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lundi 6 août 2012 à 04:00

Carnet de voyage

Kautokeino – Lebesby : Into the marsh…



 

Deux jours en enfer…

et bientôt le Kinnarodden !

 

 

Florian Gomet a quitté la Saône-et-Loire mi-juin. Direction le Kinnarodden et la Norvège, soit une traversée du pays de deux mois à pied et en vélo (plus d’explications ici) ! Jusqu’à la mi-août, nous vous ferons partager le périple de ce globe-trotter originaire du bassin minier, de Saint-Vallier, et domicilié à Montmelard, avec des photos et quelques mots de cet aventurier qui n’en est pas à son coup d’essai. L’occasion de voyager avec lui et découvrir des paysages magnifiques.

 

 

 

 

 

« Après avoir quitté Kautokeino, je me suis engagé sur une voie sans issue depuis laquelle s’étend 65 km de no man’s land. Pas de réseau pour le téléphone, juste un GPS, une boussole et des cartes. D’après celles-ci, la zone est constituée de nombreux marais et de lacs, mais il est possible de se frayer un chemin entre tous ces obstacles, à condition de traverser quelques marais quand même.

Mais sur le terrain, les choses ont mal tournées. Résume de deux jours en enfer :

 

 

Erreur de parcours… rendez-vous avec les moustiques !

 

 

Fidèle à elle-même, la météo norvégienne m’arrose régulièrement avec de bonnes averses qui excitent les moustiques. Quelque peu perturbé par ces deux éléments, je m’oriente à la boussole sur un parcours difficile avec une végétation dense, des marais omniprésents (les petits marais ne sont pas sur la carte). Et quand la végétation est rase, c’est le sol qui s’enfonce sous mes pas. Seuls les passages en forêt sont faciles, hélas ils sont trop rares.

 

Suite à une erreur de calcul impardonnable concernant la déclinaison magnétique, je me suis dirigé une matinée durant avec un azimut de 20 degrés trop au Sud. Je ne suis alors plus sur mon itinéraire, je suis dans l’embarras… J’allume mon GPS pour retrouver la bonne direction et fonce en ligne droite en passant en force à travers la végétation, poursuivi en permanence par un nuage de moustiques. Je ne marche plus, je fuis tel un fugitif. Ce ne sont pas des hommes armés qui veulent ma peau, mais les moustiques. Ils arrivent à me piquer à travers le pantalon. Ma veste entrouverte (car j’étouffe dessous) me vaut une centaine de piqures…

Après neuf heures à franchir des obstacles, je monte enfin ma tente. Je ne suis pas habitué à la pression qu’exercent les moustiques sur mon système nerveux. Avec eux, tout ce complique : je rentre systématiquement avec une trentaine de moustiques sous la tente…

 

 

Piégé par les marais

 

 

Le plus imperturbable des moines Shaolin en perdrait toute retenue. Je n’ai qu’une idée en tête : sortir de là au plus vite. Le lendemain, le vent souffle assez fort pour éloigner les moustiques. Éole soit loué ! Je reprends ma boussole pour une journée harassante. Dans ce secteur, les marais sont plus dangereux : à deux reprises, j’y laisse une jambe entière enfoncée dans la vase. Pour me dégager, je m’allonge sur un endroit où le sol est assez ferme et je rampe…

Il y a de l’eau partout, mais j’ai du mal à trouver des rivières. Il me faut parfois boire l’eau saumâtres des marais, grouillante de larves et avec un arrière goût, mais elle ne m’a pas rendue malade.

En fin de journée, je finis par recouper une piste plus tôt que prévue, je peux enfin souffler. En deux jours, j’ai ainsi traversé 50 km (à vol d’oiseau) de marais.

 

 

Retour au calme sur les bord de la mer arctique

 

 

Suite à ces déconvenues, j’ai repris sagement les routes et les sentiers pour finir plus en douceur mon voyage. Je me trouve actuellement au bord de la mer arctique où les moustiques sont absents et la météo agréable. Marcher 40 km par jour dans ces conditions me parait désormais très facile.

Je profite au maximum de ces derniers jours de vacances, car dans trois jours (normalement), j’aurai atteint mon but : le Kinnarodden ! »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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