s’appuie sur la philosophie libriste et open-source.
Elle a remporté un prix en 2023 dans le cadre d’un appel à projet lancé par France 2030 dans le domaine des suites collaboratives souveraines. Concrètement, DPI France et l’État financent en partie le développement de cette solution de logiciels à hauteur de 6 millions d’euros sur 3 ans.
L’intérêt d’Hexagone est d’offrir une alternative crédible. C’est un rassemblement d’éditeurs français au sein duquel Interstis supervise la création de la suite collaborative.
750 000 utilisateurs au sein de 1500 organisations
Et d’ores et déjà, la solution digitale a conquis 750 000 utilisateurs au sein de 1500 organisations. Ce sont principalement des collectivités territoriales (Etat, ministères, mairies, départements etc.).
Interstis propose aussi ses propres solutions connues des agents de l’État parmi lesquelles Resana.
Pour Interstis, la souveraineté numérique apporte un dialogue, de la proximité. Et cela fonctionne car cette proximité rassure les clients.
Elle est aussi reconnue puisque Thomas Balladur et Nicolas Huez ont été reçus par le Ministère de l’intelligence artificielle et du numérique il y a un mois. Et ce mercredi, Thomas Balladur était audité au Sénat pour apporter son expertise sur la solution française ou comment développer ces solutions et comment l’État peut-il soutenir ces initiatives ?
Cet audit avait pour objectif de permettre de comprendre comment soutenir les acteurs de la filière en France.
Thomas Balladur a ainsi pu faire des recommandations au sénat telles que :
– une position claire et publique qui doit être assumée,
– l’achat de solutions françaises doit être prioritaire,
– un marché doit être dédié aux solutions souveraines,
– dès le plus jeune âge, les utilisateurs doivent avoir la possibilité d’être acculturés à d’autres solutions que celles proposées par le GAFAM.
A travers ces différentes sollicitations, les dirigeants d’Interstis sentent qu’il y a une prise de conscience progressive sur ces sujets. C’est devenu une question de souveraineté numérique. Cette souveraineté numérique permet d’être plus à même d’assurer la sécurité de nos données selon Interstis.
Et Interstis montre l’exemple puisque les données de l’entreprise sont hébergées en France auprès d’une filiale de Dassault, preuve s’il en était qu’ils maîtrisent bien la question de la cybersécurité.
EM