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jeudi 4 octobre 2012 à 06:50

Des nouvelles de Stanislas Bourissoff

Par H. Ruben



 Notre ami H. Ruben, nous a adressé un texte où il fait toujours autant preuve d’humour décalé mais non dénué d’un certain bon sens ; jugez-en par vous même.

 

 

 

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Elle tardait à venir, cette lettre du Mégastan. Mon ami Stanislas était en vacances et je l’avais oublié. J’apprécie sa manière de s’exprimer, le côté désuet de son français et sa façon prudente d’aborder la politique de son pays. Dans cette ancienne province de l’ex-URSS, la liberté d’expression restait toute théorique. Ancien journaliste, il choisit ce qu’il doit dire et ce qu’il vaut mieux garder pour soi, mais depuis qu’il a repris une activité bénévole à l’université populaire de Brosnic, je le sens plus détendu.

 

 

 

 

 H. RUBEN

 

 

 

 

 

 

 

Mon cher Hector,

 

 

 

Depuis un mois déjà, tu connais le résultat de nos élections. Je ne vais donc rien d’apprendre que tu saches déjà.

 

La division du parti au pouvoir et le fait que le président sortant ne se représentait pas, a dérouté ses électeurs. Le favori des sondages s’est retrouvé en troisième position. Devant lui, le candidat du parti Idanditär Blockenev avec sa gouaille populaire et ses idées xénophobes a créé la surprise. En fait, le champion du parti au pouvoir n’a pas compris qu’à force de reprendre dans ses interventions les postures de ce parti, certains ont préféré l’original à la copie. Du coup, c’est le second favori dans les sondages mais celui pour qui j’ai voté qui l’a emporté et assez largement, je dois dire.

 

Maintenant que les jeux sont faits, je dois préciser que ce nouveau président est encore plus différent du précédent que nous l’imaginions. Avec lui, inutile de rêver du Grand Soir et beaucoup lui reproche déjà son sens de la mesure et son goût immodéré pour le consensus. On ne peut imaginer plus grand changement.

 

 

Nous verrons bien, ne dites-vous pas que « Paris ne s’est pas faite en un jour ». Reste que l’ancien parti au pouvoir n’a toujours pas compris pourquoi il a perdu. Ils sont en recherche d’un chef, la nostalgie du bonapartisme où tous les coups sont bons. Je te tiendrai au courant.

 

 

D’ores et déjà, nous sentons bien que l’avenir nous réserve des difficultés. Notre pays n’est pas très différent  du vôtre quant aux finances. Nous entendons parler des problèmes de la zone euro. Notre ami grec Agathonikos Mitsotakipoulos craint que son salaire subisse une baisse importante, que ses impôts augmentent et que son épouse soit au chômage. Il est particulièrement inquiet et ne comprend pas pourquoi certains, comme le clergé ou les armateurs sont épargnés par la rigueur. Raisons historiques, sans doute.

 

Après de longues semaines d’inactivité, j’ai repris avec plaisir mon atelier d’écriture en langue française. Quelques étudiants sont partis, d’autres nous ont rejoints. Ainsi va la vie !

 

En me relisant, je m’aperçois que je donne dans la nostalgie. Il est donc temps de te quitter.

 

Je reçois toujours avec intérêt de tes nouvelles,  et je te prie de passer le bonjour aux lecteurs de Saône-et-Loire.

 

Je t’embrasse. A bientôt.          

              

 

Stanislas Bourissoff.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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