La grande saga des mineurs de Montceau

De Jean-Paul Fossier ! D’ozolles !

Un ouvrage que nous avons eu l’honneur (le terme n’est pas trop fort) de lire en avant-première !

Edité par l’Institut d’Histoire Sociale Mines-Energie cet ouvrage n’est que le premier tome de cette saga qui a commencé au siècle dernier avec l’apparition de la CGT, syndicat qui, soit dit en passant, va fêter son 120ème anniversaire en 2015 ! Mais, bien évidemment, nous y reviendrons en temps utile !

Cela étant, arrivons-en à l’essentiel : c’est à dire ce livre qui se lit comme un roman comme l’écrit si bien François Duteil, président de l’Institut ; président qui ajoute, à juste titre : « Comme quoi il peut y avoir une écriture populaire » Ce que nous confirmons et applaudissons des deux mains !. A noter que Robert Germain, notre ami est un peu-beaucoup, à l’origine de ce chef d’oeuvre tout comme Patrick Bobin : qualifiés d’aide précieuse » Ce dont nous ne doutons pas un instant !

Le café Joly

Comment, en effet « oublier » ce lieu emblématique de la classe ouvrière et mineure en particulier !

Pour l’avoir fréquenté à ce que l’on peut encore appeler sa « belles époque » et même très belle époque, je peux vous garantir que toutes les anecdotes contées par l’ami Roger, sont plus que réelles ! Avec son épouse : Juliette trop tôt disparue ! Un lieu où les mineurs, comme écrit dans l’ouvrage, était le point de rendez-vous des mineurs  pour fêter leurs victoires, leurs peines aussi (Plichon en 1958), les grandes grèves de 1963, 68 aussi…

Bref, le café Joly était plus qu’un simple commerce, c’était également le « repaire » de mineurs dont les qualités transparaissent au fil de pages : valeurs de solidarité, de résistance aussi, de générosité… Bref : d’Humanité avec un H majuscule !

« L’histoire des deux frères

Il s’agit des frères Jarlot : René et Jean de Monchanin, mineurs tous les deux et engagés dans la résistance très jeunes !

Arrêtés début 44, comme le rappelle l’ouvrage, ceux-ci ont connu l’emprisonnement : à Chalon d’abord puis Compiègne, puis Neuengamme et enfin à Sachsenhausen mais, « particularité », les deux frères ont toujours réussi à rester ensemble ! Et c’est même ensemble qu’ils ont été libérés le 26 avril 1945, comme le rappelle cet ouvrage mais ce n’est que 6 juin 45 qu’ils purent rejoindre Montchanin….

Le chapitre « Nous voulions vivre libres » est édifiant sur ce point ! 

« Ma lampe à flamme »

Cette partie de l’ouvrage est consacrée à Daniel Poletti, un fils de mineur qui, rappelle le livre : « devint mineur à 16 ans, comme son père, mais au puits de l’Ouche…

C’est là qu’il découvrit ce qu’était l’action syndicale en participant à la grève qui suivit le drame de Plichon ! « La lutte pour la paix en Algérie, la grève de 63 puis celle de 68 donnèrent une expérience utile pour s’engager encore plus pour ses idéaux et c’est ainsi qu’il devint secrétaire général du syndicat CGT des Mines de Blanzy… » Fourmillant, littéralement d’anecdotes, tristes parfois (on en revient à Plichon) mais joyeuses aussi, plus « sportives » puisque Daniel qui avait décidé d’enfourcher le vélo….

On vous le dit : un vrai roman que ce livre remarquable en tous points ! Un ouvrage que son auteur pourra vous dédicacer, ce jeudi à partir de 10 h 30 après la pose d’une gerbe au monument aux morts de la Mine !

Un conseil : achetez cet ouvrage qui est, rappelons-le , le premier d’une longue série puisque l’auteur a décidé de « s’attaquer » à d’autres corporations ouvrières du département de Saône-et-Loire !

277 pages de pur bonheur pour la modique somme de 15 € . En vente au Syndicat des Mineurs rue Jean Jaurès, tous les matins, du lundi au vendredi de 9 h 11 h ! C’est une super idée cadeau, soyez-en surs !

 Annabelle Berthier