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mercredi 19 janvier 2022 à 12:23

SNCF Réseau : 307 millions d’euros investis pour la modernisation et 100 millions pour la maintenance





 

Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue ce mardi soir, Jérôme Grand, Directeur territorial Bourgogne-Franche-Comté SNCF Réseau, Michel Neugnot, Premier Vice-Président de la Région Bourgogne-Franche-Comté et Fabien Sudry, Préfet de Bourgogne-Franche-Comté, ont présenté les grands chantiers prévus cette année sur la région et les grands enjeux de SNCF Réseau, en termes de sécurité, de régularité, de fret ou d’innovations.

En complément des 100 M€ consacrés chaque année à la maintenance quotidienne du réseau, SNCF Réseau investira 307 millions d’euros pour la modernisation du réseau en Bourgogne-Franche-Comté en 2022, dont 123 millions d’euros, soit 40 %, cofinancés notamment par l’Etat, la Région Bourgogne-Franche-Comté et l’Union Européenne. Ces investissements représentent 31 chantiers de plus d’un million d’euros.

Les objectifs des travaux sont :

  • offrir aux clients une infrastructure performante, plus fiable, et une meilleure qualité de service ;
  • faire circuler plus de trains tout en garantissant la sécurité du réseau.

 

Les trois fondamentaux de SNCF Réseau

  • Renforcer la sécurité des circulations : 130 millions d’euros investis en 2022 ;
  • Améliorer la régularité des trains : 144 millions d’euros investis en 2022 ;
  • Investir dans les nouvelles fonctionnalités du réseau : 5 millions d’euros investis en 2022.

 

Ligne de Paray-le-Monial à Montchanin – Modernisation de la voie à Montceau-les-Mines – 25 juillet au 28 août – 1,9 M€

 

Pour assurer les circulations ferroviaires en toute sécurité, des travaux d’entretien et de rénovation de la voie ferrée sont programmés et réalisés régulièrement. En effet, les voies ferrées ont une durée de vie limitée. Les conditions climatiques, les circulations, le tonnage des trains, la fréquence de passage et la vitesse déforment les rails et le ballast avec le temps. On retire alors les rails, les traverses et le ballast usagés pour les remplacer par des éléments neufs.

 

Ce seront aussi des travaux sur la ligne de Nevers (58) à Chagny (71) avec la modernisation de la voie entre Chagny et Montchanin (71) du 28 février au 23 octobre 2022 pour un budget de 8,3 M€.

 

Modernisation d’un pont-rail à Blanzy – du 4 octobre 2022 au 11 septembre 2023 – 1,3 M€

 

Deuxième axe, la modernisation des ouvrages d’art : 12,2 M€ seront investis dans les grands chantiers de modernisation d’ouvrages d’art, d’ouvrages en terre et d’ouvrages hydrauliques en Bourgogne-Franche-Comté en 2022. Pour Blanzy, un pont-rail sera ainsi modernisé entre octobre 2022 et septembre 2023 pour un budget de 1,3 M€.

 

3,8 M€ investis dans les chantiers de modernisation des passages à niveau en Bourgogne-Franche-Comté en 2022

 

La sécurité est une des priorités des investissements de 2022.

 

SNCF Réseau fait de la sécurité routière aux passages à niveau (PN) sa priorité, ce qui se traduit par des aménagements, des actions de prévention et un programme de sécurisation et de suppression des passages à niveau défini au niveau national. En 2022, les travaux de modernisation de passages à niveau en Bourgogne-Franche-Comté représentent un investissement de 3,8 millions d’euros. La Bourgogne-Franche-Comté compte 938 passages à niveau (PN).

 

Des travaux de modernisation seront engagés pour 2022 – 2023 sur les lignes :

– Paray-le-Monial – Montchanin : PN 83 (Genelard), 96 (Blanzy), 98 (Les Bizots), 99 et 100 (Torcy) – Moulins – Montchanin : PN 42 (Vitry-en-Charollais)

– Nevers – Chagny : PN 59 (St-Didier-sur-Arroux), 60 et 64 (Étang-sur-Arroux) – 69 (Mesvres) et 76 (Marmagne)

– Clamecy – Cercy-la-Tour : PN 73 (Montaron)

– Blainville – Lure : PN 70 (La Chapelle-lès-Luxeuil), 73 (Citers), 77 et 78 (Quers) et 81 (Adelans-et-le-Val-de-Bithaine).

 

Par ailleurs des expérimentations seront menées par SNCF Réseau en Bourgogne-Franche-Comté :

  • Des filets sous barrières seront installés sur 13 PN au cours de l’année 2022.
  • Des barrières à Leds équiperont 7 PN en 2022.
  • Des feux à diodes sont installés sur les passages à niveau afin d’améliorer la visibilité et la sécurité.

 

Les travaux consistent notamment à :

  • mettre en place une signalisation automatique lumineuse et sonore (feux rouge clignotants et sonnerie à la fermeture des barrières).
  • installer la signalétique d’annonce du passage à niveau avec panneaux et balises.  Des détecteurs d’obstacles.
  • Des stickers réfléchissants « barrière cassable », pour inciter les automobilistes coincés entre les deux barrières à forcer cette barrière afin de ne pas rester bloqués.
  • Des dalles anti-intrusion.

 

En France, 98% des accidents qui surviennent lors du franchissement d’un passage à niveau sont dus au non-respect du code de la route, à une vitesse d’approche excessive ou à des comportements à risque. SNCF Réseau Bourgogne Franche-Comté se mobilise pour réduire le nombre d’accidents et réalise des opérations de sensibilisation aux règles de sécurité à respecter aux abords des passages à niveau et des traversées voies piétonnes dans les gares. Ces actions de sensibilisation se poursuivront en 2022.

 

Régularité des trains : un partenariat avec les chasseurs

 

La régularité des trains est un objectif de qualité de service pour les clients et les heurts avec les animaux en sont un des enjeux forts pour lequel SNCF Réseau souhaite réduire leur impact sur les circulations ferroviaires. Depuis 2018, SNCF Réseau mène une étude avec pour objectif de synthétiser les principales données et indicateurs sur les incidents avec les animaux, tous types confondus (sauvages, élevages et domestiques).

En 2021, les collisions avec la faune sauvage représentent 50 % des incidents avec les animaux sur le réseau ferroviaire, soit 111 incidents, qui ont engendré près de 313 heures de retard et impactés 647 trains en Bourgogne Franche-Comté. Pour le matériel roulant, les conséquences sont importantes.

 

A titre d’illustration, l’activité TER Bourgogne Franche-Comté estime que les dommages générés notamment par la faune sauvage, mais aussi par les animaux d’élevage et les incidents liés à la végétation coûtent plus d’un million d’euros par an pour les réparations et l’immobilisation des trains. De ce fait, SNCF Réseau a engagé depuis juillet 2018 un travail conjoint avec la Fédération Régionale des Chasseurs afin d’étudier les aménagements et les actions à mettre en œuvre pour limiter ces heurts et améliorer la sécurité des voyageurs et la régularité des trains.

 

Ces études sur les incidents liés à la faune sauvage ont notamment permis d’identifier trois points :

  • Période accidentogène : de septembre à janvier
  • Plus de collisions recensées à l’aube ou au crépuscule

 

Plusieurs axes sensibles identifiés en Bourgogne Franche-Comté, en plus de la ligne à grande vitesse Paris – Lyon qui bénéficie déjà d’un programme spécifique :

  • l’axe Paris – Dijon
  • l’axe Paris – Clermont
  • l’axe Dijon – Belfort

 

La mise en œuvre des aménagements pour réduire les collisions avec la faune sauvage nécessite un investissement de l’ordre de 4,6 M€, auxquels il faut ajouter 540 000€ chaque année pour l’entretien des installations. Chaque aménagement devra bénéficier d’un suivi particulier pendant 5 années pour en vérifier l’efficacité.

 

En effet, chaque site est équipé soit d’un appareil photo, soit d’une caméra afin de pouvoir évaluer les incidences de chaque aménagement sur les déplacements des animaux.

 

La maîtrise de la végétation

 

Dans le cadre de la loi EGALIM visant à réduire l’utilisation de produits phytosanitaires dans tous les lieux de vie, SNCF s’engage à maîtriser la végétation en Bourgogne-Franche-Comté de façon plus respectueuse de l’environnement, tout en assurant la circulation des trains en toute sécurité.

 Une gestion adaptée est mise en place pour répondre aux impératifs de développement durable :

  • L’utilisation de géotextile pour empêcher les mauvaises herbes de pousser sur les pistes a été faite dans le cadre du chanter entre Laroche-Migennes et Auxerre en 2021.
  • L’éco-pâturage est une autre alternative. En effet, c’est une technique 100% naturelle, qui permet d’entretenir les talus, sans aucun produit phytosanitaire.

 

Par ailleurs, le piétinement des troupeaux de moutons limite la croissance des espèces arborescentes et arbustives. Depuis 2015, 3 sites en talus ont fait l’objet d’éco-pâturage dans l’Yonne. En 2022, 30 000€ de prestations d’éco-pâturage seront réalisés dans l’Yonne sur 5 sites différents et 240 000€ investis pour l’installation de 2 parcs.

 

  • La gestion sélective, la préservation des sujets ou des haies dans les zones sensibles. De grands chantiers de dépendances vertes sont mis en place avec systématiquement une sélection d’espèces arbustives favorables à la biodiversité et la valorisation des arbres en bois énergie pour les chaufferies de la région.
  • Le train désherbeur à grand rendement avec un système de régulation programmable.

 

Pour chaque type d’intervention (abattage, débroussaillage, fauchage) la question de l’impact sur les milieux est prise en compte par l’application des “bonnes pratiques” :

  • la saisonnalité des interventions en dehors des périodes de nidification. Aucun abattage est effectué entre mars et septembre.
  • l’adéquation des matériels et des modalités d’usage

 

En 2022, l’abattage d’arbres se poursuivra en tenant compte de ces critères afin d’éviter des gênes aux circulations, des arbres qui tombent sur les voies et des pannes d’installations de sécurité. Les abattages sont réalisés tout en respectant la période de nidification, afin de limiter les impacts tout en améliorant la régularité des circulations. SNCF Réseau innove, dans le cadre du programme national « post-glyphosate » en expérimentant l’ensemencement choisi de voies de service faiblement circulées.

 

Il s’agit de choisir la végétation présente sur ces voies plutôt que de la subir en sélectionnant rigoureusement des espèces adaptées. En se développant, ces espèces devraient limiter les besoins de maintenance.

À partir de 2022, SNCF Réseau s’engage à ne plus utiliser de glyphosate dans ses activités. En Bourgogne Franche-Comté, c’est le site de Brevans, situé à proximité de Dole, qui a été retenu pour cette expérimentation : 4 voies ont été ensemencées, ce qui représente environ 5000 m².

16 mélanges de semis sont testés sur ce site. Le même type d’expérimentation est mené sur des talus de robiniers proche de Tonnerre. Ces travaux de maîtrise de la végétation représentent un investissement de 4 M€ par an depuis 3 ans.

 

Le train à hydrogène, un train 0 carbone

 

La politique énergétique de SNCF vise à améliorer la performance énergétique du groupe public ferroviaire et à réduire ses impacts environnementaux.

Ainsi, SNCF s’est engagée à réduire de 30% ses émissions de CO2 entre 2015 et 2030 et à atteindre la neutralité carbone en 2050. Pour y parvenir, plusieurs projets ambitieux d’innovation ont été initiés : TER hybride, batteries, train hydrogène, etc. Le train hydrogène apparaît, à terme, comme une solution « zéro émission carbone » au trafic régional non électrifié.

 

Il pourrait également constituer une alternative aux projets d’électrification ou de régénération de certaines lignes. A l’automne 2020, le gouvernement français, dans le cadre du Plan France Relance, a annoncé un plan hydrogène de 30 milliards d’euros en faveur de la transition écologique. Ce plan hydrogène français représente un investissement de 7,2 milliards d’euros d’ici à 2030, dont 2 milliards sur 2020-2022.

 

En mars 2021, 12 rames Régiolis H2 ont été officiellement commandées auprès d’ALSTOM pour un déploiement dans quatre régions : Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Grand Est et Occitanie. Les premiers essais des TER à hydrogène sont prévus pour fin 2023. La mise en circulation commerciale est prévue fin 2025 / début 2026.

 

La mobilité autonome à l’étude sur la ligne Étang-sur-Arroux/Autun

 

Sur les 3 076 kilomètres de voies que compte le réseau ferré de Bourgogne-Franche-Comté, SNCF Réseau est le propriétaire de 693 km de lignes non circulées.

Ces emprises ferroviaires, sur lesquelles les circulations commerciales ont cessé, peuvent néanmoins connaître une deuxième vie.

Une réflexion commune a été engagée entre SNCF Réseau Bourgogne-Franche-Comté, la Région Bourgogne-Franche-Comté et les élus locaux concernant un projet de navette autonome sur la ligne Etang-sur-Arroux / Autun fermée aux circulations depuis juillet 2020.

 

Cette ligne, d’environ 20 kilomètres, est adaptée à ce type de projet qui fait l’objet d’un appel à Manifestation d’Intérêt par l’État.

 

Pour 2022, ce sont aussi des engagements économiques, de valorisation du patrimoine et écologique sur l’ensemble de la Bourgogne Franche-Comté.

 

EM

 

 

 

 

 

 

 






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