Portrait
De mécanicien automobile, Morgan alias MO2 est devenu un tatoueur réputé
2003 – 2011
Morgan Duperoux a tout juste 14 ans et déjà le graffiti le fascine. Il faut dire que le jeune homme est à bonne école puisque Marvin, son frère, est un excellent dessinateur. Le graffiti l’attire certes, mais bien plus encore le body painting. A raison de trois ou quatre peintures corporelles par semaine, le garçon a vite fait de devenir un as du genre. Cinq cents modèles différents plus tard, sa réputation n’est plus à faire. Il fait fureur dans les concours internationaux et tire haut la main son épingle du jeu.
2012 – 2014
Cette année-là, l’artiste s’essaie à la décoration d’intérieur avec le même bonheur. Dans les boites de nuit, les salles de sport et chez les particuliers. Un univers qui le passionne car comme il le souligne : « J’ai passé six années en usine et je me suis rendu compte que travailler pour subvenir à ses besoins, c’est bien, mais travailler en se régalant de ses créations, c’est encore mieux ». Et déjà, Morgan songe à se diversifier. Et lorgne du côté des tatoueurs. Il fréquente les salons spécialisés, sans se douter qu’il y participera quelques années plus tard.
2015
Nous sommes le 1er juillet 2015. Morgan entame une formation obligatoire « Hygiène et salubrité » de trois jours à Lyon afin de prévenir les risques allergiques et infectieux. « Il s’agissait d’acquérir les bonnes pratiques au niveau de l’hygiène des mains, de l’utilisation du matériel stérile mais aussi de la préparation de la zone cutanée à tatouer » précise le jeune homme. Ajoutant : « Je n’envisage pas de mettre la vie de mes clients, ni la mienne en danger avec de mauvaises pratiques, pour un tatouage ». En septembre de la même année, le Chalonnais d’origine installe son cabinet à Blanzy. Si MO2 est son « blaze » de Tattoo, sa boutique est baptisée ODSR Tattoo.
2016
Les affaires marchent plutôt bien. Morgan tatoue des jeunes (pas avant 16-17 ans et avec l’accord parental) et des moins jeunes (55-60 ans). Et ce sont surtout des femmes qui le sollicitent. Les demandes sont diverses et variées. Le tatoueur crée lui-même ses dessins, même si certains apportent leur modèle. Pour l’exécution du tatouage proprement dit, il y passe de 10 mn, pour un petit tatouage, à 50 h pour un dos complet. « Je ne tatoue pas les visages » précise-t-il.
Les tarifs s’échelonnent de 50 à plusieurs centaines d’euros, tout en restant le moins cher du marché. « Je ne vise pas la fortune. L’argent, je m’en moque un peu. Je veux surtout vivre de ma passion » livre Morgan.
Et il ne fait pas son travail à moitié : encres, aiguilles (à usage unique) et produits de très bonne qualité qui viennent de Manchester, et une machine « la Rolls des machines à tatouer » qui pèse 88g pour un prix de…900 euros !
Un travail tellement époustouflant qu’il faut le voir pour le croire ! Et pour ceux qui hésitent encore, vous aurez tôt fait de vous décider après avoir rencontré Morgan. Mais il faut faire vite, car le jeune homme envisage de s’installer à Montréal pour y vivre sa vie d’artiste.