Montceau-les-Mines : Mouvement social
Paysage inhabituel ce vendredi 28 février, dès 10h, où près de 200 salariés Concentrix (travaillant sur le site), sans compter ceux qui étaient en télétravail, avaient répondu présent, à l’appel de la CGT, Florence Wojciechowski en tête.
En effet, le mouvement a été lancé par la CGT le 13 février dernier dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO). Et ce, contre le projet de suppression de prime de partage de la valeur (PPV).
A savoir que cette prime, pour les salariés cumulant plus de 9 ans dans l’entreprise, se montait à 600 euros. Cette année, elle sera revue très largement à la baisse, puisqu’elle se montera à 270 euros.
Comme le précise la déléguée syndicale CGT « Cette prime est un élément vital pour les salariés qui l’attendent comme le Messie pour acheter leurs cadeaux de Noël. Sans cette prime, il est sûr que ces fêtes de fin d’année seront moins belles pour leurs enfants ».
Le syndicat considère que les propositions de la direction étaient « ridicules ». « Plus de prime PPV, pas d’augmentation des salaires, et pas de dotation exceptionnelle permettant au CSE de distribuer les chèques-vacances et cartes Cadhoc en fin d’année » tempête la CGT.
Ajoutant : « A la place, la direction a proposé d’abonder sur la prime de participation, à hauteur de 30 000 euros et de prendre en charge la mutuelle à hauteur de 65% part patronale et 35% de la part salariale. Ce qui fait une augmentation de 5 euros par salarié ».
La direction avait alors rappelé que les négociations étaient en cours « afin de parvenir à un accord légitime entre souhaits des salariés et réalité économique de l’entreprise ».
Les accusations de la Direction
Ce matin, dans son discours, Florence Wojciechowski rappelle que « suite aux différentes réunions et communications faites sur notre page Facebook ou par voie de presse, la direction accuse la CGT d’avoir divulgué de fausses informations. Preuve à l’appui, les élus CGT ont prouvé le contraire à cette dernière. ».
Précisant : « Le directeur du site Concentrix Montcellien, Frank Petitdemange, a reconnu qu’effectivement, ces accusations étaient infondées. Mais que les communications n’étaient pas de son fait, mais bien du Siège Concentrix ».
A noter que la CGT demande un démenti concernant ces accusations, avant la prochaine réunion NAO qui doit se tenir le mercredi 5 mars prochain.
La réponse de Concentrix
Nous avons pris attache avec le siège de Concentrix qui a bien voulu répondre à nos questions.
Que compte faire Concentrix face aux revendications des salariés ?
« Nous prenons toujours en considération les demandes exprimées par nos collaborateurs et leurs représentants. C’est précisément l’objet des négociations annuelles obligatoires (NAO) actuellement en cours.
Nous poursuivons le dialogue avec l’ensemble des organisations syndicales représentatives pour parvenir à un accord équilibré, tenant compte à la fois des attentes des salariés et des réalités économiques de l’entreprise.
Une nouvelle réunion est d’ores et déjà programmée la semaine prochaine afin de poursuivre ces échanges. Par ailleurs, toutes les années précédentes, les NAO se sont conclues par des signatures bilatérales, témoignant de notre volonté constante de dialogue et de compromis. »
Comprenez-vous cette grogne des salariés ?
« Nous comprenons que les préoccupations des salariés puissent s’exprimer à travers ce type de mobilisation. C’est pourquoi nous avons à cœur d’instaurer un dialogue social constructif et ouvert. Depuis plusieurs années, nos négociations aboutissent à des accords qui reflètent la volonté commune d’avancer ensemble. Nous regrettons toutefois que cette grogne soit portée par une seule organisation syndicale alors que les discussions sont toujours en cours. »
Êtes-vous prêts à faire des concessions ?
« Les négociations annuelles obligatoires reposent sur un principe de discussion et de compromis. Nous avons déjà pris en compte plusieurs demandes et continuons à travailler avec les partenaires sociaux pour trouver des solutions adaptées. À ce stade, aucune décision n’a été arrêtée, et nous restons engagés dans une démarche d’écoute et de dialogue. »
Quel est votre regard sur la situation ?
« Nous regrettons qu’un mouvement de grève soit initié alors que le processus de négociation est en cours. Notre volonté a toujours été de favoriser un dialogue social respectueux et constructif, ce qui s’est traduit ces dernières années par des accords conclus avec les représentants du personnel. Nous espérons que les discussions se poursuivront dans un esprit d’échange afin d’aboutir à une issue satisfaisante pour toutes les parties ».
Et maintenant ?
La CGT appelle à une grève illimitée car dit-elle « nous ne lâcherons pas ».
Affaire à suivre…
Nelly Desplanches