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vendredi 8 août 2025 à 03:04

Montceau-les-Mines –  «La traversée »



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C’est décidément une très belle traversée que nous offre Mathieu Trouillet avec son tout premier roman… On y découvre Antoine qui se livre, se délivre et qui sur un parcours chaotique, chemine sur le fil de la vie, brûlant, s’essayant à la vie, à la survie, à la reconstruction, à la réparation…

Les pages s’enchaînent et conduisent le lecteur aux USA, au Sénégal, à Lyon, dans les recoins obscurs des villes sans lumière et également dans des instants propices à la beauté et à la magie des rencontres.

 

« C’est curieux, dès la fac, je disais que j’allais écrire un roman. J’ai écrit deux pages en 2019, j’ai su que c’était le début d’une histoire. En 2020, il y a une fin à faire et en 2023, je le termine et mets réellement le point final à ce roman en janvier 2024.

 

 

À 42 ans, Mathieu Trouillet, qualifie son écrit de récit initiatique qui met en évidence les désillusions, les enchantements d’Antoine. C’est une sorte de voix OFF permanente. Antoine, va-t-il trouver la rédemption ? Il emprunte des chemins qui paraissent sans issue mais avec au loin, un petit brin de lumière qui finalement…

 

Le titre, « La traversée »- Une photo prise au Sénégal pour la couverture…

 

C’est un itinéraire, une errance, « une itinérance » pour traverser la vie, avec ses joies, ses fautes, ses erreurs. Il a un optimisme illogique par rapport à sa manière de vivre. « Un beau jour, il devra tout changer, tout modifier pour trouver un nouvel élan, dans l’ivresse de la nature, de grandes découvertes par des voyages, la beauté du monde, de belles rencontres avec des femmes, … », précise Mathieu.

 

 

Le lecteur se promène au fil des pages dans un dédale de plans séquences, tout comme dans un film de Godard, avec de nombreuses insertions où le temps se mêle, se démêle et s’emmêle, emportant et libérant les non-dits et les visions de la mort se cognant aux certitudes et incertitudes de la vie, tout en mettant en scène un grand nombre de personnages, de rencontres, de conquêtes, …

 

Une construction élaborée, des phrases courtes qui font mouche, soulevant des idées fortes et un vocabulaire puissant… C’est une vraie machinerie, c’est sans doute cela le style Trouillet !

 On ressent toute la mécanique de l’auteur, la lourdeur et la légèreté des événements, le va et vient entre le sombre et le lumineux… Comment l’éclair noircit le paysage s’il est trop fort ou comment la couleur reprend le pas sur la cendre ?

 

 

« Antoine idéalise la vie, sans prendre la mesure  de ce qui l’attend…(…). Il jouit de la vie sans jamais en profiter, et la vie le surprend, le submerge, ne lui laisse plus le moindre périmètre de sécurité…. (…)

La vie ou la mort, la pièce est en l’air, puis elle retombe ».

 

Tel le joueur de tennis, le mental est au plus haut, sollicité à souhait. De quel côté tombera la balle, entre Nadal et Fédérer, un match de légende et l’émotion suscitée… Magnifique !

 

On est témoin de ses rencontres, ses conquêtes, ses découvertes, ses errements, toutes ces pistes où l’emportent ses pas et ses départs précipités…

« Il ne sait pas dire au revoir… Antoine, toujours, il se sauve. Ne pas s’enkyster dans le réel… (…). Tout laisser en plan. »

 

Il y a sans cesse des bascules qui nous projettent dans son intérieur, dans l’inconnu ou dans la tourmente ou tout simplement dans une certaine sérénité, une sagesse qui veut bien se laisser dompter, se laisser faire.

 

« Mais Antoine depuis 10 ans est obligé de vivre…, c’est le plus beau des devoirs qu’il ait jamais eu à accomplir. De quoi pourrait-il avoir peur ? Je suis mort, qui dit mieux ? »

« Alors maintenant, il s’agit de ne pas faire n’importe quoi, sachant trop bien que la caresse du danger ne tutoie jamais le bonheur. »

« Voyeur de première. Avant il se foutait pas mal, du corps. Mais il en a eu trois : l’originel, le blessé, le réparé. Alors, aujourd’hui, dès qu’il peut danser, ça le rend heureux ».

 

 

4ème de couverture…

Antoine veut tout vivre, tout brûler. Sur deux décennies, son parcours chaotique mêle errances, vertiges et éclats de lumière. Au fil des pages, des retours en arrière révèlent ses blessures intimes, ses élans, ses fautes… et cette quête sourde qui le pousse en avant. Après les transgressions, viendra-t-il le temps de la réparation ? Atteindra-t-il, enfin, la rédemption ?

 

 

« La traversée » de Mathieu Trouillet – Le Lys Bleu Editions

 

 

J.L Pradines

 

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