Quatre emplois d’avenir signés !

Les premiers du Charolais…

Après Chalon-sur-Saône et l’Opac de Saône-et-Loire, la ville de Bourbon-Lancy est le troisième acteur du département à s’engager dans les emplois d’avenir. Et ce n’est pas un, ni deux, ni trois contrats qui ont été signés ce jeudi, mais quatre. Quatre jeunes hommes, originaires de la cité thermale ou des environs, rejoignent les services municipaux. En durée indéterminée ? C’est possible et tout le monde l’espère…

Il y a quinze ans, Bourbon-Lancy avait déjà misée sur l’emploi des jeunes. Avec succès même puisqu’une grande partie des emplois jeunes engagés à l’époque sont aujourd’hui des piliers de la commune en terme de services publics. Patricia Notet en est l’exemple parfait. Entrée en tant qu’emploi jeune, elle travaille désormais au service emploi de la mairie.

« À l’époque déjà, on croyait dans cette vertu d’aider les jeunes dans la galère, ces jeunes qui avaient la volonté de s’en sortir, explique le maire Jean-Paul Drapier. Avec nos partenaires, la mission locale et Pôle emploi notamment, on a donc décidé de s’engager à nouveau dans ce secteur. La ville de Bourbon-Lancy a voulu être offensive sur les emplois d’avenir tout en faisant un choix stratégique : nous ne voulons pas nous contenter d’être opportunistes, mais nous avons souhaité apporter un projet avec des débouchés. »

Des logements à rénover et des jeunes motivés

Et les débouchés pour le moment concerne surtout le secteur du bâtiment avec des logements à réhabiliter et des départs en retraite dans ce secteur. La ville gère en effet deux cents logements sociaux en régie directe. Des logements qu’il faut rénover au départ des locataires, mais aussi une vingtaine de logements à refaire davantage puisque la ville n’arrive pas à les louer depuis quelques mois.

Vingt cinq jeunes répondant aux critères des nouveaux contrats d’avenir ont donc été listés par les services. Huit dossiers retenus en fonction du secteur d’activité. Et quatre jeunes finalement sélectionnés pour étoffer à terme les services techniques municipaux. « Quatre emplois, c’est ce qui passe par rapport à nos besoins et aux départs en retraite prochains qui leur permettront de prendre la suite , précise le maire. Ces jeunes ont des formations en bâtiment et pour certains des qualifications (électricité, plâtrier, plaquiste peintre…). Et surtout, ils sont motivés ! »

Deux brigades encadrées par des professionnels expérimentés

Quentin, Nicolas, Cyril et Quentin recevront une formation très précise. Ils seront répartis en deux brigades avec pour chacune un tuteur : Francisco Trujilo qui travaille aux service techniques et Rachid Ben Lahoucine, artisan peintre vitrier avec qui la ville s’est engagée contractuellement. Ces deux hommes d’expérience accompagneront les jeunes tout au long de leur formation.

« Ils ont trois ans pour acquérir une vraie compétence dans un domaine déterminé. À l’issue de ces trois années, s’ils ont fait leurs preuves, nous sommes capables de les accueillir dans nos services, mais nous leur permettrons également d’être formés pour, s’ils le veulent, monter leur entreprise. Ils passeront en effet 26 heures en brigade, mais également 9 heures par semaine en immersion dans les services administratifs : d’abord pour leur montrer comment fonctionnent ces services, c’est important dans une ville de savoir ce que chacun fait ; ensuite pour qu’ils se frottent à l’administratif et aient des connaissances dans ce domaine le jour où ils choisiront de voler de leurs propres ailes, poursuit Jean-Paul Drapier. Il n’y a aucune tromperie, mais un engagement de notre part. C’est un vrai projet de la ville qui essaie de montrer l’exemple sur ces contrats d’avenir ! »

Un appel du pied au maire des petites communes

En Bourgogne, au total, 3742 emplois d’avenir seront signés d’ici l’année prochaine, dont 871 en Saône-et-Loire et 110 sur la zone d’emploi du Charolais. « Dans un effort de solidarité nationale, nous ferons en sorte de remplir cet objectif, a tenu à rappeler le sous-préfet de Charolles, Jean-Philippe Trioulaire. J’attends également un effort des maires des plus petites communes. Un emploi d’avenir, c’est 549 euros par mois à payer pour les communes, somme divisée par deux s’il s’agit d’une commune de moins de 5 000 habitants. »

Et de conclure pour motiver encore davantage de maires que les personnes éligibles au CAE, dont le contrat se termine, peuvent continuer leur formation en signant un contrat d’avenir dans la commune où il travaille déjà. Dans la limite des trois ans de formation. Un CAE d’un an peut donc déboucher sur un contrat d’avenir de deux ans. À bon entendeur…

Delphine CRESSON

Le Conseil général s’est engagé à soutenir 70 emplois d’avenir : 20 en régie direct, 50 cofinancés pour les communes de moins de 5000 habitants et les intercommunalités de moins de 10 000 habitants. Si Bourbon-Lancy ne pourra donc pas bénéficier de ce soutien, l’initiative de la ville a été grandement saluée par Rémi Chaintron, le président du Département : « Il est nécessaire aujourd’hui de donner une perspective aux jeunes et d’être volontariste dans ce secteur. C’est ce qu’à fait Bourbon-Lancy en permettant à des jeunes du pays de rester ici et de voir leur avenir dans le Charolais et à Bourbon-Lancy. »

La député Édith Gueugneau a, quant à elle, rappelé la volonté forte du gouvernement de faire de la jeunesse une priorité. De l’emploi des jeunes notamment. « Avec ces contrats d’avenir, Bourbon-Lancy permet à ces jeunes du territoire d’avoir un avenir tout tracé et une vrai projet de vie. En plus de ce dispositif, le 12 décembre prochain, les contrats de génération, soit la transmission des savoirs entre les jeunes et les seniors dans les entreprises, seront présentés en conseil des ministres.  Et mardi dernier, un crédit d’impôt de 20 milliards d’euros en faveur des entreprises pour créer 300 000 emplois a été voté. On construit donc un véritable avenir pour nos jeunes ! »