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vendredi 30 octobre 2020 à 17:54

Confinement, acte 2 : le point avec l’ARS

La Saône-et-Loire ne pourrait pas tenir face à la deuxième vague sans la Région



 



Pierre Pribile, directeur régional de l’Agence Régionale de Santé s’est exprimé au cours de la conférence de presse de ce vendredi 30 octobre en début d’après-midi.

« L’épidémie est depuis de nombreuses semaines à la hausse avec une accélération très brutale ces deux dernières semaines. On a désormais rejoint la moyenne nationale » a-t-il indiqué avant de communiquer plusieurs chiffres :

– le taux d’incidence : supérieur à 400 pour 100 000 hab. Celui-ci a doublé en 8 jours. Il est autour de 600 dans le Jura et la Saône-et-Loire.

– le taux de positivité des tests est de 20 %. C’est 7 points de plus que la semaine dernière.

– le taux d’incidence dans les personnes de plus de 65 ans : 460. Il a plus que doublé en 1 semaine. Les personnes les plus fragiles sont les plus touchées par la maladie.

 

L’impact hospitalier est d’ores et déjà majeur selon le directeur de l’ARS.

 

850 personnes sont hospitalisées dans la région à cause de la Covid. 109 étaient en réanimation ce jour. Le rythme d’entrée est de 100 entrées par jour du fait de la Covid et 15 par jour en réanimation. Ce rythme était celui du 20 mars dernier. « Il était indispensable de prendre des mesures d’urgence pour freiner cela. » a jugé Pierre Pribile.

 

« Pour les 15 jours qui viennent, les dés sont jetés. Les personnes qui rentreront en hôpitaux sont déjà contaminés. C’est une vague qui va continuer à déferler sur les hôpittaux. Elle s’annonce encore plus élevée qu’au printemps » a-t-il poursuivi.

 

2000 patients attendus dans les hôpitaux simultanément à la mi-novembre

 

Dans ce contexte la mobilisation des établissements est total. Le plan blanc est déclenché.

Du coup il y a des déprogrammations pour les prises en charge non urgentes. Tous les établissements de santé sont appelés à cet effort solidaire. Cette solidarité va s’appliquer au niveau régional. « On va devoir transférer des patients des hôpitaux les plus tendus vers ceux les moins tendus. Déjà plusieurs transferts ont eu lieu. Les transferts sont massifs depuis le Jura et le sud de la Saône-et-Loire » a indiqué l’ARS.

La médecine de ville va être appelée à répondre aux besoins sanitaires. Les patients hospitalisés devront rentrer le plus rapidement à leur domicile pour rendre de la place disponible.

 

« La perspective de mi-nov doit être un pic pour pouvoir absorber la vague. J’appelle nos concitoyens à être des acteurs  de la réussite en respectant les gestes, en respectant le confinement. » a appelé le directeur de l’ARS.

 

La Saône-et-Loire dans l’incapacité de faire face à la deuxième vague sans l’appui de la Région

 

Pierre Pribile a ensuite répondu aux questions. La première portait sur les capacités d’absorption de la « deuxième vague » par le département de Saône-et-Loire. « Si le département de la Saône-et-Loire était tout seul, il ne pourrait pas absorber ce pic. C’est pour cela qu’on partage à l’échelle régionale. Cela a déjà commencé. Une trentaine de transfert a eu lieu vers Dijon. L’autre moitié des transferts vient du Jura ou du Nord du Doubs. » a-t-il précisé.

La mortalité dans les EHPAD : les chiffres sont communiqués toutes les semaines. 700 décès dans la région : 32 supplémentaires sont à déplorer dont 25 en Saône-et-Loire.

 

Comment s’explique ces chiffres dans le département de Saône-et-Loire ? Il y a un taux d’incidence très important autour de Lyon : « notre région est atteinte par le Sud, par une contagion par la région Rhône-Alpes. En mars, cela progressait par le Nord, par Mulhouse. » Pierre Pribile.

 

Concernant les niveaux d’alerte au niveau hospitalier : il n’existe pas de niveau 4. « Nous sommes au niveau maximal dans un contexte où l’absentéisme est élevé dans les établissements car les personnels soignants en sont eux-mêmes atteints. L’absentéisme est une difficulté des établissements.

Il y a besoin de renforts. Notre objectif est que l’ensemble du personnel soignant puisse participer : on va répartir les malades dans les établissements. Il existe une plateforme de renforts où les volontaires peuvent s’inscrire comme les établissements peuvent s’inscrire. Il n’existe pas d’armée de réserve. D’où le fait de décommander certaines pratiques. Tous les étudiants en médecine, en soins infirmiers se mobilisent déjà, soit dans le cadre de leurs stages soit demain dans le cadre de mise à disposition et de vacation. Il y a une fatigue des soignants. Entre les deux vagues, le personnel ne s’est pas vraiment reposé. C’est aussi une des raisons pour lesquelles il est impératif que ce confinement puisse avoir ses effets. »

 

Enfin s’agissant des EHPAD, le maintien des visites est acté. L’objectif est de protéger les résidents. Certains seront amenés à mettre fin à des visites si besoin nous a indiqué l’ARS.

 

EM

 

 

 

Photo d’archives

 



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