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jeudi 8 mai 2014 à 07:52

Témoignage

Léa Mauclère raconte son combat contre « Le Monstre »



 

 

Léa Mauclère raconte

 

son combat contre « Le Monstre »

 

 

Le monstre s’est installé en moi. Il échappe à mon contrôle. Il habite mon esprit et me malmène comme une marionnette dont il tire les fils… ». C’est par ces mots que commence le récit du long combat qu’a mené Léa contre deux terribles maladies : l’anorexie, puis la boulimie. 

 

 

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Ce qui a débuté comme un acte de coquetterie à 17 ans, à savoir perdre un ou deux kilos, s’est vite transformé en véritable problème de santé pour cette jeune fille brillante, qui venait d’obtenir le baccalauréat et qui s’apprêtait à entrer à l’université en 2002. Décompte des calories absorbées, pesée systématique chaque jour, Léa refuse toute sortie où elle sera obligée de manger. Pourtant, la faim la fait délirer et ses nuits sont sans sommeil. La jeune fille ne se nourrit que des œuvres qui sont au programme de la faculté et ce, sans prendre un gramme… Bien évidemment !

 

 

Mais sa maman s’alarme de la voir dépérir ainsi et la conduit chez le médecin de famille, qui diagnostique une « légère dépression ». Jusqu’au jour où, entrant dans la salle de bains alors que Léa sortait de la douche, sa mère lui lance : « Tu t’es vue ? On dirait que tu sors d’un camp de concentration ! ». On imagine la violence de l’instant et les pleurs de l’adolescente quand on l’oblige à monter sur la balance et que celle-ci affiche 40 kilos pour 1,65 m.

 

La suite, c’est Léa qui la raconte de façon tellement poignante, que l’on peut presque ressentir physiquement ce mal-être et cette descente aux enfers qui ont été les siens. Et ce, pendant dix longues années…

 

Et pourtant, rien ne prédestinait cette passionnée de livres à une telle épreuve ! C’est tout naturellement que Léa s’oriente le moment venu vers des études littéraires, jusqu’à la maîtrise où elle présente un mémoire sur l’humour chez Boris Vian. Puis, elle prépare le CAPES (Certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement du second degré) afin de devenir professeur de français. Un rêve qu’elle nourrissait depuis sa plus tendre enfance. Un diplôme que Léa obtiendra du premier coup en 2007. Une prouesse, lorsqu’on sait que pas mal d’étudiants tentent leur chance deux ou trois fois avant d’obtenir le précieux sésame.

 

Voici donc la jeune enseignante mutée dans la Nièvre où elle est encore en poste à ce jour. Léa a obtenu un poste fixe au collège de Saint-Amand-en Puisaye, après quelques années de remplacements dans divers établissements.

 

Malheureusement, tant ses années d’étudiante que ses années d’enseignante, ont été ternies par la maladie. D’autant plus que, dans un cas sur trois, l’anorexie glisse vers l’anorexie-boulimie. Et c’est ce qui est arrivé à Léa.

 

Aujourd’hui, après cette traversée de la maladie, Léa précise : « Je vais bien mieux depuis deux ans, même si je ne m’avoue pas complètement guérie ». Depuis environ un an, la jeune femme a repris goût à la lecture car elle ne pouvait pratiquement plus lire, ne parvenant pas à fixer son attention très longtemps.

 

En guise de thérapie, Léa a créé un blog (http://leslecturesdenaurile.wordpress.com/) consacré à ses lectures. Toujours aussi active, elle occupe aussi son temps libre à apprendre le japonais. Sans parler de la rédaction d’un roman qui est en cours !

 

En 2012, Léa Mauclère entreprend de raconter son calvaire et ce, dans un but thérapeutique. Même si l’auteur a longtemps hésité à publier son témoignage. Mais comme elle le dit : « Après réflexion, j’ai considéré que ces maladies (anorexie et boulimie) étaient bien trop taboues au sein de notre société. Presque aucune prévention n’est faite, alors que des milliers de jeunes femmes en meurent chaque année en France ».

 

Pour essayer de pallier à son niveau ce manque d’information, Léa souhaite s’engager dans la lutte et la prévention. Elle vient de s’inscrire en qualité de bénévole au sein de l’association « Enfine ». Cette dernière aide les malades et les proches de personnes souffrant d’anorexie mentale, de boulimie ou d’hyperphagie. Et ce grâce à sa ligne d’écoute, ses groupes de parole et d’entraide. A « Enfine », Léa va devenir « écoutante téléphonique », mais elle ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.

 

En effet, dès l’an prochain, elle compte faire de la prévention en milieu scolaire, en se servant de son douloureux parcours pour aider les autres. Lorsqu’on sait qu’en France, diverses études ont constaté que neuf femmes pour un homme sont touchées par ces pathologies et que plus de 40 000 personnes en sont victimes chaque année, on comprend la nécessité d’agir rapidement pour enrayer ces fléaux.

 

C’est l’objectif de cette jeune femme courageuse qu’est Léa. Nous lui souhaitons bonne réussite dans ses généreux projets et que ces années noires ne soient plus qu’un mauvais souvenir.

 

Vous pouvez vous procurer l’ouvrage de Léa Mauclère « Quand je me suis arrêtée de manger » dans toutes les bonnes librairies (Editions City).

 

 

 

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